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Des centaines de sinistrés du séisme dans les provinces d’Al Haouz ont participé à une manifestation devant le Parlement, exigeant une révision du mode de répartition de l’aide royale allouée à la reconstruction des habitations détruites. Les manifestants ont exigé la création d’un comité indépendant pour traiter le dossier de soutien et garantir la transparence dans la distribution de l’aide. Les personnes touchées ont dénoncé les manipulations et les violations dans le versement de l’aide, car beaucoup d’entre elles ont été exclues des bénéfices, malgré la destruction de leurs maisons.

mercredi 30 septembre 2020

Droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés : L'ONU appelée à faire pression sur le Maroc pour accepter les missions techniques

Identifier les problèmes critiques des droits de l'Homme

19-09-2020

L'Ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar, s'est félicité mercredi de la volonté du commissaire de l'ONU, Michelle Bachelet, à dépêcher des missions techniques au Sahara occidental pour constater les violations par le régime marocain des droits de l'homme, mettant l'accent sur la nécessité d'amener le Maroc à permettre à ces missions d'exercer leurs fonctions.
Le diplomate sahraoui a précisé, en marge de sa rencontre avec le président du parti Jil Djadid au siège de l'ambassade à Alger que «l'ONU a annoncé à maintes reprises son intention de dépêcher des missions techniques pour s'enquérir de l'état des droits de l'Homme», relevant que «le Maroc y dresse des obstacles à chaque fois». «Le Maroc est un pays occupant et c'est clair qu'il refuse la visite d'observateurs dans la région par peur de dénoncer ses pratiques», a-t-il dit, ajoutant que le Haut Commissariat aux droits de l'Homme doit assumer sa responsabilité et imposer l'organisation de ces visites. «Les missions techniques sont très importantes et nous avons déjà demandé l'envoi de missions chaque année mais le Maroc a fait obstacle», citant «le refus par l'occupant marocain de l'envoi de la mission technique pour l'examen de la problématique de la violation du cessez-le-feu dans la région de Guerguerate», d'autant plus qu'il a entravé trois propositions pour la désignation d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général onusien.

Identifier les problèmes critiques des droits de l'Homme

La Haute Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme avait affirmé, lundi, qu'elle avait «hâte de discuter des paramètres d'une nouvelle mission technique au Sahara occidental pour identifier les problèmes critiques des droits de l'Homme dans ce territoire non autonome».
Elle a affirmé que «ces missions sont importantes dans le règlement des questions sensibles de droits de l'Homme», ajoutant que les dernières missions remontaient à 5 ans. Le Groupe de Genève de soutien au Sahara occidental avait exprimé, mardi, sa grande préoccupation quant aux violations systématiques des droits de l'Homme et du Droit humanitaire international (DIH) exercées par le Maroc contre le peuple sahraoui, exhortant le Conseil des droits de l'Homme à relancer le programme d'envoi de missions techniques au Sahara occidental.
Dans un communiqué lu par la représentante de Timor-Leste auprès de l'ONU à Genève, au terme de la séance spéciale de débat de la 2e clause aux travaux de la 45e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le groupe composé de 14 Etats a affirmé : «Nous exprimons encore une fois notre profonde préoccupation à l'égard des violations systématiques des droits de l'Homme et des violations du DIH, en raison de l'occupation illégale qui a trop duré.»
La délégation algérienne auprès de l'ONU à Genève avait appelé, en juillet dernier, le Haut-Commissariat des droits de l'Homme (HCDH) à reprendre ses misions techniques au Sahara occidental. «S'agissant du territoire non autonome du Sahara occidental, nous rappelons encore une fois qu'aucune mission technique n'y a été entreprise depuis 2015», a relevé Mehdi Litim, chargé d'affaires auprès de la mission algérienne au cours d'un débat interactif avec la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, tenu à l'occasion de la 44e session du CDH.

 

Journée internationale de la paix : Décoloniser la Palestine et le Sahara occidental, un impératif

DR 
23/9/2020

Les participants au colloque national sur la solidarité et le soutien constants envers les peuples palestinien et sahraoui ont mis l'accent lundi dernier à Alger sur l'impératif d'appliquer les résolutions onusiennes et de décoloniser la Palestine et le Sahara occidental, mettant en garde contre les dangers du retardement à assurer aux deux peuples leur droit à l'autodétermination.

 Organisé par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), en coordination avec un réseau de journalistes algériens, l'Association Mechaal Echahid et l'ambassade de la RASD, ce colloque national, célébré à l'occasion de la Journée internationale de la paix, le 21 septembre de chaque année, a été l'occasion pour les conférenciers de plaider pour la nécessité de contraindre les colonisateurs marocain et israélien de se conformer à la légitimité internationale.
Intervenant à l'ouverture de cet événement, le Dr Saïd Ayachi, président du CNASPS, a affirmé que «l'Algérie est très préoccupée par la violation de la paix ici et là par ces grandes forces qui ont mis en place des lois imposant la sécurité et la paix dans le monde».
«Ce sont ces grandes forces qui ont, malheureusement, établi des lois garantissant la paix après avoir enregistré 34 millions de victimes à la fin de la Première Guerre mondiale et 50 autres millions après la Deuxième Guerre mondiale», a-t-il regretté.
Et d'ajouter, «La Palestine subit l'occupation sioniste depuis 1948, mais Israël continue à faire fi de toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Pire, il procède à l'annexion d'autres territoires palestiniens».
C'est également le cas du «peuple sahraoui qui résiste à l'occupation sans pour autant parvenir à exercer son droit à l'autodétermination», a décrié M. Ayachi, mettant en garde contre les dangers qui résultent de la violation continue des droits des Sahraouis et du pillage de leur richesse».
A ce propos, il a exhorté le Conseil de sécurité à défendre cette cause et à mettre en œuvre les résolutions internationales en vue de mettre un terme à l'occupation.
L'Algérie poursuivra son combat en faveur des pays colonisés ainsi que ses actions solidaires avec les peuples palestinien et sahraoui jusqu'à leur indépendance, a-t-il réitéré.
Pour sa part, Abdelaziz Medjahed, directeur de l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG), a estimé dans une déclaration à l'APS en marge de cette manifestation, que «bien des pays obstruent le processus de résolution de la cause sahraouie, d'ailleurs leurs positions en faveur du Maroc sont claires au sein du Conseil de sécurité, mais ils manquent de courage pour les annoncer solennellement».
Preuve en est, «aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, c'est pourquoi il faudrait mettre un terme à cette hypocrisie politique», a-t-il souligné.
M. Medjahed s'est dit optimiste quant à la décolonisation du Sahara occidental, car considérant que «c'est la volonté des peuples qui prendra le dessus finalement, et le peuple sahraoui a résisté à six pays occidentaux ayant tenté de le coloniser, rien donc ne l'arrêtera de recouvrer son indépendance».
«Seule la résistance des Sahraouis nous mènera à réaliser le Maghreb des peuples, et sans eux, il n'y aura pas de grand Maghreb», voici la position constante de l'Algérie, a-t-il conclu.
Présent à cet événement le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a rappelé, dans une déclaration à l'APS, que «la mission des Nations unies consiste à préserver la paix et la sécurité internationales, d'où l'impératif de décoloniser ces territoires et de mettre en œuvre la résolution onusienne numéro 1514», affirmant que l'Algérie n'abandonnera pas les pays colonisés jusqu'à ce qu'ils recouvrent leur indépendance conformément aux principes du 1er Novembre. M. Lazhari a souligné que ces principes ont été maintenus dans la nouvelle Constitution tout en les renforçant par la paix, les droits de l'homme et le développement, en sus d'autres articles tels que les numéros 31 et 32 portant sur «l'attachement de l'Algérie aux principes fondamentaux de l'ONU et son soutien aux peuples qui luttent pour leur indépendance».
Il a mis l'accent sur la nécessité d'organiser un référendum populaire dans les plus brefs délais pour mettre fin à la colonisation.
Pour sa part, le professeur en droit international, Amar Tahri a déclaré à l'APS que tout retard accusé en termes d'organisation du référendum aura des retombées sur la paix dans toute la région, d'autant que les richesses naturelles sont la cible des grandes puissances».
«L'autodétermination est un droit fondamental du peuple sahraoui par la force de la loi et l'ONU doit assumer ses responsabilités face aux tergiversations qui menacent la région et nourrissent des conflits stratégiques», a précisé l'universitaire, citant l'exemple des évènements survenus au niveau de la région est de la Méditerranée.

