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jeudi 30 novembre 2017

Pourquoi la poignée de main entre Mohammed VI et Ouyahia fait le buzz


poignée de main

Chefs d'Etat et de gouvernement présents au Sommet UA-UE. D.R.
Par Sadek Sahraoui – La photo de la poignée de main entre le roi Mohammed VI et le Premier ministre Ahmed Ouyahia, lors de l’ouverture mercredi à Abidjan du sommet UA-UE, a fait le tour de la Toile comme une traînée de poudre. Cette surmédiatisée poignée de main, qui a eu lieu sous le regard amusé du président français Emmanuel Macron, intervient seulement quelques jours après l’annonce du retour de l’ambassadeur marocain à Alger après plus d’un mois de rappel en consultation, en réaction aux déclarations de Abdelkader Messahel accusant le royaume de blanchir l’argent de la drogue en investissements en Afrique.
Aussi, la tentation a été grande au sein des médias marocains proches du Makhzen d’interpréter l’initiative d’Ahmed Ouyahia comme une manière de s’excuser auprès du souverain marocain. Or, en l’absence d’un communiqué officielle de la part de l’Etat algérien, cette poignée de main dont on parle un peu trop ne peut être interprétée que par un geste d’amabilité. Au plan du protocole, il était d’ailleurs tout à fait normal que ce soit Ahmed Ouyahia, Premier ministre, qui aille saluer le roi du Maroc.
Et puis, pourquoi n’y aurait-il pas de poignée de main ? Les relations bilatérales entre les deux «frères ennemis» ne sont après tout pas rompues.
On peut soupçonner certains de nos confrères marocains d’avoir voulu surmédiatiser la poignée de main entre Ouyahia et M6 simplement pour mieux occulter la présence remarquée d’une délégation du Front Polisario dans la capitale ivoirienne. Cette délégation sahraouie était bien évidemment venue participer au 5e sommet UA-UE duquel Rabat avait essayé, en vain, de l’exclure.
Une autre photo famille a fait aussi sensation. C’est bien sûr celle où l’on voit, posant ensemble, le roi Mohammed VI et Brahim Ghali, président de la RASD.
En ce sens, ce rendez-vous d’Abidjan fera date pour les Sahraouis. Pour les Marocains, il sera un souvenir qui aura le goût d’une amère défaite diplomatique. Dès lors, il est aisé de comprendre pourquoi les médias du Makhzen et d’ailleurs ont tous braqués leurs projecteurs sur Ouyahia et Mohammed VI.
S. S.

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