La Commission européenne négocie avec le Maroc sur les affaires au Sahara Occidental. Et transcende le droit européen
Par Fabian Wagner
Ce fut une étape importante pour les Sahraouis, comme les juges de la Cour européenne de justice n'auraient pu le dire plus clairement : le Sahara occidental ne peut pas être considéré comme faisant partie du Maroc, décrété en décembre 2016. Tout ce qui doit être fait dans la région a besoin du "Consentement du peuple sahraoui" - non seulement selon la loi internationale mais aussi européenne.Jusqu'à présent, la Commission européenne n'en semble pas trop dérangée. Elle négocie actuellement des accords commerciaux avec le Maroc relatifs au Sahara occidental. Le Maroc est l'un des partenaires les plus importants d'Europe sur le continent africain. Seulement 14 kilomètres séparent le pays nord-africain du sud de l'Espagne. Commerce, migration, sécurité, dans tous ces domaines, il existe une dépendance mutuelle et un besoin de coopération. L'Espagne et la France ont des relations particulièrement étroites avec le royaume, mais aussi le lien avec l'Allemagne est bien plus étroit que largement connu.Fidèle à la devise «Ce qui ne convient pas est adapté», la Commission interprète simplement le jugement de l'EUJ. Le verdict de la cour avait parlé du consentement du peuple sahraoui comme base nécessaire à toute action au Sahara occidental. Cependant, la Commission ne parle que de «consultations» avec la «population locale» - une situation beaucoup plus facile à comprendre et beaucoup plus agréable pour l'UE. Quiconque a participé aux "consultations" en cours de la Commission était longtemps confus. Au moins, le gouvernement danois a appris qu'il n'était même pas prévu de publier une liste des groupes consultés.Pourquoi le secret, se demandait l'organisation non gouvernementale Western Sahara Resource Watch (WSRW). L'ONG est basée à Bruxelles et travaille dans plus de 40 pays pour sensibiliser aux droits de l'homme et aux problèmes environnementaux au Sahara Occidental. À la mi-mai, elle a organisé un voyage d'information et de recherche à Bruxelles. Après de nombreuses réunions avec des représentants de la plupart des factions, elle a finalement réussi à voir la liste mystérieuse des organisations consultées. Et les soupçons du Groupe ont été confirmés : le bref document, à l'exception de quelques organisations respectueuses des droits de l'homme, a cité les intérêts marocains comme protagonistes. Il comprenait également le WSRW, bien qu'il n'ait jamais été formellement invité à des consultations.