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mardi 3 avril 2018

L’ONU dément des incursions du Front Polisario au Sahara occidental


Contestant des affirmations du Maroc, l’ONU affirme n’avoir observé aucun mouvement d’éléments militaires dans la zone tampon.


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Un soldat du Front Polisario devant les couleurs du drapeau de la République arabe sahraouie démocratique, en octobre 2017.

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Les Nations unies ont contesté, lundi 2 avril, des affirmations du Maroc selon lesquelles le Front Polisario a mené des incursions dans une zone tampon du Sahara occidental, où l’ONU est chargé de surveiller le cessez-le-feu.

Le Maroc a alerté dimanche le Conseil de sécurité de l’ONU en affirmant que des combattants du Front Polisario étaient entrés ces derniers jours dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation d’un accord militaire établissant la zone tampon. « Plusieurs éléments armés du Polisario se sont introduits dans cette zone à bord de véhicules militaires et y ont dressé des tentes, creusé un fossé et érigé des constructions à l’aide de sacs de sable », a écrit l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, dans une lettre dont l’AFP a obtenu une copie.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a pour sa part rapporté que la mission de l’ONU au Sahara occidental, la Minurso, « n’avait observé aucun mouvement d’éléments militaires dans le territoire nord-est ». « La Minurso continue de surveiller la situation de près », a-t-il ajouté.
Le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, a brandi la menace d’une réponse ferme face à des « provocations, des manœuvres […] du Polisario, encouragé par l’Algérie, pour modifier le statut de cette zone » tampon, placée depuis le début des années 1990 sous la responsabilité des Nations unies. Ces menaces interviennent au moment où le Conseil de sécurité débat du nouveau mandat de la Minurso. La France doit présenter une proposition de résolution à ce sujet et un vote est attendu autour du 25 avril.

Zone tampon contrôlée par les casques bleus

Vaste étendue désertique de 266 000 km², le Sahara occidental est le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’a pas été réglé. Le Maroc en contrôle 80 %, le Front Polisario 20 %, séparés par un mur et une zone tampon contrôlée par les casques bleus. Le Maroc accuse le Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie, de mener des incursions dans la zone tampon près de Guerguerat, un no man’s land situé à l’extrême sud, à la frontière avec la Mauritanie.

Dans un rapport transmis jeudi au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé à nouveau au Polisario de se retirer de Guerguerat et proposé que des experts de l’ONU soient envoyés dans la zone de tension. Une offre rejetée par le Maroc. Durant l’année écoulée, la Minurso a enregistré cinq violations par les forces marocaines et sept par le Polisario de l’accord militaire établissant la zone tampon, selon ce rapport.
En dépit des tensions, M. Guterres s’est dit « encouragé » par les efforts de son envoyé spécial pour le Sahara occidental, Horst Koehler, pour relancer des pourparlers formels, dont les derniers – sous l’égide de l’ONU – remontent à 2012. Si aucune date n’a été évoquée, des diplomates n’excluent pas qu’ils pourraient avoir lieu plus tard cette année. « Le conflit sur le Sahara occidental n’a que trop duré et doit prendre fin dans l’intérêt et pour la dignité de la population du Sahara occidental », a écrit M. Guterres dans le rapport.

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