L'avocat du Front Polisario, Gilles Devers, s'est dit étonné par le revirement de l'Espagne sur la question du Sahara occidental, estimant que cette position exprimée par le Premier ministre Pedro Sanchez pouvait coûter au leader socialiste des poursuites judiciaires devant la Cour pénale internationale (CPI) pour "complicité de crimes de guerre".
"Le revirement de la position de l'Espagne est une grande surprise. On ne s'attendait pas à voir le leader socialiste se placer dans les bottes de Franco", en rejoignant la position adoptée par l'ancien dictateur espagnol en 1975, a déploré l'avocat du Front Polisario dans une déclaration à la Télévision algérienne.
Soulignant que l'Espagne, nommée par l'ONU, reste la puissance administrante du territoire non autonome du Sahara occidental, Me Devers rappelle que Madrid avait alors "abandonné ce mandat par un accord avec le Maroc en toute illégalité".
"Ils avaient tellement honte que les fameux accords de Madrid n'ont pas été publiés", a-t-il ajouté.
L'avocat du Front Polisario est également revenu sur les implications juridiques du revirement de la position de Madrid, notant que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez risque d'être poursuivi devant la Cour pénale internationale.
"La question est posée de poursuivre Pedro Sanchez devant la CPI pour complicité de crimes de guerre, car il donne son appui à l'acquisition du territoire sahraoui par une force armée", a-t-il assuré.
A cet égard, Me Devers insiste sur le fait que "l'acquisition d'un territoire par la force armée est un crime de guerre qui est défini par le statut de la Cour pénale internationale dont l'Espagne est membre".
"Le statut du Sahara occidental relève du droit international et il est lamentable de voir le socialiste Sanchez s'aligner sur les positions de (l'ancien président américain Donald) Trump" en décidant unilatéralement de la souveraineté sur un territoire, a-t-il également dénoncé.
Me Devers souligne, en outre, que l'Espagne, qui demeure un grand pays, "a un rôle important sur la paix dans cette région. Et en alimentant le discours guerrier du Maroc, qui veut s'imposer par la force armée, Madrid prend une lourde responsabilité".
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