Meyssoune Belmaz
1.605.000. C’est le nombre de chômeurs entre le deuxième trimestre de
l’année 2020 et celui de 2021. D'après le Haut-commissariat au plan, ce
chiffre a augmenté de 128.000 personnes, ce qui correspond à une
augmentation de 9%.
Chômeuses, chômeurs, la situation du marché du travail au Maroc au
deuxième trimestre de l’année 2021 ne s’est pas vraiment arrangée. En ce
début d’août, le Haut-commissariat au plan, chiffres à l’appui, annonce
une flopée de mauvaises nouvelles avec un tantinet de «bonnes» ayant
trait à de nouveaux postes créés.
En effet, à en croire les principaux indicateurs de l’institution
dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, deux désastres émergent du lot. Primo,
le nombre de chômeurs a augmenté de 128.000 personnes entre le deuxième
trimestre de l’année 2020 et celui de 2021, passant de 1.477.000
chômeurs à 1.605.000, ce qui correspond à une augmentation de 9%.
« Cette hausse résulte d’une augmentation de 228.000 en milieu urbain,
atténuée par une réduction de 100.000 chômeurs en milieu rural », révèle
le HCP dans sa dernière note.
Et secundo, les diplômés n’ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque
le taux de chômage dans leur catégorie a enregistré une hausse de 2,2
points, passant de 18,2% à 20,4% entre les deuxièmes trimestres de 2020
et de 2021. A ce titre, le HCP fait savoir que le taux de chômage des
diplômés de niveau supérieur est passé à 25,3% et le taux de chômage des
diplômés de niveau moyen à 17,6%.
Des ravages parmi les jeunes et les diplômés
Dans le détail, il est précisé que globalement le taux de chômage est
ainsi passé de 12,3% à 12,8% au niveau national, de 15,6% à 18,2% en
milieu urbain et de 7,2% à 4,8% en milieu rural, notant qu’il est plus
élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (30,8%), les diplômés (20,4%)
et les femmes (15,9%).
Et de faire ressortir, par ailleurs, que les secteurs des "Services"
et de l’"Agriculture, forêt et pêche" demeurent les premiers pourvoyeurs
d'emploi. « Parmi les 10.892.000 actifs occupés estimés au deuxième
trimestre de 2021, le secteur des "Services" emploie 45,2%, suivi de
l’"Agriculture, forêt et pêche" avec 33,1%, de l'"Industrie y compris
l'artisanat" avec 11,1% (dont 44% sont des activités artisanales) et des
"BTP" 10,5% », ajoute le HCP.
Quant à la situation régionale du marché du travail, la note fait
ressortir que presque trois quarts des chômeurs (71,3%) sont concentrés
dans cinq régions ; Casablanca-Settat vient en tête avec 27,3% de
chômeurs, suivie de Fès-Meknès (12,9%), de Rabat-Salé-Kénitra (12,3%),
de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,5%) et de l’Oriental (9,4%).
« Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du
Sud (20,8%) et de l’Oriental (18,4%). Avec moins d’acuité, deux autres
régions dépassent la moyenne nationale (12,8%) à savoir
Casablanca-Settat (16,1%) et Fès-Meknès (14,8%). En revanche, les
régions de Drâa-Tafilalet, de Marrakech-Safi, et de Béni Mellal-
Khénifra enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 8,5%,
8,7% et 9,7% », souligne-t-on de même source.
A la vue de tous ces chiffres qui donnent le tournis, d’aucuns pointent
du doigt l’actuel Exécutif. « A l’arrivée des pjdistes aux commandes,
le nombre des chômeurs au Maroc a, à peine, atteint la barre du million.
Une décennie plus tard, l'on se rapproche gravement des deux millions.
Cette situation très peu reluisante pour ne pas dire dramatique et qui
n’a rien à voir avec l’entrée fracassante du Corona, est à mettre au
passif du gouvernement avec le flop de sa fameuse stratégie nationale de
l’emploi ! », tonnent-ils, présageant que la tâche qui attend le nouvel
Exécutif ne sera pas une sinécure puisqu’il sera appelé à retrousser
ses manches et à prendre, à bras-le-corps, cette réelle problématique du
chômage.