 

lundi 28 septembre 2020

AI exige du Maroc l'abandon des poursuites injustifiées contre Ibrahim Amrikli


El-Aayoun occupée (Sahara Occidental), 26 sept 2020 (SPS) L'organisation Amnesty international a exigé, pour la seconde fois en moins d'un mois, des autorités d'occupation marocaines l'abandon immédiat des poursuites "injustifiées" à l'encontre du journaliste Ibrahim Amrikli.

"Les autorités marocaines doivent immédiatement abandonner les poursuites injustifiées lancées contre le journaliste citoyen Ibrahim Amrikli", a souligné l'Organisation dans un communiqué, estimant que "les circonstances de l'arrestation d'Ibrahim Amrikli, de son interrogatoire et de sa mise en accusation semblent indiquer qu'il a été pris pour cible en raison de son travail de journaliste engagé et de militant en faveur des droits humains".

Membre de la Fondation Nushatta créée en 2013, une organisation de jeunesse sahraouie qui effectue un suivi de la situation des droits humains dans le Sahara Occidental, Ibrahim Amrikli a couvert des manifestations et a également travaillé sur des documentaires, tels qu'un reportage consacré à la mine de phosphate Bou Craa, dans le Sahara Occidental, a rappelé Amnesty International.

Le procureur près du tribunal marocain de première instance à El-Ayoun occupée a accusé, le 17 mai dernier, le journaliste sahraoui Amrikli d'avoir enfreint la réglementation relative à l'état d'urgence sanitaire, en vertu du décret-loi sur l'urgence sanitaire adopté en mars 2020, et "d'outrage à fonctionnaires publics", au titre de l'article 263 du Code pénal.

Lors de sa 1ere audience tenue le 7 septembre, le tribunal de première instance d'El-Ayoun a décidé de renvoyer le procès au 28 du même mois, soit lundi prochain.

Amnesty répond au Maroc, lui rappelle son sinistre bilan des droits de l’homme

Amnesty a indiqué qu'Ibrahim a été arrêté par quatre policiers dans la ville d'El-Ayoun occupée, qui l'ont conduit de force à monter dans un véhicule de police, sous prétexte d'avoir violé l'état d'urgence imposé du fait de la propagation du "Coronavirus".

Le journaliste a été arrêté "alors qu'il avait sur lui une autorisation de circuler" et "avait subi même de mauvais traitements lors de sa mise en détention au siège de police".

Le rapport d'Amnesty International a également évoqué le cas d'arrestation du journaliste sahraoui Essabi Yahdih, fondateur de l'organe médiatique Algargarat, le 1 juillet 2020 dans la ville d'El-Ayoun occupée, affirmant qu'il avait lui aussi été arrêté en raison de ses activités médiatiques.

L'occupant marocain se livre, de façon systématique, à divers types d'harcèlement à l'encontre de journalistes sahraouis, impose un blocus sur toute la région et interdit même aux délégations de s'y rendre. (SPS)

020/090/700

 



https://www.spsrasd.info/news/fr/articles/2020/09/26/27572.html

 

Appel à un rassemblement en soutien à Omar Radi, samedi 26 septembre 2020 à 17h00 à place de la République, Paris.

Appel à un rassemblement en soutien à Omar Radi, samedi 26 septembre 2020 à 17h00 à place de la République, Paris.

D'harcèlement judiciaire en accusations calomnieuses et rocambolesques en passant par des arrestations ciblées, il paraît clair que le pouvoir marocain, muré dans une conception sécuritaire et répressive de la chose publique, profite de la crise sanitaire pour régler ses comptes avec les voix dissidentes et critiques et notamment avec Omar Radi, journaliste libre et indépendant.

Ainsi, depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, le pays a connu une intensification des arrestations et des incarcérations à caractère politique atteignant son point d’orgue avec le mauvais « feuilleton Omar Radi » qui débuta dès le mois de juin par une série de convocations abusives de la part des autorités policières destinées à l’intimider allant jusqu’à l’accuser de viol. Accusation survenue opportunément au mois de juillet dans la continuité de cette nouvelle « mode » d’instrumentalisation des luttes féministes par le pouvoir marocain, soutenue par une certaine presse jaune de caniveau dressée en diffamation.

Contre la détention politique persistante au Maroc, contre les méthodes indignes de la presse de diffamation, contre l’instrumentalisation de la cause féministe et pour la libération d’Omar Radi et de l’ensemble des prisonnier.e.s politiques et d’opinion au Maroc qui croupissent injustement dans les geôles de la honte, soyons nombreuses et nombreux le samedi 26 septembre à 17h place de la République à Paris, pour faire entendre notre voix et nos revendications légitimes !

Signataires :

- Freekoulchi-Paris

- Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)

- Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) 

- Association des Marocains en France (AMF)

- Forum Marocain pour la Vérité et la Justice (FMVJ-France)

- Parti de l'Avant Garde Démocratique et Socialiste (PADS-Fédération d'Europe)

- La Voie Démocratique-Région Europe

- CSMR – Comité soutien au mouvement Rifain – Paris

- Immigration Développement Démocratie (IDD)

- Association Marocaine des Droits Humains (AMDH Paris/IDF)

- Parti Socialiste Unifié (PSU-France)

- Association Justice et Liberté (AJL Paris)

Soutien:

- Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA)

- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

- CRI rouge

- CNT Secrétariat international

- CADTM International

- Solidarité Maroc 05

- Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPRADESA)

- Parti des Travailleurs (Tunisie) Section France

- SOS MIGRANTS ASBL Belgique

- Riposte Internationale

- FTCR Publié

France : Rassemblement en soutien à Omar Radi à Paris

Temps de lecture: 1'
De précédents sit-in en solidarité à Omar Radi se sont tenus à Paris, à Bruxelles, à Rabat et à Agadir, depuis décembre 2019 / DR

La place de la République à Paris devra accueillir, samedi à 17h, un rassemblement en soutien au journaliste et militant Omar Radi. Ce sit-in se tiendra à l’appel de dix associations et fédérations de partis politiques marocains basés en Europe, «contre la détention politique persistante au Maroc, les méthodes indignes de la presse de diffamation, l’instrumentalisation de la cause féministe et pour la libération d’Omar Radi et de l’ensemble des prisonnier.e.s politiques et d’opinion au Maroc».

