LeBrief a le plaisir de partager avec vous son premier dossier approfondi du mois de Ramadan consacré à l'évolution des comportements et des habitudes des marocains durant le mois sacré. Bonne lecture et bon week-end !
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Après deux années de parenthèse "covidienne", nous vivons cette année un mois sacré presque normal. Levée des restrictions sur l'ouverture des commerces, autorisation des grands rassemblements, organisation des Tarawih dans les mosquées… Le Maroc renoue avec l'ambiance ramadanesque diurne et nocturne, mais rien à voir avec l'ambiance d'antan. Bien avant la pandémie de Covid-19, les habitudes des Marocains pendant Ramadan avaient déjà beaucoup changé.
On dit que les traditions les mieux établies ont vocation à disparaître. Certes, les choses évoluent avec le temps, mais au regard d’un certain héritage, l’on se demande si cette évolution est positive. Pour ne pas remonter trop loin, Ramadan dans les années 1970, 1980 et même 1990 était vécu intensément. Il offrait des moments uniques de communion. Mois de spiritualité, mais aussi de retrouvailles, les traditions et rituels marquant ce mois sacré étaient transmis de génération en génération. Le début du mois sacré était annoncé uniquement sur les ondes de la radio et à la télévision. Les nouvelles technologies n’avaient pas encore accaparé l’espace. À l’heure de la rupture du jeûne, des sirènes et des coups de canon retentissaient pour avertir les citoyens.
YT - Ramadan maroc 1979
Des métiers saisonniers complétaient le dispositif communicationnel. Le Tabbal (batteur), le Naffar (trompettiste) et le Ghayyat (flutiste) sillonnaient les rues pour réveiller les fidèles pour le s’hour avant la prière et le début d’une journée de jeûne. Les familles marocaines les honoraient, que ce soit avec de l’argent, ou en leur proposant de la nourriture.
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Le premier passage était celui du battement de tambour pour réveiller les femmes chargées de préparer le repas. Puis le Naffar, qui se servait d’une longue trompette de plus d’un mètre de long, assurait un deuxième passage pour réveiller les dormeurs. Enfin, la dernière piqure de rappel était l’œuvre du Ghayyat qui utilisait une petite flûte. Aujourd’hui, très peu de villes marocaines perpétuent cette tradition, hormis les quartiers populaires des grandes cités et les différentes médinas. «Il y a des années, chaque quartier avait son ‘‘réveilleur’’ qui faisait deux passages par nuit, à au moins une heure d’intervalle. Aujourd’hui, tout a changé. La génération actuelle veille tard et dispose de smartphones. Les jeunes n’ont pas besoin d’être réveillés», témoigne Hajj Allal, figure emblématique du quartier Derb Mila à Casablanca.
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