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samedi 30 décembre 2017

Lettre du père de Ahed : " Ma fille, ce sont des larmes de la lutte"

 Les autorités israéliennes ont oublié le temps mauvais et sombre, le temps des rafles et de la, déportation... La mémoire oublie l'histoire ....


Par Bassem Al-Tamimi

Cette nuit, comme toutes les nuits depuis le dernier raid mené par des dizaines de soldats sur notre maison en pleine nuit, mon épouse Nariman, ma fille Ahed, 16 ans, et Nour, sa cousine, la passeront derrière les barreaux

Bien que ce soit sa première détention, les geôles de votre régime ne sont pas inconnues de Ahed. Sa vie entière s’est passée sous l’ombre pesante de la prison israélienne, à commencer par les longues périodes où j’étais emprisonné, qui ont taché son enfance, en passant par les arrestations à répétition de sa mère, de son frère, de ses amis et amies, et jusqu’à la menace, à la fois occulte et manifeste, de la présence de vos soldats parmi nous. Son arrestation n’était donc qu’une affaire de temps ; une tragédie inévitable en attente de réalisation.
Il y a quelques mois, lors d’une visite en Afrique du Sud, nous avons projeté pour le public une vidéo qui documentait la lutte de notre village, Nabi Saleh, contre la domination israélienne qui s’impose à lui.
Quand les lumières de la salle furent rallumées, Ahed s’est levée pour remercier l’assistance pour son soutien. Ayant remarqué des larmes dans les yeux de certains, elle s’est adressée au public en précisant : « Il est vrai que nous sommes des victimes du pouvoir israélien, mais nous ne sommes pas moins fiers de notre choix de lutter, malgré le prix à payer, que nous connaissons à l’avance. Nous savions où ce chemin allait nous mener, mais notre identité, en tant que peuple tout comme en tant qu’individus, trouve racine dans la lutte, et c’est aussi de la lutte qu’elle puise [sa substance]. Par-delà la souffrance et la répression quotidienne des détenus, les blessés, les tués, nous connaissons l’immense force de l’appartenance à un mouvement de résistance ; le dévouement, l’amour, et les courts instants d’élévation, qui résultent de la décision de briser les murs invisibles de la passivité.
« Je ne souhaite pas être perçue comme étant une victime, et je ne donnerai pas à leurs actes la force de définir qui je suis, ni qui je vais devenir. J’ai choisi de façonner moi-même ma représentation. Nous ne souhaitons pas bénéficier de votre soutien grâce à quelques larmes photogéniques, mais plutôt pour avoir choisi la lutte, et parce que cette lutte est juste. C’est seulement ainsi que nous pourrons un jour cesser de pleurer. »
  lire la suite :  http://www.huffpostmaghreb.com/2017/12/29/la-lettre-poignante-du-pere-de-ahed-al-tamimi-ma-fille-ce-sont-des-larmes-de-lutte_n_18913892.html

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