Dans leur appel parvenu à Yabiladi, les dix signataires en plus de quatre instances sympathisantes dénoncent «une intensification des arrestations et des incarcérations à caractère politique atteignant son point d’orgue avec le mauvais "feuilleton Omar Radi"». Rappelant les poursuites dont il fait l’objet pour soupçons d’«espionnage et financement étranger», ils estiment que celles relatives au «viol et attentat à la pudeur» est «survenue opportunément au mois de juillet dans la continuité de cette nouvelle "mode" d’instrumentalisation des luttes féministes par le pouvoir marocain».

L’appel à rassemblement est signé notamment par l’Association marocaine des droits humains (Paris-IDF), l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), l’Association des Marocains en France (AMF) ou encore l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF).

Parmi les signataires de l’appel au rassemblement, on retrouve également le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS – Fédération d’Europe), la Voie démocratique, le Forum marocain pour la vérité et la justice – France, ainsi que le Comité soutien au mouvement Rifain à Paris.

Cet appel a été lancé deux jours après la comparution d’Omar Radi devant le juge d’instruction, au sujet de la plainte à son encontre pour des faits de viol. Mercredi, la requête en appel de sa défense pour obtenir la liberté provisoire a été rejetée.



...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/99377/france-rassemblement-soutien-omar-radi.html?fbclid=IwAR1oUO301fY6-ilISUo5gGdZjClhwYZi-Z1X9GHBZoi5C2NiwwVZ-RajIo8
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France : Rassemblement en soutien à Omar Radi à Paris

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De précédents sit-in en solidarité à Omar Radi se sont tenus à Paris, à Bruxelles, à Rabat et à Agadir, depuis décembre 2019 / DR

La place de la République à Paris devra accueillir, samedi à 17h, un rassemblement en soutien au journaliste et militant Omar Radi. Ce sit-in se tiendra à l’appel de dix associations et fédérations de partis politiques marocains basés en Europe, «contre la détention politique persistante au Maroc, les méthodes indignes de la presse de diffamation, l’instrumentalisation de la cause féministe et pour la libération d’Omar Radi et de l’ensemble des prisonnier.e.s politiques et d’opinion au Maroc».

Dans leur appel parvenu à Yabiladi, les dix signataires en plus de quatre instances sympathisantes dénoncent «une intensification des arrestations et des incarcérations à caractère politique atteignant son point d’orgue avec le mauvais "feuilleton Omar Radi"». Rappelant les poursuites dont il fait l’objet pour soupçons d’«espionnage et financement étranger», ils estiment que celles relatives au «viol et attentat à la pudeur» est «survenue opportunément au mois de juillet dans la continuité de cette nouvelle "mode" d’instrumentalisation des luttes féministes par le pouvoir marocain».

L’appel à rassemblement est signé notamment par l’Association marocaine des droits humains (Paris-IDF), l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), l’Association des Marocains en France (AMF) ou encore l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF).

Parmi les signataires de l’appel au rassemblement, on retrouve également le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS – Fédération d’Europe), la Voie démocratique, le Forum marocain pour la vérité et la justice – France, ainsi que le Comité soutien au mouvement Rifain à Paris.

Cet appel a été lancé deux jours après la comparution d’Omar Radi devant le juge d’instruction, au sujet de la plainte à son encontre pour des faits de viol. Mercredi, la requête en appel de sa défense pour obtenir la liberté provisoire a été rejetée.



...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/99377/france-rassemblement-soutien-omar-radi.html?fbclid=IwAR1oUO301fY6-ilISUo5gGdZjClhwYZi-Z1X9GHBZoi5C2NiwwVZ-RajIo8
 

D'harcèlement judiciaire en accusations calomnieuses et rocambolesques en passant par des arrestations ciblées, il paraît clair que le pouvoir marocain, muré dans une conception sécuritaire et répressive de la chose publique, profite de la crise sanitaire pour régler ses comptes avec les voix dissidentes et critiques et notamment avec Omar Radi, journaliste libre et indépendant.

Ainsi, depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, le pays a connu une intensification des arrestations et des incarcérations à caractère politique atteignant son point d’orgue avec le mauvais « feuilleton Omar Radi » qui débuta dès le mois de juin par une série de convocations abusives de la part des autorités policières destinées à l’intimider allant jusqu’à l’accuser de viol. Accusation survenue opportunément au mois de juillet dans la continuité de cette nouvelle « mode » d’instrumentalisation des luttes féministes par le pouvoir marocain, soutenue par une certaine presse jaune de caniveau dressée en diffamation.

Contre la détention politique persistante au Maroc, contre les méthodes indignes de la presse de diffamation, contre l’instrumentalisation de la cause féministe et pour la libération d’Omar Radi et de l’ensemble des prisonnier.e.s politiques et d’opinion au Maroc qui croupissent injustement dans les geôles de la honte, soyons nombreuses et nombreux le samedi 26 septembre à 17h place de la République à Paris, pour faire entendre notre voix et nos revendications légitimes !

Signataires :

- Freekoulchi-Paris

- Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)

- Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) 

- Association des Marocains en France (AMF)

- Forum Marocain pour la Vérité et la Justice (FMVJ-France)

- Parti de l'Avant Garde Démocratique et Socialiste (PADS-Fédération d'Europe)

- La Voie Démocratique-Région Europe

- CSMR – Comité soutien au mouvement Rifain – Paris

- Immigration Développement Démocratie (IDD)

- Association Marocaine des Droits Humains (AMDH Paris/IDF)

- Parti Socialiste Unifié (PSU-France)

- Association Justice et Liberté (AJL Paris)

Soutien:

- Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA)

- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

- CRI rouge

- CNT Secrétariat international

- CADTM International

- Solidarité Maroc 05

- Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPRADESA)

- Parti des Travailleurs (Tunisie) Section France

- SOS MIGRANTS ASBL Belgique

- Riposte Internationale

- FTCR
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France : Rassemblement en soutien à Omar Radi à Paris

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De précédents sit-in en solidarité à Omar Radi se sont tenus à Paris, à Bruxelles, à Rabat et à Agadir, depuis décembre 2019 / DR

La place de la République à Paris devra accueillir, samedi à 17h, un rassemblement en soutien au journaliste et militant Omar Radi. Ce sit-in se tiendra à l’appel de dix associations et fédérations de partis politiques marocains basés en Europe, «contre la détention politique persistante au Maroc, les méthodes indignes de la presse de diffamation, l’instrumentalisation de la cause féministe et pour la libération d’Omar Radi et de l’ensemble des prisonnier.e.s politiques et d’opinion au Maroc».

Dans leur appel parvenu à Yabiladi, les dix signataires en plus de quatre instances sympathisantes dénoncent «une intensification des arrestations et des incarcérations à caractère politique atteignant son point d’orgue avec le mauvais "feuilleton Omar Radi"». Rappelant les poursuites dont il fait l’objet pour soupçons d’«espionnage et financement étranger», ils estiment que celles relatives au «viol et attentat à la pudeur» est «survenue opportunément au mois de juillet dans la continuité de cette nouvelle "mode" d’instrumentalisation des luttes féministes par le pouvoir marocain».

