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vendredi 15 février 2019

Maroc : Les procureurs appelés à mieux lutter contre le phénomène des enfants des rues

Société Publié Le 13/02/2019 



Des dispositions vont être prises pour la protection des enfants en situation de grande précarité dans les rues du Maroc. Les assistants sociaux, la société civile et les officiers de la police judiciaire, entre autres, sont amenés à collaborer dans cette perspective.

Le procureur général du roi près la cour de cassation, Mohamed Abdennabaoui, a exhorté hier les procureurs marocains à prêter une attention particulière au phénomène des «enfants des rues» et à y mettre un terme. Dans une circulaire, il demande au ministère public de mettre en œuvre les dispositifs relatifs à la protection des enfants abandonnés ou en situation de grande précarité, et de mettre à leur disposition des lieux sûrs, soit au sein de leurs familles, soit dans des centres dédiés à cet effet.
Le procureur a également appelé à donner la priorité «à l’intérêt supérieur de l’enfant», soulignant la nécessité de prendre en compte la spécificité de chacun d’entre eux et de solliciter la contribution des assistants sociaux et des officiers de la police judiciaire. Les magistrats sont par ailleurs incités à collaborer avec les autres institutions de L’État et la société civile pour garantir la protection des droits des enfants.
Ces dispositions seront appliquées dans un premier temps à Rabat, avant d’être généralisées aux autres villes du royaume, dans le cadre d’un plan d’action qui inclut la publication de statistiques sur ce phénomène et les mesures prises pour l’éradiquer. La circulaire du procureur du roi près la cour de cassation constitue une étape dans la campagne de sensibilisation panafricaine «Pour des villes africaines sans enfants des rues», lancée en novembre dernier à Marrakech, Rabat en étant au Maroc la déclinaison pilote.

25 000 enfants dans les rues du Maroc en 2015
Dans un message aux participants au 8e Sommet Africités à Marrakech, du 20 au 23 novembre dernier, le roi Mohammed VI avait rappelé que dans le monde et sur les 120 millions d’enfants des rues, «un enfant des rues sur quatre est Africain». Et d’ajouter qu’«un comité d’expertise et de suivi permettra d’institutionnaliser ces engagements, d’assurer le suivi des actions entreprises dans les villes africaines et d’améliorer les outils d’intervention en faveur de l’enfance».
Car la tâche est grande : en 2015, l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) estimait à 25 000 le nombre d’enfants vivant dans les rues (du Maroc), dont un quart à Casablanca, d’après le journal Le Monde. «Environ 30 % de ceux que nous rencontrons sont des mineurs. On n’arrive pas vraiment à les aider, ils veulent seulement partir en Europe», expliquait au journal français Hakima Komairi, la secrétaire générale de l’association Qulub Alrahima, basée à Tanger.
«Quand ces enfants passent quelques jours dans la rue, ils deviennent des caïds. C’est très difficile de travailler avec eux. Ils mentent sur leur nom, l’adresse de leurs parents. Quand on les installe dans des centres d’accueil, ils s’évadent à chaque fois», déplorait de son côté Mohamed Taieb Bouchiba, correspondant local de l’association Touche pas à mon enfant.
Cependant, les grands pôles urbains n’ont pas le monopole de la pauvreté. Dans les campagnes aussi, les enfants, s’ils ne vivent pas dans la rue, sont confrontés à une grande précarité. En mai 2018, l’UNICEF Maroc avait présenté les conclusions d’une étude intitulée «Le profil de la pauvreté des enfants au Maroc», qui dresse l’état des lieux des privations, notamment l’eau, l’assainissement, l’éducation, la nutrition ou encore la couverture médicale.
D’après ce rapport, près d’un quart des enfants dans le royaume «[n’ont] pas accès à une source d’eau potable améliorée à proximité de leur lieu d’habitation». Un problème que rencontrent surtout ceux des zones rurales, où plus de 45% en sont privés de cette denrée, contre 4% pour ceux vivant en zone urbaine. En revanche, l’UNICEF précisait qu’«aucune différence n’est observée entre les filles et les garçons».


