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lundi 12 février 2018

Encore un hiver difficile pour les Sahraouis installés dans un campement de fortune à Bordeaux

C'est dans des habitats de fortune que vivent les Sahraouis de Bordeaux, sur les quais de la Garonne. / © Guillaume Decaix / France 3 Aquitaine
C'est dans des habitats de fortune que vivent les Sahraouis de Bordeaux, sur les quais de la Garonne. / © Guillaume Decaix / France 3 Aquitaine
Originaires du Sahara Occidental, une zone de conflit que se disputent le Maroc et la Mauritanie*, au moins 200 Sahraouis vivent dans des conditions très précaires à Bordeaux, pour certains depuis plusieurs années. 

* La Mauritanie s'est retirée du Sahara Occidental en 19998, et reconnait le Polisario qui rejette la colonisation par le Maroc (ndlr)

Certains espèrent être reconnus comme réfugiés politiques, d'autres comme apatrides. Depuis au moins 2014, plusieurs centaines de Sahraouis vivent dans des conditions déplorables sur les quais de la Garonne à Bordeaux.

Un bidonville en plein Bordeaux 


Sans solution, ils traversent un nouvel hiver difficile, installés dans des cabanes faites de bric et de broc. Pour leur venir en aide, des militants ont organisé une conférence de presse ce samedi 10 février. Ils alertent sur la situation des Sahraouis à Bordeaux
 
Intervenants : Sam Mulay, Habitant du campement, Nayem Sidahmed , Président de l'association les Sahraouis de Bordeaux, Alex Mahfoudhi, Bénévole et activiste Equipe : MC ARTHUR Amy, DECAIX Guillaume, BILLAUT Inès


"On appelle à une mobilisation d'ampleur des bordelais et des habitants de la région. S'ils savaient ce qu'il se passe ici, ils ne le supporteraient pas. [...] C'est une situation qui perdure depuis près de dix ans. [...] Ils n'ont pas d'électricité, il y a des risques d'incendie, une insalubrité majeure. Ce n'est pas seulement leur dignité qui est en jeu, mais aussi la notre, si on les laisse dans cette situation" explique Alex Mahfoudhi, bénévole et activiste. Il envisage de "réquisitionner" des logements vacants en l'absence de mesure de l'Etat ou de la ville. 

En 2015, un foyer a été mis à la disposition d'une cinquantaine d'entre-eux, à Pessac, mais il a ensuite fermé.
Aujourd'hui, "les conditions sont invivables. Il y n'a pas de toilettes, d'électricité, de chauffage. Cela ne change pas, on attend une solution qui n'arrive pas depuis 2015. On demande à l'Etat, à la mairie, mais pas de réponse. Je ne sais pas si c'est de notre faute ou de celle de l'état" s'interroge en vain Sam Mulay, l'un des habitants de ce bidonville, qui espère être reconnu par l'Etat français comme apatride. 

Pour aller plus loin : le dossier de la Ligue des Droits de l'Homme en Gironde consacré à la situation des Sahraouis à Bordeaux 

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