L’appel à rassemblement est signé notamment par l’Association marocaine des droits humains (Paris-IDF), l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), l’Association des Marocains en France (AMF) ou encore l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF).

Parmi les signataires de l’appel au rassemblement, on retrouve également le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS – Fédération d’Europe), la Voie démocratique, le Forum marocain pour la vérité et la justice – France, ainsi que le Comité soutien au mouvement Rifain à Paris.

Cet appel a été lancé deux jours après la comparution d’Omar Radi devant le juge d’instruction, au sujet de la plainte à son encontre pour des faits de viol. Mercredi, la requête en appel de sa défense pour obtenir la liberté provisoire a été rejetée.



...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/99377/france-rassemblement-soutien-omar-radi.html?fbclid=IwAR1oUO301fY6-ilISUo5gGdZjClhwYZi-Z1X9GHBZoi5C2NiwwVZ-RajIo8
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France : Rassemblement en soutien à Omar Radi à Paris

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De précédents sit-in en solidarité à Omar Radi se sont tenus à Paris, à Bruxelles, à Rabat et à Agadir, depuis décembre 2019 / DR

La place de la République à Paris devra accueillir, samedi à 17h, un rassemblement en soutien au journaliste et militant Omar Radi. Ce sit-in se tiendra à l’appel de dix associations et fédérations de partis politiques marocains basés en Europe, «contre la détention politique persistante au Maroc, les méthodes indignes de la presse de diffamation, l’instrumentalisation de la cause féministe et pour la libération d’Omar Radi et de l’ensemble des prisonnier.e.s politiques et d’opinion au Maroc».

Dans leur appel parvenu à Yabiladi, les dix signataires en plus de quatre instances sympathisantes dénoncent «une intensification des arrestations et des incarcérations à caractère politique atteignant son point d’orgue avec le mauvais "feuilleton Omar Radi"». Rappelant les poursuites dont il fait l’objet pour soupçons d’«espionnage et financement étranger», ils estiment que celles relatives au «viol et attentat à la pudeur» est «survenue opportunément au mois de juillet dans la continuité de cette nouvelle "mode" d’instrumentalisation des luttes féministes par le pouvoir marocain».

L’appel à rassemblement est signé notamment par l’Association marocaine des droits humains (Paris-IDF), l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), l’Association des Marocains en France (AMF) ou encore l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF).

Parmi les signataires de l’appel au rassemblement, on retrouve également le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS – Fédération d’Europe), la Voie démocratique, le Forum marocain pour la vérité et la justice – France, ainsi que le Comité soutien au mouvement Rifain à Paris.

Cet appel a été lancé deux jours après la comparution d’Omar Radi devant le juge d’instruction, au sujet de la plainte à son encontre pour des faits de viol. Mercredi, la requête en appel de sa défense pour obtenir la liberté provisoire a été rejetée.



...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/99377/france-rassemblement-soutien-omar-radi.html?fbclid=IwAR1oUO301fY6-ilISUo5gGdZjClhwYZi-Z1X9GHBZoi5C2NiwwVZ-RajIo8

samedi 26 septembre 2020

Dans les Alpes françaises, la menace d'un hiver meurtrier pour les migrants

Dans les Hautes-Alpes, les migrants empruntent les sentiers de randonnée pour rejoindre Briançon depuis l'Italie. [Hans Lucas - AFP]
La situation des migrants reste problématique à Briançon, point d'entrée en France de ceux venant d'Italie / La Matinale / 1 min. / hier à 06:00
À Briançon, dans les Hautes-Alpes françaises, le nouveau maire veut fermer le "Refuge solidaire" destiné aux migrants, installé par son prédécesseur en 2017. Les associations d'aide craignent de voir des familles d'exilés "à la rue" alors que l’hiver arrive.

Les associations d’aide aux migrants actives à Briançon sont unanimes: il y a urgence humanitaire. Elles ont lancé un appel mardi dernier "pour que le Briançonnais reste un territoire solidaire avec les exilés".

Publié lundi sur le site de Libération, l'appel a été soutenu par l'évêque de Gap Mgr Xavier Malle, le sociologue Edgar Morin, l'ancien champion du monde de football Lilian Thuram, la maire de Marseille Michèle Rubirola ou le collectif du bateau de sauvetage en Méditerranée Louise Michel financé par Banksy.

Une pétition en ligne entend faire revenir sur sa décision le nouveau maire de Briançon, qui a décidé de fermer plusieurs locaux d'hébergement d'ici au 28 octobre.

"Une drame humanitaire, avec de nouveaux morts"

Les associations estiment que cette décision "crée les conditions d'un véritable drame humanitaire, avec de nouveaux morts en montagne". Pour la responsable des migrations transalpines de Médecins du Monde, qui tient une permanence médicale à Briançon, les termes d’urgence humanitaire ne sont pas trop forts.

"L’accès aux droits fondamentaux ne sera plus permis, c'est-à-dire pas de mise à l’abri, pas d’accès aux soins, pas d’accès à l’alimentation", explique Pamela Palvadeau. Et de poursuivre: "En ce qui concerne l’accès aux soins, nous récupérons des personnes à 34, 35 degrés en hypothermie, avec des gelures. Qu’est-ce qui arrive quand on met des personnes déjà vulnérables dans la rue? Il y a effectivement un risque de décès."

https://www.rts.ch/info/monde/11627883-dans-les-alpes-francaises-la-menace-dun-hiver...

De son côté, l'élu de droite met en avant les règles de sécurité non respectées et le fait que l'immigration n'est pas de son ressort en tant que maire et président de la communauté de communes.

Des enfants nés sur le chemin de l'exil

Le "Refuge solidaire", où avaient été détectés trois cas de Covid-19 début septembre, a pu recommencer à accueillir de nouveaux arrivants depuis dimanche. Pour les associations qui gèrent ce flux, l’urgence est aussi due au profil des nouveaux arrivants, de plus en plus nombreux, et désormais composés de familles et d’enfants.

"Aujourd’hui, nous recevons des personnes qui arrivent par le chemin des Balkans. Ils sont originaires de Syrie, d’Iran, d’Afghanistan", illustre Agnès Antoine, de l’association "Tous Migrants". "Et ce sont plutôt des familles, avec souvent des enfants, même en très bas âge. Parfois même nés sur la route, au cours de leur exil."

11'000 personnes accueillies en 3 ans

Depuis l’ouverture du Refuge solidaire en juillet 2017, 11’000 personnes ont été accueillies. Selon les bénévoles, la plupart restent deux à trois jours avant de continuer leur route vers Paris, Calais et le Royaume-Uni.

Les routes migratoires passent par les Alpes, mais ne s’y arrêtent pas. Dans le département des Hautes-Alpes, Briançon est effectivement le point d’entrée de migrants qui traversent la frontière depuis l’Italie. Il y a deux ans, la commune avait focalisé l’attention des médias avec le procès de sept militants, dont deux Suisses, qui avaient aidé des migrants à entrer illégalement en France.

>> Lire aussi: Les deux Genevois "passeurs" de migrants échappent à la prison ferme

Xavier Alonso

 

Dette,coronavirus, et alternatives

cadtm.org
22 septembre 2020
cadtm.org
ÉDITO

Les 22 et 23 septembre à Bruxelles, participez à « Passons à l’action - Alternatives internationalistes aux politiques de l’UE (au temps du coronavirus) », rencontre européenne organisée par le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM). Il est encore possible de s'y inscrire pour participer à distance ou en présentiel (nombre de places limité, traduction simultanée en trois langues : français, anglais, espagnol).

