LE 14 MARS
- À 9H DEVANT LA PAF DE MONTGENEVRE POUR SOUTENIR UN MARAUDEUR CONVOQUÉ POUR AVOIR SAUVE UNE MÈRE ET SON BÉBÉ
- À 12H en face de la préfecture de Gap, Hautes-Alpes
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BRIANÇON La migrante a accouché après un contrôle douanier
Le père et les deux petits
sont hébergés actuellement par le 115 à Gap, loin de Briançon et surtout
loin de sa femme et de son fils dernier né.
Daniel et sa maman vont bien. Pourtant, la naissance du petit
Nigérian au centre hospitalier de Briançon ce samedi
10 mars après 23 heures, a été mouvementée. Jusqu’à engendrer une
polémique.
L’afflux de migrants à la frontière italienne, via le col de Montgenèvre (plutôt que les passages par le Col de l'Echelle, trop dangereux), n’a pas cessé avec l’hiver.
Tout juste s’est-il un peu ralenti. Mais, alors que les mouvements citoyens du Briançonnais recueillaient jusque-là en grande majorité de jeunes hommes, de plus en plus de femmes, seules ou avec leurs familles, passent la frontière, après un périple de milliers de kilomètres depuis l’Afrique.
L’afflux de migrants à la frontière italienne, via le col de Montgenèvre (plutôt que les passages par le Col de l'Echelle, trop dangereux), n’a pas cessé avec l’hiver.
Tout juste s’est-il un peu ralenti. Mais, alors que les mouvements citoyens du Briançonnais recueillaient jusque-là en grande majorité de jeunes hommes, de plus en plus de femmes, seules ou avec leurs familles, passent la frontière, après un périple de milliers de kilomètres depuis l’Afrique.
L’Odyssée du petit Daniel
C’est ce que constatent les
maraudeurs, des personnes de la société civile patrouillant à proximité
de la frontière franco-italienne pour aider les migrants en détresse.
Samedi soir, vers 21 heures, l’un d’eux, Benoît Ducos, ancien
pisteur-secouriste, tombe sur un groupe de six personnes : Ils
étaient au bord de la route après avoir marché dans la neige pour
éviter le contrôle à la frontière. Il y avait une maman, portée par deux
autres migrants parce qu’elle ne pouvait plus marcher, et le papa qui
portait deux enfants.
Les maraudeurs leur donnent de quoi se
réchauffer et discutent avec le groupe. « C’est là que l’on a appris
que la femme était enceinte de 8 mois et demi, poursuit Benoît Ducos.
J’ai pris la décision de l’emmener à l’hôpital. »
Dans son
véhicule, le maraudeur embarque également le reste du groupe. La future
maman est prise de douleurs au ventre. Ils sont stoppés, peu après 22
heures, à l’entrée de Briançon par une opération de contrôle de
douaniers.
« Ils ont tergiversé pour savoir s’il fallait appeler
les pompiers », déplore Benoît Ducos, qui estime l’arrivée des secours à
près d’une heure après le début du contrôle.
Une version
contestée par la préfecture des Hautes-Alpes qui, hier soir, nous
affirmait que « devant une femme enceinte se plaignant de douleurs
abdominales, les douaniers ont sollicité immédiatement les pompiers ».
Les
cinq autres migrants, dont le père et ses enfants, sont conduits au
poste de police de Briançon par un officier de la police aux frontières
pour un examen administratif. Benoît Ducos également.
Mais,
entre-temps, la femme transportée à l’hôpital est sur le point
d’accoucher par césarienne et réclame la présence de sa famille. Ce
qu’elle obtient sur demande du personnel hospitalier.
Daniel est
finalement né dans la nuit, à Briançon. Si, hier encore, il restait
hospitalisé avec sa mère, son père et les deux autres enfants de 2 et 4
ans ont été hébergés par le Samu social à Gap dès dimanche.
Benoît
Ducos, lui, est convoqué en audition libre demain à la police aux
frontières de Montgenèvre pour le transport de personnes en situation
irrégulière.
