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samedi 24 novembre 2018

Panique à Rabat : le lobbyiste français Gilles Pargneaux lâche le Makhzen

Pour Pargneaux, le Maroc n'a aucune 
souveraineté sur le Sahara Occidental. D. R.








 Par Karim B.
 – Gilles Pargneaux, un des lobbyistes pro-marocains les plus zélés au Parlement européen vient de lâcher son ancien employeur. Responsables et médias marocains sont groggy. Comment l’eurodéputé français a-t-il «osé» violer une clause essentielle de son contrat avec Rabat, celle de dédier la fondation, qu’il a créée cet été avec un financement marocain, pleinement à la souveraineté sur le Sahara Occidental.

A la surprise générale, Gilles Pargneaux a affirmé ne reconnaître au Maroc aucune souveraineté sur le Sahara Occidental occupé. Pourtant, Rabat a bien veillé à «encercler» son «agent» à Bruxelles de bras-droits marocains de sorte à encadrer l’action de la Fondation EuroMedA et éviter qu’elle dévie de la mission qui lui a été attribuée. Quelque chose n’a pas fonctionné comme prévu, en dépit des centaines de milliers d’euros versés par le Makhzen à cette organisation qui a complètement chamboulé le programme du Maroc dans ses discussions avec l’Union européenne.
Qu’a-t-il pu se passer pour que Gilles Pargneaux tourne casaque ? A-t-il compris qu’il ramait à contre-courant et que sa vassalité assumée lui était nuisible dans sa carrière d’eurodéputé ? S’est-il senti prisonnier des éléments injectés par le Makhzen au sein de «sa» fondation au point de rompre le contrat et sortir des rangs ? Quoi qu’il en soit, ce revirement du désormais ex-porte-voix de Rabat au sein des instances européennes confirme sa qualité de mercenaire capable de changer de discours du jour au lendemain et de se vendre au plus offrant.
Gilles Pargneaux avait, pour rappel, organisé une première réunion de la fondation EuroMedA en septembre dernier, à laquelle une trentaine de personnes à peine avaient assisté, alors que l’ancienne sénatrice d’origine algérienne, Bariza Khiari, n’y avait pas participé, marquant ainsi un premier échec de l’entreprise marocaine qui voulait entraîner une Algérienne dans cette démarche qui était vouée à l’échec d’avance.
La trentaine de personnes qui avaient répondu présent à l’invitation était issue en majorité de la communauté marocaine. Le coup de Gilles Pargneaux avait été un flop supplémentaire dans la série d’actions menées par Rabat pour tenter d’influencer la décision du Parlement européen en sa faveur dans les négociations qu’il mène avec l’Union européenne pour intégrer les territoires occupés du Sahara Occidental. Il y avait tout au plus quelques journalistes marocains de l’agence de presse officielle MAP et quatre participants de pays africains.
Hormis Gilles Pargneaux, aucun autre député européen n’avait pris part à ce simulacre de réunion durant laquelle deux intervenants marocains avaient pris la parole : un ancien ministre des Finances et un ancien représentant de Mohammed VI auprès de l’ONU.
K. B.

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