Pour avoir dénoncé les graves dérives du régime marocain, le journaliste et militant Omar Radi est injustement emprisonné depuis fin juillet. Son audience débute ce 22 septembre. Pour faire pression sur le gouvernement, publier des photos avec l’hashtag #FreeOmarRadi et signer la pétition pour sa libération.

Face aux demandes d’annulation de dette en provenance d’une série de chefs d’État de pays du Sud et de mouvements sociaux, institutions financières internationales et autres groupes de créanciers mettaient sur la table fin mars/début avril différentes initiatives pour libérer des ressources financières indispensables en temps de crise sanitaire et économique. Six mois après leur lancement, où en sont ces mesures ? Répondent-elles à l’urgence de la situation et aux besoins des populations ?

« Le marché actuel offre des possibilités énormes. » C’est ainsi que BlackRock, plus grand gestionnaire de fonds au monde, se frotte les griffes à l’écoute des mesures de l’Union européenne contre le coronavirus. Des voix s’élèvent déjà dans l’UE pour avertir que « les banques et les fonds vautours vont profiter de l’épidémie de coronavirus ».

 

vendredi 25 septembre 2020

À LIRE ! Le Maroc et le détournement du thème des droits humains : à propos d’un « rapport » infâme

Date de publication sur Tlaxcala : 25/09/2020
Original: Marruecos y la utilización torticera de los DD.HH.: sobre un “informe” infame





Par Johana Quesada

Traduit par  Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

 La toile est une vraie boîte à surprises, plus vous surfez, plus vous découvrez des histoires, des documents, des rapports, des entités et des personnages pour tous les goûts et certains ont vraiment de quoi vous laisser baba. L'autre jour, en surfant sur la toile, je suis tombée sur une organisation appelée Droits humains sans frontières, qui affirme regrouper 14 organisations latino-américaines et qui se présente comme l'alternative aux prestigieuses organisations de défense des droits humains comme Amnesty International ou Human Rights Watch, qui, selon sa présentation, se laissent entraîner par des intérêts étrangers et ont abandonné l'objectif pour lequel elles ont été créées.

Mais rien n'est plus éloigné de la vérité, ces entités historiques dénoncées par DHSF, feront certes des erreurs, mais leur défense des droits humains est plus qu’avérée, aucun magicien ne va sortir un lapin magique du chapeau pour les remplacer. Le rapport sur les droits humains au Royaume du Maroc que cette « organisation » présente est écœurant, pour ne pas dire plus,.

 

Selon les normes internationales sur lesquelles s'accordent toutes les associations et les spécialistes des droits humains, les pays scandinaves sont en tête du classement en matière de respect des droits des personnes.

Mais même les pays scandinaves ne méritent pas des rapports aussi complaisants que celui écrit par cette « organisation » sur l'une des rares autocraties féodales qui subsistent sur la planète. La question est de savoir ce qui motive des gens qui se présentent comme novateurs dans la défense des droits humains, à présenter un rapport aussi indigeste et flagorneur sur un pays qui vit au Moyen-Âge. S'il s'agissait d'un rapport sur un pays qui répond aux normes démocratiques minimales, on pourrait nuancer, objecter, ajouter ou supprimer, mais ce n'est pas le cas.

Le Maroc est un pays qui ne répond pas aux normes les plus élémentaires et les plus fondamentales de la démocratie. C'est un pays qui, au cours des 20 dernières années, a expulsé plus de 8 millions de ses sujets vers une émigration forcée, son niveau d'analphabétisme est supérieur à 30%, l’indice de développement humain le place à la 133ème place du classement mondial et finalement, les Marocains ne sont même pas des citoyens, ils sont des sujets du Roi, chaque année ils doivent faire la bay’ah (serment d’allégeance), une sorte d'esclavage. Bien que je ne connaisse pas la réponse à la question précédente, il est très possible que la critique des organisations classiques de défense des droits humains réponde à des intérêts étrangers, à l’origine de ce rapport mielleux et sirupeux.

Le rapport est un pamphlet désordonné plein d'inexactitudes, de demi-vérités, de mensonges, de dissimulations, d'ignorance flagrante de la situation réelle, de justifications du comportement du gouvernement, et il semble que le but du rapport n'est autre que de plaire à qui vous savez et d'accuser les organisations qui défendent les droits humains au Maroc et qui sont celles qui mettent en évidence jour après jour les abus et les outrages commis par la structure féodale appelée makhzen

Le rapport commence par une harangue presque de gratitude envers le régime marocain pour l'avoir laissée écrire le rapport, flattant, exaltant et exagérant un bilan positif le plus souvent inventé ou insignifiant en matière de respect des droits humains. Qu'importe que le Maroc soit membre de telle ou telle organisation ou qu'il ait signé tel ou tel traité ? C'est en vertu de cela que l'Arabie saoudite, l'un des pays où les droits humains sont les moins respectés, en est venue présider le Conseil des droits de l'homme de l’ONU.

 

Le Maroc et le détournement du thème des droits humains : à propos d'un « rapport » infâme. admin 25 septembre 2020 Amnesty Internationadroits de ...

Selon ce document peu sérieux et encore moins objectif, plus d'un millier d'organisations ont remis une lettre à Michelle Bachelet dénonçant la situation des violations des droits humains dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie.

Pour commencer, il est nécessaire d'informer les auteurs de ce pamphlet infame qu'au Sahara il y a plus de 200 organisations de défense des droits humains dans ses différents aspects et aucune de ces organisations n'a signé la lettre mentionnée, de plus, toutes sont des organisations illégales aux yeux du régime qui occupe 70% du territoire du Sahara Occidental. Les mille signataires sont des « organisations » fictives sans aucune sorte d'implantation sur le territoire et que le makhzen utilise pour confondre et faire diversion avec des actions de ce style.

En revanche, en ce qui concerne les violations commises dans les camps de réfugiés sahraouis, aucune violation grave n'a été constatée ou rapportée dans les camps au cours des 30 dernières années. Vous êtes mis au défi de fournir des données exactes et précises, une seule violation grave des droits humains, ces 30 dernières années, dans les camps. À cet égard, si vous êtes vraiment intéressés par la défense des droits humains, vous pouvez vous rendre dans les camps de réfugiés et le vérifier sur place. Les camps sont ouverts à tous les types d'organisations des droits humains, bien sûr les autorités sahraouies ne paient ni le voyage ni l’hébergement.  

Quant au mantra obsessionnel du Makhzen concernant le détournement de l'aide humanitaire, pour réfuter vos fausses affirmations, nous vous renvoyons aux déclarations du commissaire européen à la Gestion des crises Janez Lenarčič, qui en juillet dernier a donné une claque retentissante au Makhzen, niant tout détournement de l'aide humanitaire aux camps de réfugiés sahraouis, un thème récurrent et répété du répertoire  de falsifications et contrefaçons du Makhzen. Bien que cela ait déjà été nié à plusieurs reprises par la Commission, le Makhzen et ses acolytes français d'extrême-droite au Parlement européen, et maintenant des organisations aux objectifs obscurs comme DHSF, ont continué à enfoncer le même clou et ont reçu une fois de plus cette réponse contondante du commissaire Lenarčič: « Je peux assurer que nos garanties sont suffisamment solides pour empêcher tout détournement de l'aide de l'UE ».

