Par Pierre Magnan@GeopolisAfrique, 16/03/2018
Des incidents ont éclaté dans la ville de Jerada, ville minière du
nord-est du Maroc. Les images ont montré des affrontements entre
manifestants et forces de l’ordre. Ces manifestations, après celles
survenues dans le Rif (nord du pays), montrent que les importantes
disparités régionales qui persistent au Maroc, malgré la croissance,
peuvent poser des problèmes politiques.
Jerada connaît des
manifestations régulières depuis la mort de deux mineurs dans un
accident survenu en décembre 2017, mais ces dernières étaient jusqu'ici
restées pacifiques.
Le 14 mars, des manifestants ont mis le feu à
cinq véhicules de police et ont affronté les forces de l'ordre, a dit
un responsable local. Un nombre indéterminé de policiers ont été blessés
et transférés dans un hôpital à Oujda, la principale ville de la
région. Neuf personnes ont été arrêtées, ont ajouté des responsables. La
tension était montée après que le gouvernement a interdit les
manifestations et que des arrestations ont été opérées.
erada a
longtemps vécu du charbon mais depuis la fermeture des mines, la
situation est difficile. La ville a vu sa population fortement diminuer,
preuve que la reconversion ne s'est pas faite. Depuis fin décembre
2017, des manifestations pacifiques se sont succédé pour tenter
d'obtenir des alternatives économiques à la seule réelle activité de
cette région : l’extraction clandestine de charbon dans les «mines de la
mort», où des centaines de mineurs risquent quotidiennement leur vie.
«Depuis 1998, 44 personnes sont décédées. L’Etat doit non seulement
trouver une solution économique mais aussi juger les reponsables qui ont
plongé Jerada dans cette situation insoutenable», analyse M. Kerzazi,
membre de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), dans Le
Monde.
Jusqu'à ces derniers jours, la contestation restait
pacifique. Les manifestants avaient fait attention à ne pas politiser
leur contestation.
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