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vendredi 3 janvier 2020

EXCLUSIF Pour le journaliste Omar Radi, le Maroc vit une restriction des libertés individuelles Publié le : 02/01/2020 - 15:46Modifié le : 02/01/2020 - 15:46 Le journaliste Omar Radi est poursuivi pour un tweet publié en avril 2019 fustigeant le verdict d'un magistrat contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation sociale qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017. Le journaliste Omar Radi est poursuivi pour un tweet publié en avril 2019 fustigeant le verdict d'un magistrat contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation sociale qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017. Mike Blake, Reuters Texte par : FRANCE 24 Suivre Placé en liberté provisoire depuis mardi, le journaliste Omar Radi a estimé, jeudi sur France 24, que le Maroc était en train de revenir "aux années Hassan II" en raison de la multiplication des détentions "politiques" et "d'opinon". Selon lui, son procès a toutefois permis "une prise de conscience très large" dans son pays. "Le procès du journaliste marocain Omar Radi, poursuivi pour "outrage à magistrat", a brièvement repris, jeudi 2 janvier, devant un tribunal de Casablanca, avant d'être ajourné au 5 mars, a annoncé son comité de soutien. Le journaliste et militant des droits humains de 33 ans avait été placé en détention jeudi dernier pour un message publié sur Twitter en avril. Dans ce tweet, il fustigeait le verdict d'un magistrat contre des membres du "Hirak", un mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison. "On revient aux années Hassan II aujourd’hui. Ceci est très inquiétant", a-t-il affirmé jeudi après-midi sur l'antenne de France 24, au sujet des "détenus d'opinion et des détenus politiques". "Rien que les six jours que j’ai passés en prison, il y a eu cinq arrestations supplémentaires de gens qui publient des choses sur les réseaux sociaux", a-t-il ajouté pour témoigner de la restriction des libertés individuelles au Maroc. "Une prise de conscience très large" Son incarcération a malgré tout suscité une vague d'indignation. "Il y a eu une prise de conscience très large au Maroc qu’on ne peut plus mettre en prison quelqu’un pour avoir dit son opinion, qu’on ne peut plus mettre en prison quelqu’un pour avoir dénoncé des choses ou critiqué des responsables de l’État", a estimé Omar Radi sur France 24. Omar Radi a collaboré avec plusieurs médias marocains et internationaux et publié des enquêtes remarquées sur l'économie de rente ou les collusions entre le pouvoir et le monde financier. Il a couvert les mouvements de contestation ayant agité des régions marginalisées du royaume, et coréalisé un documentaire sur le "Hirak" du Rif. L'ONG Human Rights Watch avait critiqué samedi son arrestation et dénoncé une "atmosphère de plus en plus suffocante pour les journalistes, dissidents et artistes marocains qui prennent la parole sur les réseaux sociaux". Un nouveau Code de la presse ne prévoyant plus de peines de prison est entré en vigueur en 2016 au Maroc, mais les journalistes continuent d'être poursuivis selon le Code pénal, tout comme certains internautes pour des écrits postés sur les réseaux sociaux. Avec AFP Maroc Manifestations Liberté de la presse




Le journaliste Omar Radi est poursuivi pour un tweet publié en avril 2019 fustigeant le verdict d'un magistrat contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation sociale qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017.


Le journaliste Omar Radi est poursuivi pour un tweet publié en avril 2019 fustigeant le verdict d'un magistrat contre des membres du Hirak, un mouvement de contestation sociale qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017. Mike Blake, Reuters
Placé en liberté provisoire depuis mardi, le journaliste Omar Radi a estimé, jeudi sur France 24, que le Maroc était en train de revenir "aux années Hassan II" en raison de la multiplication des détentions "politiques" et "d'opinon". Selon lui, son procès a toutefois permis "une prise de conscience très large" dans son pays.
"Le procès du journaliste marocain Omar Radi, poursuivi pour "outrage à magistrat", a brièvement repris, jeudi 2 janvier, devant un tribunal de Casablanca, avant d'être ajourné au 5 mars, a annoncé son comité de soutien.
Le journaliste et militant des droits humains de 33 ans avait été placé en détention jeudi dernier pour un message publié sur Twitter en avril. Dans ce tweet, il fustigeait le verdict d'un magistrat contre des membres du "Hirak", un mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, condamnés à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison.
"On revient aux années Hassan II aujourd’hui. Ceci est très inquiétant", a-t-il affirmé jeudi après-midi sur l'antenne de France 24, au sujet des "détenus d'opinion et des détenus politiques".
"Rien que les six jours que j’ai passés en prison, il y a eu cinq arrestations supplémentaires de gens qui publient des choses sur les réseaux sociaux", a-t-il ajouté pour témoigner de la restriction des libertés individuelles au Maroc.

"Une prise de conscience très large"
Son incarcération a malgré tout suscité une vague d'indignation. "Il y a eu une prise de conscience très large au Maroc qu’on ne peut plus mettre en prison quelqu’un pour avoir dit son opinion, qu’on ne peut plus mettre en prison quelqu’un pour avoir dénoncé des choses ou critiqué des responsables de l’État", a estimé Omar Radi sur France 24.

Omar Radi a collaboré avec plusieurs médias marocains et internationaux et publié des enquêtes remarquées sur l'économie de rente ou les collusions entre le pouvoir et le monde financier. Il a couvert les mouvements de contestation ayant agité des régions marginalisées du royaume, et coréalisé un documentaire sur le "Hirak" du Rif.
L'ONG Human Rights Watch avait critiqué samedi son arrestation et dénoncé une "atmosphère de plus en plus suffocante pour les journalistes, dissidents et artistes marocains qui prennent la parole sur les réseaux sociaux".
Un nouveau Code de la presse ne prévoyant plus de peines de prison est entré en vigueur en 2016 au Maroc, mais les journalistes continuent d'être poursuivis selon le Code pénal, tout comme certains internautes pour des écrits postés sur les réseaux sociaux.
Avec AFP

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