Si cette réponse n'est pas suffisante, je vous renvoie à la note publiée il y a 10 jours par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans laquelle il nie non seulement le détournement de l'aide humanitaire, mais aussi les accusations obscènes portées contre le gouvernement algérien concernant de prétendues perceptions de taxes et certifie la collaboration, la disponibilité et l'assistance du gouvernement algérien pour l'acheminement de l'aide aux réfugiés sahraouis.

Le PAM a également annoncé que des audits fréquents sont effectués sur la distribution de l'aide, le dernier en date cette année, et que les résultats sont satisfaisants (ce sont des faits, pas des divagations).

Le rapport inique parle également de la pleine liberté d'association, et limite les entraves à des questions administratives, il est franchement inouï et déconcertant de parler de liberté garantie, dans un endroit où le droit d'association n'existe pas comme c'est le cas de la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc, où plus de 200 associations sahraouies sont illégales, malgré la demande expresse du président Barak Obama pour leur légalisation, à ce jour, 24/8/2020, ces associations restent illégales. Au Maroc, l'histoire n'est pas très différente, le droit d'association est respecté tant qu’on défend les intérêts du makhzen, sinon les entraves administratives deviennent politiques.

Ce rapport perfide frise le grotesque en décrivant le droit de manifester au Maroc comme un droit constitutionnel. Alors que la réalité est que les manifestations au Maroc, si elles ne sont pas gouvernementales, sont nulles et non avenues, essentiellement en raison de la brutalité des réponses de la police et des conséquences très graves pour les manifestants. Tous ceux qui connaissent le Maroc savent qu'aucune épingle n'est déplacée dans ce pays sans l'approbation du makhzen.

L'ignorance hénaurme ou délibérée des auteurs de ce rapport est telle qu'ils n'ont même pas essayé de la camoufler avec un minimum de crédibilité, ils ont fait tout leur possible pour plaire à quelqu'un à qui ils offraient un service. Dire qu'au Maroc personne n'est persécuté pour son origine, ses idées et sa condition est pratiquement une hérésie. Précisément, le Maroc est l'un des rares pays au monde où vous êtes persécutés en raison de votre origine, de vos idées et de votre condition. Je recommanderais aux auteurs de ce rapport désastreux de se donner la peine de demander aux Sahraouis, aux Rifains ou à n’importe quel opposant.

Ce rapport déplorable évoque du bout des lèvres les mauvaises conditions de détention au Maroc et donne du crédit à une entité gouvernementale créée précisément pour cacher cette honte. Il suffirait qu'ils visitent la meilleure prison du Maroc pour ressentir la honte et l'embarras de ce qu'ils ont écrit dans ce pamphlet ignominieux. Le problème est que vous ne pourrez probablement visiter aucune prison au Maroc. Pour votre information, je vous dirai que dans les prisons du Maroc, la vie est ce qui se rapproche le plus d'un tas de fumier :  les prisonniers vivent entassés (il y a des images de cela), ils sont en mauvaise santé, ils doivent se nourrir eux-mêmes et les conditions en général sont déplorables en raison du manque de moyens et des abus commis à l'intérieur des prisons. En outre, les pratiques d'apartheid vis-à-vis des prisonniers de conscience sahraouis, telles que l'isolement et l'éloignement de leur domicile, sont également pratiquées dans des prisons situées à plus de mille kilomètres de leur domicile.

Le rapport est tellement arbitraire qu'il met entre guillemets « les prisonniers civils sahraouis »,  tentant de nier l'existence et la situation de la centaine de prisonniers politiques sahraouis.

Le rapport, si on peut l'appeler ainsi, parce qu'il est faux du premier au dernier mot, est tellement complaisant avec le makhzen que parfois, en le lisant, on a le sentiment qu'il a été commandé et payé par le makhzen lui-même. En ce qui concerne la torture qui est le pain quotidien dans les prisons, les commissariats de police et dans la rue, le pamphlet énumère les articles de la constitution et des systèmes juridiques internationaux, mais il ne documente ni ne cite aucun cas de torture, alors qu'on sait qu'il y a au moins trois prisons secrètes au Maroc et que le chef des services secrets marocains lui- même fait l’objet de poursuites pour torture en cours en France, d'où il a dû partir en courant pour ne pas être arrêté.

L’opuscule consacre quatre lignes insignifiantes qui n’apportent rien à la grève dans les prisons et à la peine de mort, dans lesquelles il exalte le comportement du makhzen, structure ancrée dans le bas moyen, est exalté.

Le libelle tente de camoufler derrière des articles de je ne sais quel code la situation dramatique et terrible que vivent les homosexuels et les femmes au Maroc où ils/elles sont privé·es de pratiquement tous leurs droits. Les homosexuels souffrent de l'exclusion sociale et gouvernementale et finissent souvent en prison simplement parce qu'ils sont homosexuels.

Quant aux femmes, le Maroc est une société à 100% patriarcale et machiste et bien que dans certaines zones urbaines les femmes elles-mêmes aient conquis certains droits, la réalité est que cela est très minoritaires et exclusif et ne représentent donc pas la situation réelle des femmes au Maroc, où selon certaines organisations, l'analphabétisme et le chômage des femmes dépassent 60%.

Le prospectus reprend les mêmes vieilles manières d'aborder la question de la liberté de la presse, plus intéressé aux louanges au gouvernement et par la justification et la dissimulation des plaintes concernant le manque flagrant de liberté de la presse au Maroc. Nous ne contesterons pas cet écrit en nous référant à la 140ème  place où Reporters sans frontières place le Maroc dans le classement mondial du respect de la liberté de la presse, ni ne présenterons les centaines de rapports indépendants et de spécialistes du Maroc même qui dénoncent l'absence de liberté de la presse et les abus et la répression contre quiconque ose diffuser quelque chose qui ne soit pas officiel.

Le dernier de ces rapports a été publié en décembre 2019, précisément par RSF, et s'intitulait Sahara occidental ; un désert pour le journalisme.

Nous nous référerons à l'interview accordée il y a six jours, le 20 août, au journal Le Figaro, par Pierre Vermeren, professeur d'histoire contemporaine du Maghreb à l'université de Paris I Sorbonne, suite à la diffusion d'un document signé par plus de 400 intellectuels marocains, dénonçant le déclin de la liberté d'expression et les astuces et procédés utilisés par le makhkzen pour restreindre cette liberté de presse tant attendue, par la diffamation de tous les opposants.

M. Vermeren souligne les points suivants qui répondent clairement et spécifiquement aux foutaises écrites dans ce rapport de DHSF sur la liberté de la presse au Maroc :

- Tout titre de journal qui ne consent pas à transmettre les messages du pouvoir en place ou qui a le culot de critiquer les « lignes rouges » définies par le régime connait des difficultés insurmontables.

- La police politique, au Maroc ou dans l'importante diaspora marocaine à l'étranger, a réussi à contrôler presque tous les sites d'information marocains en ligne.

