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dimanche 2 avril 2017

Le Makhzen est le seul coupable


Le Makhzen est le seul coupable, par l'écrivain et diplomate Mohamed Salem Abdelfatah, ebnu.

Tribune - Madrid, 1 avril 2017

Depuis la fin décembre 2016, le Maroc avec cette insatiable soif de faire semblant et de montrer au monde une image différente de la réalité, a commencé  ce que ce régime a osé appeler le procès, cette fois par un tribunal civil, contre les héros sahraouis de Gdeim Gdim, une farce avec tous les ingrédients nécessaires pour maintenir trompé "son peuple marocain" et il a continué à essayer de cacher la vérité à la communauté internationale.

Qualifier cette mise en scène de procès c'est manquer à la vérité, il n'y a ni procès, ni rien qui lui ressemble. Le Maroc ne peut pas juger un pays occupé, il n'a pas le droit de juger les citoyens du pays qu'il occupe, réprime et torture. Dans les conditions actuelles d'occupation du Sahara Occidental, aucun jugement de citoyens sahraouis de la part du Maroc ne  peut être considéré comme  normal. La situation d'occupation implique la mise en œuvre du droit international humanitaire en vertu de l'article 2 commun aux quatre conventions de Genève. Et le Maroc n'a manifestement pas bougé le petit doigt pour s'acquitter de ce droit.

De quoi doit-on parler?  De ces injustes condamnations prononcées de manière arbitraire contre les citoyens sahraouis, les 24 prisonniers politiques de Gdeim Gdim? Ils  ont été arrêtés, torturés et condamnés en raison de leur revendication pacifique du droit à l'autodétermination pour le Sahara Occidental et plusieurs milliers de Sahraouis qui ont décidé d'élever la voix contre la répression, l'injustice et la marginalisation dont ils souffrent sur leur propre terre.

Les 24 prisonniers représentent les milliers de Sahraouis qui ont occupé leur désert comme symbole d'identité et d'unité, pour revendiquer leurs droits à une vie digne, en revendiquant leur liberté ; ils représentent les Sahraouis de toutes les villes et de tous les villages du Sahara Occidental, ils représentent les Sahraouis des camps de réfugiés et des zones libérées du territoire sahraoui, ils représentent les Sahraouis qui vivent éparpillés à travers le monde ; les héros de Gdeim Gdim représentent tous les Sahraouis qui résistent à la répression sur leur terre et à ceux qui suivent. En espérant revenir à elle, libre et souveraine.


Dans un appel les avocats internationaux, pour défendre les prisonniers de Gdeim Gdim soulignaient que les 24 Sahraouis condamnés sont des personnes protégées au sens de l'article 4 de la quatrième convention de Genève, et  que devrait donc leur être appliqué le droit international humanitaire. Donc les prisonniers demandent la mise en œuvre des mesures suivantes du droit international humanitaire :

· La déclaration d'incompétence de la cour d'appel de Rabat au profit d'un tribunal situé sur le territoire occupé (article 66 de la quatrième convention de Genève).

· Leur transfert immédiat dans une prison située dans le territoire occupé (article 76).

· Que la lumière soit faite sur les violations du droit international humanitaire dont ont été victimes.

. L'article 32 qui interdit la torture et autres exactions.

Les articles 71 et 72 qui interdisent de condamner une personne protégée à la suite d'un processus irrégulier caractérisé essentiellement parla prise  en considération des aveux obtenus ou signés sous la torture, le non respect de la présomption d'innocence, l'irrégularité et partialité de la composition du tribunal, la violation des droits de la défense et du droit de citer des témoins.

Le Maroc, comme d'habitude, a fait la sourde oreille à ces demandes comme il l'a fait tout au long de plus de quarante années d'occupation du Sahara Occidental, avec toutes les résolutions internationales malgré les revendications légitimes du peuple sahraoui.

Le vrai procès est des 24 héros de gdeim gdim est que le régime marocain et ses représentants ont mis en évidence des contrevérités attribuées aux citoyens sahraouis devant les observateurs internationaux et même devant les Marocains, les artifices et les bassesses du Makhzen pour fabriquer des preuves accablantes, pour attribuer aux citoyens sahraouis des crimes que seul le régime a commis. Le Makhzen est le seul et vrai coupable.

Les héros de Gdeim Gdim ont exprimé un par un, la tête haute, en haute et claire voix leur innocence de toutes les accusations qui leur étaient reprochées. Ils ont exposé en détail les actes de répression, les tortures et les enlèvements dont ils ont été victimes. Tous les prisonniers politiques dans leurs déclarations ont exprimé leur conviction dans leur juste lutte pour leur défense, et dans le droit du peuple sahraoui à la liberté, soulignant que le front Polisario est le seul et unique représentant du peuple sahraoui et que le véritable motif de leur arrestation et leur condamnation est leur position politique à l'égard de l'occupation de son territoire par l'état marocain depuis l'an 1975.

Les héros de Gdeim Gdim ont clairement fait comprendre qu'ils sont confrontés à un jugement illégal pour des raisons purement politiques, qui n'ont rien à voir avec les actes criminels et que les véritables auteurs et des responsables de ces actes sont les appareils répressifs du régime d'occupation du Maroc.

En résumé il y a trois éléments que nous devons souligner dans ce jugement illégal des héros de Gdeim Gdim, où il a été démontré que l'Etat marocain est responsable de tous les actes de violence commis avant, pendant et après le démantèlement du camp de la dignité de Gdeim Gdim.

Les 24 prisonniers politiques de Gdeim Gdim sont innocents de toutes les accusations d'actes criminels qui leur ont été attribués.

Les 24 prisonniers politiques ont exprimé leurs positions politiques et leurs convictions d'opposition à l'occupation et réaffirmé leur défense du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

Les 24 prisonniers politiques ont démontré avec des preuves et ont décrit en détails les souffrances dont ils ont souffert à la suite des mauvais traitements, les humiliations et les tortures de la part des appareils de répression du régime marocain dans les prisons marocaines.

Autre point à noter est le soutien et la solidarité dont les prisonniers ont bénéficié de toutes les parties du monde et l'accompagnement de centaines de citoyens sahraouis qui se sont déplacés dans la capitale du royaume du Maroc pour demander l'annulation des charges et la Libération immédiate de l'ensemble du groupe. Malgré les intimidations et les menaces les Sahraouis n'ont pas été  intimidés et depuis la capitale de l'ennemi ils ont crié aux quatre vents leur exigeance de liberté et d'indépendance du Sahara Occidental et salué les héros de Gdeim Gdim, fiers de ce qu'ils représentent. Espérons que le message de liberté et de dignité se disséminent dans les rues de Rabat .

Le régime marocain poursuit la farce, on verra jusqu'à quand, aujourd'hui est encore reporté le procès jusqu'à début mai.

Ce qui n'est pas reportée est la poursuite de la violation des droits des Sahraouis dans les zones occupées et dans les prisons marocaines où le Maroc, jour et nuit, maintient la répression et la torture.

http://larealidadsaharaui.blogspot.ch/2017/04/el-majzen-es-el-unico-culpable-por-el.html

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