La décision est maintenant officielle. La Commission africaine et
l'Union européenne ont annoncé que la République arabe sahraouie et
démocratique (RASD) participera au sommet UA-UE d'Abidjan, les 29 et 30
novembre. Le Maroc, qui réclame l'exclusion de la RASD de l'UA, ne
boycottera pas le sommet. Il sera même représenté au plus haut niveau.
« L’Union africaine (UA) a résolu le problème. Tous les membres vont prendre part au sommet d’Abidjan »,
a déclaré le président de la Commission africaine, Moussa Faki, le
mercredi 22 novembre depuis Bruxelles où il a animé une conférence de
presse conjointe avec la Haute représentante de la politique extérieure
et la sécurité de l’Union Européenne (UE), Federica Mogherini. « Je me
suis rendu moi-même au Maroc et j’ai rencontré le roi [le 3 novembre].
Je crois que la position de l’UA a été acceptée par l’ensemble de ses
membres » « , a assuré Faki.
Même son de cloche du côté européen. » Nous avons exprimé le
souhait que tous les membres soient présents. Mais pour nous, il était
clair que la décision était africaine », a déclaré Federica Mogherini.
L’UE « a soutenu » le travail que M. Moussa Faki a effectué
ces derniers mois pour résoudre « une question qui s’annonçait
compliquée ». « Et bien évidemment, la composition des participants à ce
sommet ne change pas notre position sur le Sahara occidental », a tenu à
préciser la responsable européenne.
Le Maroc et le Polisario tous les deux présents
Après des tractations particulièrement serrées qui ont
mobilisé les chancelleries africaines et européennes, la République
arabe sahraouie et démocratique (RASD) aura donc son siège lors du
sommet d’Abidjan, prévu les 29 et 30 novembre.
Même si cette décision est actée, le Maroc pourrait être représenté par « le plus haut sommet de l’État »– celui du roi Mohammed VI lui-même-, avait confié à Jeune Afrique
une source marocaine. Rabat ne veut pas rentrer dans « des combats
subalternes » et qui pourraient « gêner » ses amis africains. En même
temps, la politique « de la chaise vide » ne lui servira à rien.
D’autant plus que la position de l’UE sur la Sahara occidental n’a pas
changé et qu’elle ne reconnaît toujours pas la RASD.
Enquête africaine sur l’esclavage en Libye
À Bruxelles, Moussa Faki et Federica Mogherini ont participé
à une conférence de haut niveau sous le thème “vers un partenariat
renouvelé avec l’Afrique” et où ont été abordées les scènes d’esclavage
de migrants révélées par la scène américaine CNN. Sur ce sujet, Moussa
Faki a annoncé que la Commission africaine chargée des droits de l’Homme
et des peuples (CACDHP) va procéder à une enquête sur la maltraitance
et le trafic visant les migrants dans ce pays.
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