- Lorsque le régime  veut lancer une campagne de diffamation contre l'un de ses adversaires (ou prétendus tels), il lui suffit de lancer une offensive concertée. La campagne de diffamation, dirigée contre un individu exposé, se réfère très souvent à des cas réels ou inventés de moralité ennuyeux, ce ui permet d’éviter les procès politiques comme dans les années 1980. L'État peut alors se réfugier derrière le respect de la moralité islamique prétendument offensée, et la justice sanctionnera l'atteinte aux bonnes mœurs.

En outre, dans le manifeste qui a précédé cette interview, signé par plus de 400 intellectuels et artistes marocains, ils ont dessiné un panorama plus proche de l'Allemagne nazie que d'un pays du XXIème  siècle, se disant : « sous la menace constante d'un pouvoir qui peut potentiellement nous emprisonner, nous faire souffrir et nous anéantir » et malgré cela, les artistes revendiquent leur « droit de discuter, d'analyser, de critiquer, de contredire, sans être criminalisés, inculpés, insultés, intimidés ou harcelés ».

Le texte ordurier présenté par DHSF sur les droits humains au Maroc, se conclut par une attaque contre des  organisations de défense des droits humains, telles qu'Amnesty International et HRW, avec des arguments qui ne sont ni solides ni vérifiables, comme le cas de l'espionnage téléphonique du journaliste Radi à travers le programme d'espionnage Pegasus et accuse Amnesty de ne pas apporter de preuves, Lorsque le Makhzen, qui a d'abord exigé des preuves et menacé d'expulser l'organisation, celle-ci a fourni des preuves fiables de l'espionnage par Pegasus et le Makhzen a fait marche arrière et a tranché l'affaire lorsqu'elle a été découverte [choisissant une autre voie : Omar Radi a été inculpé pour « financement étranger, mettant en danger la sécurité intérieure » et pour « viol d'une collègue », et est détenu depuis le 29 juillet, NdE].

Amnesty et HRW ont fait leurs preuves, plus que reconnues, et leur contribution a changé et amélioré le respect des droits des personnes dans presque tous les coins du monde. Mais il est clair que DHSF, peut-être par gratitude, en raison d'une généreuse contribution, a préféré s'ancrer dans le bas moyen âge avec le makhzen pour seule compagnie, plutôt que d'encourager et de soutenir des organisations qui défendent véritablement les droits humains.

Enfin, DHSF présente un rapport vomitif d'un présumé observateur indépendant, qui plus est, est un estomac reconnaissant et un flagorneur qui a vécu les mille et une nuits et a complètement occulté la manière dont l'immigration illégale est utilisée par le makhzen. Son séjour a été si gratifiant et si agréable que son regard a été ensablé et qu'il n'a pas réussi à voir la souffrance que le makhzen fait subir aux immigrants d'Afrique subsaharienne, ses manœuvres visant à faire payer des millions à l'UE pour soi-disant contrôler cette immigration. L'observateur n'a pas non plus appris que les immigrants sont principalement amenés de leurs pays par le makhzen lui-même pour faire pression sur l'UE, marchandant la pression migratoire pour des millions d'euros.

De même, il n'a pas pu voir les conditions infrahumaines dans lesquelles vivent ces immigrants et le traitement humiliant qu'ils reçoivent au Maroc. Il n'a pas pu non plus voir quand le Makhzen réceptionne les fonds versés par l'UE et, pour justifier ces paiements, effectue des raids de chasse aux immigrants et les déporte au milieu du désert où beaucoup meurent de soif.

En réalité, il s'agit d'un document servile, obéissant et soumis aux autorités du makhzen, qui n'offre aucun intérêt et ne fournit pas le moindre détail utile ou clarificateur sur la situation des droits humains.

C’est franchement décourageant et démoralisant de tomber sur des organisations qui prétendent défendre les droits humains et qui, à la première occasion, se vendent au plus offrant.

►Sur le même sujet, lire La nouvelle stratégie du Makhzen marocain pour discréditer le Front Polisario en Amérique latine

http://tlaxcala-int.org/upload/gal_21691.jpg





Merci à Tlaxcala
Source: https://www.ecsaharaui.com/2020/08/marruecos-y-la-utilizacion-torticera-de.html
Date de parution de l'article original: 27/08/2020
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=29690
 

 

jeudi 24 septembre 2020

A Calais, les associations contraintes de ruser pour livrer des repas aux migrants

Par Nejma Brahim

L’arrêté préfectoral venu interdire la distribution de repas aux personnes exilées est vécu comme une indignité par les associations concernées, qui n’ont pas cessé leurs actions d’aide pour autant. Chaque jour, la police tente de les en empêcher.

Calais (Pas-de-Calais).– À l’entrepôt, c’est l’indignation. Dans ce hangar situé à l’est de la ville, siègent de nombreuses associations locales. Maya de l’Auberge des migrants retrouve Antoine et Pierre d’Utopia56. Ils sont, parmi d’autres, visés par l’arrêté préfectoral du 10 septembre visant à interdire « toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires » aux organisations non mandatées par l’État dans le centre-ville, et ce jusqu’à la fin du mois. La préfecture invoquait notamment la crise sanitaire du Covid-19 et la salubrité publique, tout en estimant que les distributions effectuées par La vie active (association agréée) étaient « suffisantes ».

La semaine dernière au lendemain de l’arrêté, six bénévoles de l’association Salam Nord Pas-de-Calais ont été verbalisés quai de la Meuse pour avoir maintenu leur distribution de petits déjeuners, qu’ils ont pour habitude d’effectuer chaque matin. Ils ont depuis pris position quai de la Loire.

Car de nombreux migrants vivent dans des conditions inhumaines à Calais et n’ont toujours pas accès à l’eau et à la nourriture en quantité suffisante. C’est ce qu’une délégation de députés du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS) ont pu constater, lors de leur visite de la ville mercredi matin, aux côtés de représentants associatifs.

« Il y a un énorme déficit social dans l’accès aux droits élémentaires pour les personnes exilées et nous n’avons pu que constater le manque de moyens humains sur place », note Delphine Bagarry, députée des Alpes-de-Haute-Provence. « Il est clair que le travail des associations agréées ne suffit pas », abonde le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière. « Nous allons demander au ministère de l’intérieur le retrait de cet arrêté et l’arrêt des expulsions qui ont lieu tous les deux jours », promet Aurélien Taché, député du Val-d’Oise.

Hier, les représentants d’Utopia56, du Secours catholique, du Calais Food Collective et de l’Auberge des migrants ont été entendus au tribunal administratif de Lille, où ils ont déposé un référé-liberté mercredi pour « atteinte aux droits fondamentaux ».

« C’est le comble ! », assène Maya, bénévole à l’Auberge des migrants depuis plusieurs années. « Ce n’est déjà pas normal que nous devions faire ces distributions, alors se battre pour pouvoir les faire… on marche sur la tête. »


Depuis l’arrêté préfectoral du 10 septembre, l’Auberge des migrants et le Calais Food Collective distribuent leurs repas quai de la Colonne, dans le centre-ville. Mais la police vient chaque soir pour tenter de les interrompre. © NB Depuis l’arrêté préfectoral du 10 septembre, l’Auberge des migrants et le Calais Food Collective distribuent leurs repas quai de la Colonne, dans le centre-ville. Mais la police vient chaque soir pour tenter de les interrompre. © NB

Depuis l’évacuation du camp de la zone industrielle des Dunes en juillet, les exilés se sont « éparpillés », se retrouvant plus nombreux dans la « hospital jungle » au niveau de la clinique du Virval, mais aussi sous les ponts dans le centre-ville.

