Encore une fois, au Conseil
de Sécurité, l’on a parlé de la question des droits de l’homme au Sahara
Occidental où le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a
proposé la création d’un mécanisme indépendant pour le monitoring des
droits dee l’homme dans les territoires occupés. Proposition qui s’est
heurté au veto de la France oppose, le mentor de la répression contre
les sahraouis. En se conduisant ainsi, Paris défend les intérêts de ce
qu’un diplomate français a qualifié de « maitresse » de la France en
allusion au Maroc.
Selon un document confidentiel de la
diplomatie marocaine, voici les arguments que les marocains avancent en
vue de justifier leur refus du monitoring des droits de l’homme dans
l’ancienne colonie espagnole :
1) « Il créera deux ordres de
juridictions parallèles ». L’un au Maroc, dans ses frontières
internationalement reconnues où la population est continuellement
matraquée par les forces de police même lors des manifestations
pacifiques pour exiger de l’eau potable à boire ou du travail comme à
Zagora et Jerada ou, comme c’est le cas du Rif, pour revendiquer une
clinique oncologique et une université. L’autre ordre serait celui qui
régnera au territoire du Sahara Occidental sous les auspices de l’ONU.
2) « Le mécanisme affaiblira l’autorité
du Maroc : Il aura un effet d’appel chez la population, puisque la
MINURSO aura pour mandat d’enquêter, collecter des informations,
recevoir les doléances et faire rapport aux Nations Unies sur tous les
aspects touchant les droits de l’Homme ». Il faut comprendre que les
autorités marocaines ne pourront plus faire imposer la situation voulue
par la méthode de la force, l’emprisonnement, la torture, la répression
et toutes les sortes de violations des droits de l’homme.
3) car la mise en place d’un tel mécanisme confortera l’i« Le maintien de l’ordre public sera
difficiledée chez
la population locale selon laquelle la légitimité des autorités
marocaines sera contestée et la légalité de l’autorité du mécanisme sera
consacrée. Ce qui facilitera le passage de la région sous la tutelle de
l’ONU ». Dans d’autres termes, grâce au sentiment de protection
garantie par les Nations Unies et préśence de la MINURSO, la population
locale aura vocation à faire état de sa liberté en exprimant son refus
de l’occupation marocaine et revendiquera librement sa volonté d’être
des citoyens d’un pays libre et indépendant, démocratique et prospère,
qui respecte la loi et le droit internationaux.
4) « La MINURSO deviendra ainsi
progressivement un Bureau pour recevoir les doléances et les recours,
voire une entité de jugement et de sanction à l’égard du Maroc.
Cette
situation amènera dans une seconde phase à ouvrir des bureaux dans les
provinces du sud pour accueillir les activistes pro-polisario qui ne
reconnaitront plus les pouvoirs dévolus aux autorités marocaine dans le
maintien de l’ordre public ». Les Sahraouis n’ont jamais reconnu
l’autorité marocaine et leur pouvoir a été imposé par les armes et la
violence. C’est la raison pour laquelle, Rabat s’oppose au référendum.
Les marocains sont conscients que la population autochtone votera, par
unanimité, pour l’indépendance.
5) « L’établissement d’un tel mécanisme
au Sahara marocain dénaturera le caractère du différend qui a été
toujours considéré par le Maroc comme un différend régional avec
l’Algérie, nécessitant une solution politique négociée et mutuellement
acceptable ».
Les Marocains, à force de répéter leurs arguments fallacieux, ont fini par les croire. Le « caractère régional »
du conflit n’existe que dans l’imagination des colons. A l’ONU, et dans
toutes les instances internationales, le contentieux sahraoui est un
problème de décolonisation qui doit être résolu par l’application du
droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, droit réitéré dans
toutes les résolutions de l’Assemblée Général et du Conseil de Sécurité
des Nations Unies. La « solution politique mutuellement acceptable »
doit être négociée avec le Front Polisario et non pas avec l’Algérie
dont le statu est égal à celui de la Mauritanie en tant que pays voisin.
6) La mise en place d’un système de
monitoring au Sahara marocain consacrerait la centralité des droits de
l’homme de la question du Sahara et en une question des droits de
l’Homme et entrainerait la timorisation de la question du Sahara.
La timorisation veut dire
« indépendance » puisque le Timor est devenu indépendant grâce à la
position responsable et historique de son ex-puissance coloniale, le
Portugal en l’occurrence, ce qui n’est pas le cas de l’Espagne, pays
inféodé aux ambitions coloniales et au chantage de la France.
Donc, la question de la surveillance des
droits de l’homme par la MINURSO ou par un mécanisme indépendant est
source de panique au Maroc. Le Makhzen combattra cette idée avec toutes
ses forces comme il a toujours combattre toute option démocratique et
toute volonté du peuple marocain de se libérer du joug de l’esclavage
d’une monarchie dont le seul but est de défendre les intérêts de la
France et de ses alliés occidentaux.
Pour le Maroc, droits de l’homme est
synonyme d’autodétermination dont les portes doivent rester enfermées
par la force de la matraque et du sang. Les Sahraouis n’attendent qu’une
petite étincelle de liberté pour s’exprimer après plus de 43 ans de vie
sous les cieux de la terreur et l’horreur. Ils ne sont pas près
d’oublier près de 500 disparus et les charniers collectifs découverts
dans les dernières années.
Les Marocains ont converti le Sahara
Occidental en prison à ciel ouvert. Aucune personne n’est autorisée à y
accéder si ce n’est leur thuriféraires et mercenaires qui agissent sous
les coups du soudoiement et de la subornation.
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