Éducation: le Maroc,
champion des inégalités
TelQuel, 25/5/2017
Les résultats de l’Atlas territorial des disparités en éducation pointent du doigt de profondes inégalités
Crédit : AFP |
Un fléau lourd de conséquences. Selon les résultats de l’Atlas territorial des disparités en éducation,
le niveau d’inégalité face aux années d’études atteint des proportions
préoccupantes au Maroc. Ces résultats ont été présentés au public par
Rahma Bourqia, directrice de l’Instance nationale d’évaluation (INE),
organe rattaché au Conseil supérieur de l’éducation, lors d'une conférence organisée le 24 mai. L'occasion de se pencher sur un problème majeur que le Maroc peine à résoudre.
Le rapport d’une centaine de pages repose
sur deux indicateurs: la moyenne d’années de scolarisation, et l’indice
"Gini" sur les inégalités liées à celle-ci. Établies sur la base du
recensement de la population en 2014, ces analyses classent les communes
marocaines selon leur niveau d’inégalité tout en comparant les données à
l’échelle nationale. Ce travail est destiné à accompagner les
politiques publiques dans le chantier de modernisation du système
scolaire.
Un retard à l’échelle nationale
Avec moins de 5,64 années d’étude en
moyenne (école primaire comprise), le Maroc occupe la 136e place sur 175
pays en termes d’année de scolarisation. À titre indicatif, la moyenne
pour plus des trois quarts des pays du monde se situe au-delà des 6
années d'étude. Les quinze premiers pays du classement affichent une
moyenne de 12 ans.
Des progrès ont pourtant été réalisés dans ce domaine. En
20 ans, le nombre moyen d’années de scolarisation a plus que doublé.
Une évolution qui n’a cependant pas profité à tout le monde, selon
l’indice de mesure des inégalités. Pour l’INE, "la massification de
l’éducation n’a pas suffisamment été accompagnée d’une diminution
conséquente des inégalités dans ce domaine".
À titre d’exemple, la moyenne d'années
d'étude dépasse les 6 ans dans seulement un tiers des régions
marocaines. Il s'agit des régions d’Eddakhla-Oued Eddahab,
Rabat-Salé-Kénitra, Grand Casablanca-Settat et Laayoune-Sakia El Hamra. À
Marrakech-Safi et Beni Mellal-Khénifra, cette moyenne ne dépasse pas
les 5 années de scolarisation. À noter que ces régions sont aussi les
plus concernées par les inégalités.
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