Pour Pargneaux, le Maroc n'a aucune
souveraineté sur le Sahara Occidental. D. R.
souveraineté sur le Sahara Occidental. D. R.
Par Karim B.
– Gilles
Pargneaux, un des lobbyistes pro-marocains les plus zélés au Parlement
européen vient de lâcher son ancien employeur. Responsables et médias
marocains sont groggy. Comment l’eurodéputé français a-t-il «osé» violer
une clause essentielle de son contrat avec Rabat, celle de dédier la
fondation, qu’il a créée cet été avec un financement marocain,
pleinement à la souveraineté sur le Sahara Occidental.
A la surprise générale, Gilles Pargneaux a affirmé ne reconnaître au
Maroc aucune souveraineté sur le Sahara Occidental occupé. Pourtant,
Rabat a bien veillé à «encercler» son «agent» à Bruxelles de bras-droits
marocains de sorte à encadrer l’action de la Fondation EuroMedA et
éviter qu’elle dévie de la mission qui lui a été attribuée. Quelque
chose n’a pas fonctionné comme prévu, en dépit des centaines de milliers
d’euros versés par le Makhzen à cette organisation qui a complètement
chamboulé le programme du Maroc dans ses discussions avec l’Union
européenne.
Qu’a-t-il pu se passer pour que Gilles Pargneaux tourne casaque ?
A-t-il compris qu’il ramait à contre-courant et que sa vassalité assumée
lui était nuisible dans sa carrière d’eurodéputé ? S’est-il senti
prisonnier des éléments injectés par le Makhzen au sein de «sa»
fondation au point de rompre le contrat et sortir des rangs ? Quoi qu’il
en soit, ce revirement du désormais ex-porte-voix de Rabat au sein des
instances européennes confirme sa qualité de mercenaire capable de
changer de discours du jour au lendemain et de se vendre au plus
offrant.
Gilles Pargneaux avait, pour rappel, organisé une première réunion de
la fondation EuroMedA en septembre dernier, à laquelle une trentaine de
personnes à peine avaient assisté, alors que l’ancienne sénatrice
d’origine algérienne, Bariza Khiari, n’y avait pas participé, marquant
ainsi un premier échec de l’entreprise marocaine qui voulait entraîner
une Algérienne dans cette démarche qui était vouée à l’échec d’avance.
La trentaine de personnes qui avaient répondu présent à l’invitation
était issue en majorité de la communauté marocaine. Le coup de Gilles
Pargneaux avait été un flop supplémentaire dans la série d’actions
menées par Rabat pour tenter d’influencer la décision du Parlement
européen en sa faveur dans les négociations qu’il mène avec l’Union
européenne pour intégrer les territoires occupés du Sahara Occidental.
Il y avait tout au plus quelques journalistes marocains de l’agence de
presse officielle MAP et quatre participants de pays africains.
Hormis Gilles Pargneaux, aucun autre député européen n’avait pris
part à ce simulacre de réunion durant laquelle deux intervenants
marocains avaient pris la parole : un ancien ministre des Finances et un
ancien représentant de Mohammed VI auprès de l’ONU.
K. B.
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