Buenos Aires,
25 mars 2022 (SPS) Plusieurs personnalités d'Amérique latine et des
Caraïbes, ont exprimé, dans une déclaration commune, leur solidarité
avec le Front Polisario et le gouvernement sahraoui suite au revirement
de l'Espagne sur la question du Sahara occidental, soulignant que cette
position "déplorable" était en violation du droit international.
Cette déclaration, qui est une réaction d'ensemble de pays
latino-américains et caribéens à la "trahison" du gouvernement de Pedro
Sanchez, regroupe notamment quelque 260 signataires, parmi lesquelles le
prix Nobel de la paix, l'Argentin Adolfo Perez Esquivel, des dirigeants
politiques, des députés, des congressistes, des défenseurs des droits
de l'homme, des académiciens et des personnalités issues du monde
culturel et social.
"Les peuples, les organisations sociales et le mouvement populaire
d'Amérique latine et des Caraïbes veulent exprimer leur plus grande et
plus large solidarité avec le Front Polisario et la République arabe
sahraouie démocratique (RASD) face à la honteuse trahison du
gouvernement espagnol et de son premier ministre Pedro Sanchez contre la
cause légitime du peuple sahraoui pour l'autodétermination et la pleine
souveraineté sur son territoire", a-t-on indiqué.
Selon les auteurs de cette déclaration, "le gouvernement espagnol et
le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), en soutenant la prétendue
+autonomie+ au Sahara occidental, appuient en pratique l'annexion
coloniale illégale du Maroc, validant ainsi l'occupation militaire
actuelle du territoire qui appartient historiquement au peuple
sahraoui".
"Cette décision est la manifestation d'une position déplorable qui
viole le droit international et le principe d'autodétermination, et
cautionne également les violations systématiques des droits de l'homme
dans les territoires occupés, perpétrées par les forces militaires et
les agents de l'Etat marocain", a-t-on ajouté.
Les signataires assurent que, "dans le conflit armé actuel entre
l'armée d'occupation marocaine et l'armée populaire sahraouie, déclenché
suite à la rupture du cessez-le-feu par le Maroc en novembre 2020, la
nouvelle position du gouvernement de Pedro Sanchez traduit en pratique
un soutien à la monarchie alaouite dans sa guerre contre la RASD, ce qui
fait de l'Espagne le complice du Maroc dans la violation de l'intégrité
territoriale du Sahara occidental".
Ils ont pointé, en outre, le "discours hypocrite" et "la politique de deux poids deux mesures" de la diplomatie espagnole.
"D'une part, l'Espagne, en tant que membre de l'Union européenne et
de l'OTAN, condamne l'opération militaire de la Russie en Ukraine,
qu'elle qualifie d'agression qui viole l'intégrité territoriale de ce
pays et, d'autre part, elle soutient l'annexion et l'occupation illégale
du Sahara occidental en appuyant la proposition +d'autonomie+ du Maroc
sur le territoire appartenant au peuple sahraoui", ont-ils dénoncé.
"Capitulation face au chantage du Maroc"
Soulignant que la nouvelle position du gouvernement espagnol n'est
pas basée sur une décision juridiquement fondée, le groupe de solidarité
relève que ce revirement "viole le droit international et la légalité
qui ne reconnaissent aucune souveraineté du Maroc sur le Sahara
occidental".
Ceci constitue, ajoute la même source, "une sérieuse et grave
régression par rapport à sa position antérieure de soutien au processus
de décolonisation et d'autodétermination, et acte le renoncement
explicite de l'Espagne à sa responsabilité en tant qu'ancienne puissance
coloniale dans le processus de décolonisation en cours du Sahara
occidental".
Un processus établi "dans la résolution historique 1514 de
l'Assemblée générale des Nations unies, qui consacre le droit à
l'autodétermination des pays et des peuples soumis au colonialisme,
ainsi que dans de nombreuses résolutions ultérieures des Nations unies
et de l'Union africaine".
Dans leur déclaration regroupant également des personnalités
espagnoles et italiennes, le groupe de solidarité souligne que la lettre
du chef du gouvernement espagnol "adressée au monarque marocain
constitue une nouvelle capitulation face au chantage de cette
monarchie".
Cette lettre, ajoutent les signataires, "est l'équivalent de la
position inacceptable de l'ancien président américain, Donald Trump qui
(...) a reconnu unilatéralement, arbitrairement et sans aucun fondement,
l'aspiration du Maroc à la souveraineté sur le territoire du Sahara
occidental comme condition et monnaie d'échange, en contrepartie de la
normalisation des relations" entre l'entité sioniste et Rabat.
"Dans la lutte actuelle du peuple sahraoui pour son
autodétermination, sa décolonisation et son indépendance, nous
reconnaissons les mêmes principes émancipateurs qui ont inspiré nos
libérateurs dans leur lutte pour émanciper nos peuples" de cette même
colonisation, soulignent les signataires, appelant les peuples d'Espagne
et du monde à être solidaires avec la juste lutte du peuple sahraoui,
sous la direction du Front Polisario, pour son droit inaliénable à
l'autodétermination et à l'indépendance.(SPS)
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