PARIS- Près de 200 ONG internationales ont attiré l'attention du
président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter
Maurer, sur la situation de 19 défenseurs des droits humains sahraouis,
détenus séparément dans des prisons du Maroc.
"Compte tenu du statut juridique internationalement reconnu du territoire non autonome du Sahara occidental et de celui du Royaume du Maroc dans ce territoire (puissance occupante), le peuple sahraoui doit être considéré comme une "personne protégée" conformément à l'article 4 de la quatrième Convention de Genève", ont souligné, dans une correspondance au président du CICR, ces ONG de plusieurs pays européens, latino-américains et africains, dont le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS).Les signataires de cette correspondance, au nombre de 193, ont fait observer au président du CICR que les 19 défenseurs des droits de l'homme sahraouis, ainsi que d'autres prisonniers sahraouis "auraient dû être jugés par les tribunaux siégeant dans le territoire non autonome du Sahara occidental et devraient y être détenus", indiquant que 18 détenus ont été transférés de la prison d'El Aarjat vers différents lieux de détention sur le territoire du Maroc.
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Dans leur correspondance, dont une copie est parvenue à l'APS, les 193 ONG déclarent attirer l'attention que les prisonniers politiques protestent contre les mauvaises conditions d'emprisonnement, le refus d'accéder aux médicaments dont ils ont besoin et exigent leur transfert sur leur territoire natal.
Elles rappellent qu'une dizaine d'entre eux, dont Naâma Asfari, ont entamé une grève de la faim illimitée.
"C'est pour cette raison que les organisations signataires dénoncent une fois de plus la violation par le royaume du Maroc de l'article 76 de la Quatrième Convention", ont-elles affirmé, demandant au président du CICR d'envoyer en "urgence" une délégation dans les lieux de détention des 19 condamnés conformément à l'article 143 de la Convention et d'inviter le Maroc à respecter les Conventions de Genève "auxquelles il a adhéré en 1956".Plusieurs prisonniers politiques sahraouis sont en grève de la faim dans les prisons marocaines pour dénoncer leurs conditions d'incarcération et revendiquer et défendre le droit à l'autodétermination, rappelle-t-on.
Le militant sahraoui Naâma Asfari a entamé une grève de la faim illimitée le 27 février dernier en déclarant solennellement "mieux vaut mourir pour la dignité que de vivre sans elle". Il a été rejoint, le 9 mars, par 8 autres prisonniers du groupe de Gdeim Izik, malgré leur dispersion par le pouvoir marocain dans plusieurs prisons et leur mise à l'isolement.
Les Sahraouis, grévistes de la faim, veulent faire entendre leur appel au droit à l'autodétermination de leur peuple qui en est privé depuis plus de 40 ans et réclamer l’application du droit international humanitaire qui exige de la puissance occupante, le Maroc, de les transférer dans une prison du territoire du Sahara occidental.
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