Solène Paillard


Journaliste Yabiladi.com

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Maroc : Les procureurs appelés à mieux lutter contre le phénomène des enfants des rues

Des dispositions vont être prises pour la protection des enfants en situation de grande précarité dans les rues du Maroc. Les assistants sociaux, la société civile et les officiers de la police judiciaire, entre autres, sont amenés à collaborer dans cette perspective.
Temps de lecture: 2'
Des enfants dans les rues au Maroc. / DR
Le procureur général du roi près la cour de cassation, Mohamed Abdennabaoui, a exhorté hier les procureurs marocains à prêter une attention particulière au phénomène des «enfants des rues» et à y mettre un terme. Dans une circulaire, il demande au ministère public de mettre en œuvre les dispositifs relatifs à la protection des enfants abandonnés ou en situation de grande précarité, et de mettre à leur disposition des lieux sûrs, soit au sein de leurs familles, soit dans des centres dédiés à cet effet.
Le procureur a également appelé à donner la priorité «à l’intérêt supérieur de l’enfant», soulignant la nécessité de prendre en compte la spécificité de chacun d’entre eux et de solliciter la contribution des assistants sociaux et des officiers de la police judiciaire. Les magistrats sont par ailleurs incités à collaborer avec les autres institutions de l’Etat et la société civile pour garantir la protection des droits des enfants.
Ces dispositions seront appliquées dans un premier temps à Rabat, avant d’être généralisées aux autres villes du royaume, dans le cadre d’un plan d’action qui inclut la publication de statistiques sur ce phénomène et les mesures prises pour l’éradiquer. La circulaire du procureur du roi près la cour de cassation constitue une étape dans la campagne de sensibilisation panafricaine «Pour des villes africaines sans enfants des rues», lancée en novembre dernier à Marrakech, Rabat en étant au Maroc la déclinaison pilote.
25 000 enfants dans les rues du Maroc en 2015
Dans un message aux participants au 8e Sommet Africités à Marrakech, du 20 au 23 novembre dernier, le roi Mohammed VI avait rappelé que dans le monde et sur les 120 millions d’enfants des rues, «un enfant des rues sur quatre est Africain». Et d’ajouter qu’«un comité d’expertise et de suivi permettra d’institutionnaliser ces engagements, d’assurer le suivi des actions entreprises dans les villes africaines et d’améliorer les outils d’intervention en faveur de l’enfance».
Car la tâche est grande : en 2015, l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) estimait à 25 000 le nombre d’enfants vivant dans les rues, dont un quart à Casablanca, d’après le journal Le Monde. «Environ 30 % de ceux que nous rencontrons sont des mineurs. On n’arrive pas vraiment à les aider, ils veulent seulement partir en Europe», expliquait au journal français Hakima Komairi, la secrétaire générale de l’association Qulub Alrahima, basée à Tanger.
«Quand ces enfants passent quelques jours dans la rue, ils deviennent des caïds. C’est très difficile de travailler avec eux. Ils mentent sur leur nom, l’adresse de leurs parents. Quand on les installe dans des centres d’accueil, ils s’évadent à chaque fois», déplorait de son côté Mohamed Taieb Bouchiba, correspondant local de l’association Touche pas à mon enfant.
Cependant, les grands pôles urbains n’ont pas le monopole de la pauvreté. Dans les campagnes aussi, les enfants, s’ils ne vivent pas dans la rue, sont confrontés à une grande précarité. En mai 2018, l’UNICEF Maroc avait présenté les conclusions d’une étude intitulée «Le profil de la pauvreté des enfants au Maroc», qui dresse l’état des lieux des privations, notamment l’eau, l’assainissement, l’éducation, la nutrition ou encore la couverture médicale.
D’après ce rapport, près d’un quart des enfants dans le royaume «[n’ont] pas accès à une source d’eau potable améliorée à proximité de leur lieu d’habitation». Un problème que rencontrent surtout ceux des zones rurales, où plus de 45% en sont privés de cette denrée, contre 4% pour ceux vivant en zone urbaine. En revanche, l’UNICEF précisait qu’«aucune différence n’est observée entre les filles et les garçons».
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...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/74594/maroc-procureurs-appeles-mieux-lutter.html

