Les techniciens s'inspirent du modèle français et revendiquent
Source : LesInfos.ma
18/12/2018
L'Union Marocaine des Techniciens (UMTEC) appelle ses membres au port du gilet jaune, surfant sur le mouvement contestataire français, pour faire entendre leurs nombreuses revendications. Une grève est également prévue les 19 et 20 décembre prochains.
Lorsqu'une formule fait ses preuves, elle a tendance à être reproduite !
Le mouvement contestataire des Gilets jaunes qui secoue la France
depuis plusieurs semaines et gagne progressivement de nombreuses nations
européennes, prend timidement racine sur un terreau marocain sensible,
notamment dans le secteur des techniciens. En effet, depuis le lundi 17
décembre, les techniciens du secteur public, du semi-public et des
collectivités territoriales, suivant les recommandations de l’Union
Marocaine des Techniciens (UMTEC), arborent le gilet jaune en guise de
contestation. Durant cette « semaine de la colère », comme la nomme
Khalid El Akhtal, président de l’UMTEC, relayé par nos confrères du
HuffPost, ces techniciens désirent attirer l'attention du gouvernement
sur leur situation. Ces derniers réclament notamment une amélioration de
leur conditions de travail, une revalorisation salariale, une
« adéquation de leur grade avec leurs diplômes, l’accès aux universités
et écoles supérieures pour pouvoir suivre des formations continues, la
reconnaissance de leurs droits dans le secteur semi-public et privé, ou
encore la révision du régime de la formation et des stages », précise
cette même source.
Le fond et la forme
Selon le président de l'UMTEC, la décision de mener ce mouvement a été
adoptée par le Conseil national de l'Union, « il y a déjà un mois ». Si
la protestation en France a pris des tournures virulentes voire
violentes, le mouvement amorcé par l'UMTEC semble pour sa part suivre un
programme « de démarches protestataires » bien plus consensuel. En
effet, durant cette première phase de contestation dite « semaine de la
colère », les techniciens arboreront le gilet jaune, sans interrompre
pour autant leur fonction. Khalid El Akhtal indique par ailleurs qu'ils
ne mesurent pas exactement l'ampleur de ce mouvement que l'Union a
initié. « Nous recueillons encore des données à travers le Maroc mais je
peux vous assurer qu’ils seraient une centaine à travers les régions »,
affirme-t-il à nos confrères.
Cette semaine de la colère sera néanmoins ponctuée de 48 heures de
grève, les 19 et 20 décembre prochains, ainsi que de nombreux « sit-in à
travers les régions » assure la même source.
Bien que l'UMTEC ne soit pas une organisation syndicale, elle se targue
de représenter l'ensemble de la profession à travers le Maroc. Une
position qui lui permet d'interpeller les politiques et les membres du
gouvernement. Ainsi les députés du PAM ont d'ores et déjà été alertés
sur la situation des techniciens, tandis que le ministre de la Réforme
de l’administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader,
interpellé lors des questions orales de la Chambre des représentants, ce
17 décembre, a pour sa part estimé que les techniciens doivent être
représentés par un organisme syndical pour entamer le dialogue, confirme
la même source.
Si les techniciens de l'UMTEC ont décidé de surfer sur cette nouvelle
tendance contestataire, ils ne semblent pour l'heure qu'en arborer
l'apparat et les codes extérieurs. Pour autant, les motifs de
contestation sont légion au sein des différents secteurs d'activités,
dans cette société marocaine flirtant trop fréquemment avec le mal-être.
En souffrance, celle-ci pourrait aisément se draper de jaune et gagner
la rue...
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