« Si je vais arrêter les maraudes ? Non »,
assure Ben, moins inquiet de son sort, que de la « situation insensée »
de ce samedi soir.
Par Justin MOUREZ |
Publié le 13/03/2018
Lire aussi : http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/67040/hautes -alpes-une-femme-enceinte-et-l a-polemique-autour-d-un-contro le-de-douanes-a-briancon
La polémique :
La prise en charge d’une femme enceinte à la frontière de Montgenèvre crée la
polémique. C’est un « maraudeur » anonyme qui a publié sur les réseaux
sociaux, notamment sur la page Facebook du collectif Tous Migrants. Il
raconte un secours mené ce samedi vers 21h et interrompu par les Douanes
et la Police aux Frontières.
Premières contractions
Il fait froid ce samedi soir, les températures sont négatives et deux bénévoles du collectif Refuge Solidaire font des maraudes entre Briançon et Montgenèvre. C’est alors que vers 21h, ils tombent sur une famille : deux enfants de 2 et 4 ans et un couple, valises en main. « La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l'autre »,
raconte ce témoin anonyme. En discutant, ils apprennent alors que la
femme est enceinte de 8 mois. Elle présente des premières contractions.
Ce pisteur-secouriste, maraudeur d’un soir, n’hésite pas à les faire
monter dans son véhicule, direction l’hôpital.
Problème, vers 22h, la Douane fait barrage à l’entrée de Briançon sur le Champs-de-Mars. « Ils sont une dizaine à nous arrêter », peut-on lire dans ce récit publié sur les réseaux sociaux.
Une attente jugée inhumaine
C’est à partir de là que la polémique
enfle. Le maraudeur anonyme dénonce un contrôle long, voire inhumain.
Des douaniers qui n’auraient pas voulu les laisser partir à l’hôpital,
préférant appeler les pompiers, arrivés une heure plus tard vers 23h.
Pire, selon le témoignage, la mère aurait accouché pendant que ses
enfants et son mari étaient reconduits à la frontière italienne par la
Police aux Frontières. C’est l’hôpital de Briançon qui aurait fait pression pour que la famille puisse être réunie.
Mais selon la préfecture des Hautes-Alpes,
qui confirme bien le contrôle des forces de l’ordre, assure par contre
qu’aucune mesure d’éloignement ou de séparation de la famille n’a été
prise à leur encontre. Ce maraudeur qui est convoqué par la Police Aux
Frontières de Montgenèvre ce mercredi. Un rassemblement de soutien aura lieu à 9h.
Des faits nuancés, voir contredits, par les services de l’État
De son côté, la Préfecture des
Hautes-Alpes confirme bien la présence de 6 personnels de la brigade de
surveillance intérieure des douanes de Gap ce samedi à Briançon. Vers 22h15, il arrête une voiture avec « 6
personnes qui n’étaient pas en mesure de justifier de leur identité et
de la régularité de leur présence sur le territoire français. » La
femme enceinte, selon la Préfecture, a été prise en charge par les
pompiers vers 22h30. Le reste de la famille a été conduite au
commissariat de Briançon pour « procéder à l’examen administratif de leur situation » et notamment pour confirmer leur identité.
L’hôpital aurait bien contacté la Police
aux Frontières, pour indiquer que la femme allait accoucher par
césarienne dans la nuit et qu’elle demandait la présence de son mari et
ses enfants. Selon la préfecture, « les services de la Police Aux Frontières ont alors conduit le mari et les deux enfants à l’hôpital de Briançon. » Ils sont restés ensemble à l’hôpital toute la journée de dimanche, avant d’être hébergés dès ce lundi par le Samu Social.
Les deux autres personnes qui étaient dans le véhicule au moment du contrôle étaient, selon la Préfecture des Hautes-Alpes, « en situation irrégulière et en provenance directe de l’Italie ». Elles ont donc été « mises à l’abri pour la nuit, avant que leur départ effectif vers l’Italie puisse intervenir le 11 mars dans la matinée. » Quant au « maraudeur », il est convoqué par la Police Aux Frontières de Montgenèvre ce mercredi. Un rassemblement de soutien aura lieu à 9h.
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