Conflit du Sahara Occidental
21/4/2018
Encore un camouflet diplomatique pour les autorités marocaines.
Tout en disant accueillir avec satisfaction cette déclaration, les responsables sahraouis rappellent que «le Maroc mène depuis plusieurs jours une campagne de désinformation sur la réalité existant sur le terrain, en semant la confusion sur les données géographiques de cette zone».
Rabat, rappellent-ils, a même voulu un temps se servir de cette facétie pour mener des opérations militaires contre des positions du Front Polisario. Ces allégations non fondées du Maroc, soutient encore le Front Polisario, «sont conçues délibérément pour détourner l’attention du Conseil de sécurité du vrai problème qui est l’actuelle impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, alors que l’émissaire onusien, Horst Köhler, s’active pour lancer un cinquième round des négociations».
Il s’agit du deuxième démenti franc apporté par l’ONU aux «élucubrations» de Rabat en l’espace de quelques jours. Début avril, les Nations unies avaient en effet déjà démenti la présence d’éléments armés sahraouis dans cette zone démilitarisée. Au cours de son point presse, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a affirmé à ce propos que la Minurso et son chef, Colin Stewart, «demeuraient en contact étroit» avec le coordinateur sahraoui, en l’occurrence M’hamed Khedad.
Concernant l’escalade des tensions à El Guargarat, il faut savoir que l’ONU a enjoint aussi ces derniers mois le Maroc d’accepter l’envoi d’une mission technique pour déterminer avec exactitude la partie qui était à l’origine de la violation des termes de cessez-le-feu dans cette zone sensible. Mais Rabat a opposé un «non» catégorique à cette mission d’experts, prévue pourtant par le paragraphe 3 de la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité, prorogeant le mandat de la Minurso. Rabat a jugé cette mission «inopportune et inappropriée».
Cet élément prouvant que le Maroc est le principal facteur de blocage dans le règlement de la crise est contenu dans le nouveau rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental. Un rapport d’ailleurs très défavorable aux autorités marocaines.
De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a eu, la semaine dernière à New York, sa première discussion sur le projet de résolution devant proroger le mandat de la Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). L’adoption de cette résolution est prévue pour le 25 du mois courant.
Les Etats-Unis, porte-plume de la résolution, ont transmis la première mouture de ce projet au groupe des Amis du Sahara occidental au Conseil de sécurité.
Selon les premiers éléments qui ont filtré, Washington insiste pour que la résolution évoque la question des droits de l’homme et ne comporte aucune mention à une quelconque violation par les Sahraouis du cessez-le-feu.
Si cela s’avère être le cas, le Maroc pourrait bien terminer le mois sur une hécatombe diplomatique.
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