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Maroc : Les procureurs appelés à mieux lutter contre le phénomène des enfants des rues

Des dispositions vont être prises pour la protection des enfants en situation de grande précarité dans les rues du Maroc. Les assistants sociaux, la société civile et les officiers de la police judiciaire, entre autres, sont amenés à collaborer dans cette perspective.
Temps de lecture: 2'
Des enfants dans les rues au Maroc. / DR
Le procureur général du roi près la cour de cassation, Mohamed Abdennabaoui, a exhorté hier les procureurs marocains à prêter une attention particulière au phénomène des «enfants des rues» et à y mettre un terme. Dans une circulaire, il demande au ministère public de mettre en œuvre les dispositifs relatifs à la protection des enfants abandonnés ou en situation de grande précarité, et de mettre à leur disposition des lieux sûrs, soit au sein de leurs familles, soit dans des centres dédiés à cet effet.
Le procureur a également appelé à donner la priorité «à l’intérêt supérieur de l’enfant», soulignant la nécessité de prendre en compte la spécificité de chacun d’entre eux et de solliciter la contribution des assistants sociaux et des officiers de la police judiciaire. Les magistrats sont par ailleurs incités à collaborer avec les autres institutions de l’Etat et la société civile pour garantir la protection des droits des enfants.
Ces dispositions seront appliquées dans un premier temps à Rabat, avant d’être généralisées aux autres villes du royaume, dans le cadre d’un plan d’action qui inclut la publication de statistiques sur ce phénomène et les mesures prises pour l’éradiquer. La circulaire du procureur du roi près la cour de cassation constitue une étape dans la campagne de sensibilisation panafricaine «Pour des villes africaines sans enfants des rues», lancée en novembre dernier à Marrakech, Rabat en étant au Maroc la déclinaison pilote.
25 000 enfants dans les rues du Maroc en 2015
Dans un message aux participants au 8e Sommet Africités à Marrakech, du 20 au 23 novembre dernier, le roi Mohammed VI avait rappelé que dans le monde et sur les 120 millions d’enfants des rues, «un enfant des rues sur quatre est Africain». Et d’ajouter qu’«un comité d’expertise et de suivi permettra d’institutionnaliser ces engagements, d’assurer le suivi des actions entreprises dans les villes africaines et d’améliorer les outils d’intervention en faveur de l’enfance».
Car la tâche est grande : en 2015, l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) estimait à 25 000 le nombre d’enfants vivant dans les rues, dont un quart à Casablanca, d’après le journal Le Monde. «Environ 30 % de ceux que nous rencontrons sont des mineurs. On n’arrive pas vraiment à les aider, ils veulent seulement partir en Europe», expliquait au journal français Hakima Komairi, la secrétaire générale de l’association Qulub Alrahima, basée à Tanger.
«Quand ces enfants passent quelques jours dans la rue, ils deviennent des caïds. C’est très difficile de travailler avec eux. Ils mentent sur leur nom, l’adresse de leurs parents. Quand on les installe dans des centres d’accueil, ils s’évadent à chaque fois», déplorait de son côté Mohamed Taieb Bouchiba, correspondant local de l’association Touche pas à mon enfant.
Cependant, les grands pôles urbains n’ont pas le monopole de la pauvreté. Dans les campagnes aussi, les enfants, s’ils ne vivent pas dans la rue, sont confrontés à une grande précarité. En mai 2018, l’UNICEF Maroc avait présenté les conclusions d’une étude intitulée «Le profil de la pauvreté des enfants au Maroc», qui dresse l’état des lieux des privations, notamment l’eau, l’assainissement, l’éducation, la nutrition ou encore la couverture médicale.
D’après ce rapport, près d’un quart des enfants dans le royaume «[n’ont] pas accès à une source d’eau potable améliorée à proximité de leur lieu d’habitation». Un problème que rencontrent surtout ceux des zones rurales, où plus de 45% en sont privés de cette denrée, contre 4% pour ceux vivant en zone urbaine. En revanche, l’UNICEF précisait qu’«aucune différence n’est observée entre les filles et les garçons».
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