« L’arrêté prend prétexte des mesures sanitaires et de la distanciation sociale. C’est un faux argument puisqu’on accepte l’idée que les migrants puissent être à quatre dans une tente, sans leur proposer de solutions d’hébergement dignes de ce nom », tranche Chloé, coordinatrice de Human Rights Observers (HRO), qui documente les expulsions et violences policières à Calais depuis 2017.

Antoine vient les rejoindre à une table à l’écart dans la cour extérieure. « La situation ici ne fait qu’empirer. À chaque fois qu’on pense avoir touché le fond, on nous en rajoute. » Son collègue Pierre, qui s’apprête à prendre la relève au poste de coordinateur chez Utopia après des années de bénévolat, n’est même plus étonné de ces pratiques. « C’est une politique de non-accueil, planifiée et réfléchie, avec de très bons outils de communication qui camouflent la réalité. »

À l’intérieur de l’entrepôt, où sont stockés le matériel et les réserves de denrées alimentaires, Margaret s’affaire au milieu des marmites géantes. Charlotte sur la tête, tenue de cuisine, cette Écossaise à la retraite est venue en renfort à Calais et prépare des repas chauds à destination des exilés au nom du Refugee Community Kitchen (RCK).

« J’ai pensé que je pourrais me rendre utile et ça me permet de créer du lien à la fois avec l’équipe de bénévoles et les migrants », dit-elle dans un sourire. Le RCK est actif depuis le démantèlement de la jungle de Calais, à Dunkerque et à Coquelles, une petite commune en périphérie où des migrants se sont installés il y a peu.

« C’est le jeu du chat et de la souris »

18 h 30, quai de la Colonne, des exilés sont déjà en train d’attendre, assis par terre ou debout, les yeux rivés sur la mer. Une majorité de Soudanais venus du centre-ville. Certains sont redirigés par Utopia, qui les informe des horaires et lieux de distribution lors de ses maraudes.

Pour pouvoir maintenir ses distributions sans encombres, l’association doit ruser. « On tente de nouveaux endroits qui ne figurent pas dans le cadastre, en espérant que la police ne vienne pas nous embêter. C’est le jeu du chat et de la souris », ironise Maya, qui descend du camion jaune en compagnie de Maddy et Hannah, toutes deux membres du Calais Food Collective.

Dès 19 h 15, à l’arrière du camion, les bénévoles piochent de la chorba au fond d’une grande marmite pour en verser dans une boîte à pâtes. Pain, fruits, bouteille d’eau… À chaque panier repas tendu, un « thank you » ou « merci » se fait entendre. Beaucoup des bénéficiaires vont s’asseoir près du camion, en cercle à même le sol, pour dîner.

Mais alors que le soleil commence à se coucher, deux camions de CRS surgissent. Plusieurs exilés, apeurés, se lèvent sans même avoir fini de manger. « Ça m’a coupé l’appétit, lâche Kamal*, un Soudanais sauvé par L’Aquarius il y a deux ans. Je ne comprends pas pourquoi ils font ça, on ne fait rien de mal. »

L’un des migrants dans la file ne peut se retenir : il invective les policiers. C’est François, le vice-président de l’Auberge des migrants, qui sera l’interlocuteur des forces de l’ordre. L’équipe sait ce qu’elle fait : « Nous savons que notre présence sur ce quai n’est pas illégale. » Les CRS se contenteront de prendre leur pièce d’identité pour un contrôle.

« Ils essaient constamment de nous intimider, souffle Maddy. Hier au quai Paul-Dévot, ils nous ont forcés à partir et ont été très agressifs. Deux bénévoles ont d’ailleurs eu une amende. Quand on est anglais comme moi, on s’entend dire qu’on ne connaît pas la loi française. » En fin de distribution, François-Marie passe avec un sac-poubelle pour y déposer les déchets. Ce soir, ils ont distribué près de 200 repas et ont dû repartir à l’entrepôt chercher des denrées pour répondre à la forte demande.

Le lendemain en fin de matinée, Adam, 25 ans, pianote sur son smartphone devant la gare de Calais. Il attend que ce soit l’heure pour prendre le bus en direction de l’hôpital, à environ 25 minutes d’ici. « Ils servent le déjeuner vers 14 heures, j’y vais tous les jours », confie ce Soudanais en s’engouffrant dans le véhicule. Une dizaine d’exilés font de même. Deux adolescentes lui signifient de ne pas s’asseoir près d’elles en positionnant leur jambe sur le siège d’à côté. « On ne peut pas se mettre là ? », interroge une femme blanche. « Vous, vous pouvez », répond l’une d’elles.

La zone du Virval, près de la « hospital jungle » à Calais, lors d’une distribution d’eau de l’association La vie active, mandatée par l’État. © NB La zone du Virval, près de la « hospital jungle » à Calais, lors d’une distribution d’eau de l’association La vie active, mandatée par l’État. © NB

Adam retrouve quelques-uns de ses amis en arrivant au rond-point de la zone du Virval. Plusieurs camions de CRS ont déjà encerclé les lieux. L’arrivée du camion de La vie active invite tous les exilés à se précipiter pour faire la queue. Un enfant passe à vélo devant eux et s’amuse à les narguer. Vêtus d’un gilet orange fluo, les membres de l’association encadrent la file d’attente, qui ne cesse de s’allonger. « Ils disent distribuer 2 000 repas par jour, petit déjeuner compris. Et il n’y a qu’un seul point d’eau fixe sur la ville. Ce n’est pas suffisant quand on sait qu’il y a entre 1 500 et 2 000 migrants à Calais », relève Chloé, de HRO.

Quinze minutes plus tard, un autre camion de l’association mandatée par l’État se gare. Les bénévoles en extirpent un gros tuyau pour distribuer l’eau aux exilés, qui attendent avec un bidon vide. Adam va remplir sa petite bouteille d’eau. À l’entrée de la jungle, boulevard des Justes, un trentenaire fait sa lessive dans un seau en plastique, puis étend son linge sur des branches d’arbres. « On ne se sent pas vivants ici, on est comme des animaux. Pour se laver, une navette nous emmène au hammam le matin, on a droit à une douche de huit minutes mais on ne peut pas y aller tous les jours », précise-t-il, ajoutant que son passage en France l’a « dégoûté » et qu’il espère vite rejoindre l’Angleterre.

« La situation à Calais est assez paradoxale, note Hubert Julien-Laferrière. On fait tout pour dissuader les migrants de rester mais on les empêche aussi de partir. » Pour les députés venus en visite à Calais, il est impossible de « régler la question migratoire sans une politique commune de l’Union européenne ». « Le groupe EDS salue les prises de positions de Ursula von der Leyen au Parlement européen […] en faveur de l’abolition du règlement de Dublin, conditionnée à un nouveau mécanisme fort de solidarité », indique-t-il dans un communiqué.

Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, la présidente du Secours catholique, Véronique Fayet, interpelle le président sur la « portée dévastatrice d’une telle mesure », en référence à un arrêté qui « vient heurter des valeurs et des préceptes au fondement même de notre société ». « Nous vous demandons d’intervenir pour que [cette mesure sur la distribution alimentaire à Calais] soit abrogée dans les meilleurs délais », conclut-elle.