Omar Kabbadj, Afrique XXI, 4/12/2025
Le 21 décembre, le royaume accueille la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Il y a quelques semaines, une partie de sa jeunesse dénonçait dans la rue le coût social de cette compétition, qu’elle considère comme superflue comparée aux urgences sociales du pays.
Manifestation de la GenZ212 à Rabat, au Maroc (octobre 2025). © Mounir Neddi/Wikimedia
« La meilleure Coupe d’Afrique de l’histoire. » C’est la promesse prononcée par Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football (CAF) début octobre, alors que le Maroc, pays-hôte, se retrouvait englué dans le plus important mouvement de contestation sociale depuis le Hirak dans la région du Rif en 2016. Des milliers de jeunes appartenant à la Génération Z ont alors investi la rue marocaine pour demander « la fin de la corruption, la dignité et la justice sociale ».
Dans leur ligne de mire également, les mégaprojets d’infrastructures sportives destinés à accueillir, en décembre, la Coupe d’Afrique des nations (CAN), prologue de la Coupe du monde de 2030, organisée conjointement avec l’Espagne et le Portugal, mais aussi l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay pour les premiers matchs de la phase de poules.
« Nous voulons des hôpitaux aux normes de la FIFA », pouvait-on lire sur une pancarte brandie lors d’une de ces manifestations. Le mouvement de contestation est né dans la foulée d’un scandale sanitaire à Agadir, ville touristique située à 550 kilomètres au sud de la capitale Rabat. En août, huit femmes ont perdu la vie dans des conditions désastreuses après avoir été admises pour des césariennes à la maternité de l’hôpital local.
Pour Rabat, l’organisation du Mondial 2030 – mais avant cela, de la CAN 2025 – est l’occasion rêvée de justifier les milliards d’euros dépensés pour la transformation de son réseau de transport et de son offre touristique. L’Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé l’extension de la ligne à grande vitesse (Casablanca-Tanger) jusqu’à Marrakech, tout en augmentant spectaculairement la capacité de ses lignes classiques. Les aéroports internationaux du royaume devraient doubler leur capacité d’accueil avec notamment la création de nouveaux terminaux à Rabat et à Casablanca. Pour ce qui est des autoroutes, le gouvernement a fixé l’objectif d’ici 2030 à 3 000 kilomètres, contre 1 800 kilomètres actuellement.
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