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dimanche 7 janvier 2018

La monarchie marocaine, ce vecteur de la contamination de la triche, de l’escroquerie et de la corruption



Nouvel article sur Le blog de Salah Elayoubi

6/1/2018
On s’interroge bien souvent sur les raisons qui font de notre pays, l’antre de la triche, de l’escroquerie et de la corruption. Des comportements indignes qu’on observe bien évidemment dans tous les pays du monde et qui trouvent leur origine dans la nature même de l’être humain, lorsqu’il cède aux sirènes de la cupidité et de l’argent facile.  Mais au Maroc, le  phénomène s’est fait  pandémie. Rien, ni personne  n’y échappe plus ; ni écoles, ni universités, ni hôpitaux, ni administrations, ni politiques…….
Aux origines du fléau, la méthode Hassan II
Hassan II jouant du tambourinPour comprendre une grande part du phénomène, il faut remonter aux années soixante-dix, en ce fameux jour de l’été 1972, lorsque après avoir échappé au second coup d’Etat, Hassan II réunit ses officiers, pour leur conseiller « de faire de l’argent, pas de la politique ». L’homme ne se doutait pas que ce qui relevait jusqu’alors de l’épiphénomène de la corruption et de l’artisanat de la fraude, allait se transformer en épidémie. Et pour mieux s’assurer de la docilité des plus timorés et/ou  des moins affairistes de ses collaborateurs qu’ils furent proches ou lointains, le dictateur les « soumit » par la rente. « On ne refuse pas un cadeau de Sa Majesté ! » avait l’habitude de prévenir l’entourage royal. Une menace à peine voilée pour ceux qui étaient plutôt tentés d’écarter le piège de la corruption.
Dans un livre collectif  intitulé « Transmettre », Céline AlvarezChrisophe AndréCatherine GuéguenMatthieu RicardFrédéric LenoirIlios KotsouCaroline Lesire, expliquent les mécanismes de la transmission. Celle-ci étant au cœur même de la condition humaine, elle  se fait par un lien; du parent vers l’enfant, de l’enseignant vers l’élève……... Les auteurs parlent alors d’une transmission  verticale, mais  évoquent également une transmission horizontale.
Au micro de Mathieu Vidard, de France Inter, Ilios Kotsou, l’un des co-auteurs, s’appuyant sur des études scientifiques, cite l’exemple de l’élève qui,  en voyant un autre tricher, augmente considérablement ses chances de se transformer, à son tour,  en tricheur. Le premier producteur de la délinquance, poursuit l’auteur,  est le niveau de délinquance de l’entourage. Il appelle cela la « transmission négative », une sorte de contamination.
Plutôt l’opportunisme, que le Patriotisme, plutôt la rente que la Musique
Ainsi,  l’on entend un peu mieux que lorsque la plus haute autorité du pays,  donne en 1972, le signal de la curée, il faut évidemment s’attendre au pire, doublé d’une totale impunité. Particulièrement lorsque l’on sait que le défunt despote ne s’est pas arrêté aux militaires. Il en a fait de même avec les politiciens, encourageant leur vénalité et leurs appétits les plus sombres, au détriment du patriotisme le plus élémentaire. Exilé à Paris, Driss Basri a si bien narré  la méthode Hassan II,  le 7 mars 2005,  dans l’interview intitulée « L’exil et le Royaume »,  qu’il avait alors accordée à François Soudan,  de Jeune Afrique.  Le Vizir déchu y expliquait  comment il avait reçu une ferme de deux-cent vingt (220) hectares,  à six kilomètres de Mohammedia, au lieu-dit « La Gazelle », des mains mêmes d’Hassan II,  avant qu’une fois dépouillé de tous ses titres, puis déboulonné par Mohammed VI,  il vit son eau potable coupée et la facture réclamée par les services concernés.
https://salahelayoubi.wordpress.com/2018/01/06/la-monarchie-marocaine-ce-vecteur-de-la-contamination/
 

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