vendredi 5 janvier 2018

Les mineurs marocains errant dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris

3/1/2018

Emission spéciale MRE

La photo virale des mineurs marocains se réchauffant au creux de lave-linge à Paris a remis en lumière le phénomène de ces enfants en détresse qui errent dans les rues de la capitale française. Ces «enfants perdus» ont été au cœur de l’émission hebdomadaire de Radio 2M «Faites entrer l’invité», en partenariat avec Yabiladi.

Il y a près d’une semaine, une photo de mineurs marocains faisait le tour du web. Elle les montrait s’abritant dans les tambours à linge d’une laverie parisienne, dans le quartier de la Goutte-d’Or, pour échapper au froid hivernal. Cette semaine dans l’émission spéciale Marocains du monde de Radio 2M, Fathia El Aouni et Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi, sont revenus sur le phénomène de ces mineurs errant dans les rues de la capitale française.
Deux personnes qui ont pu entrer en contact avec ces enfants apportent leur éclairage sur leur situation. Il s’agit de Touraya Bouabid, présidente de l’Association marocaine d’entraide aux mineurs en situation précaire (Amesip) et Ahmed Lamliki, sociologue et professeur dans une école de travail social.
«Cette photo marque les esprits. Jamais on aurait imaginé voir des gosses dans des machines à laver», souligne Fathia El Aouni en introduction. La problématique est bien plus large qu’on ne peut le penser. Le froid «ne concerne pas seulement ces Marocains, mais aussi les SDF et les réfugiés en France», précise à son tour Mohamed Ezzouak.







Société Publié

Emission spéciale MRE : Les mineurs marocains errant dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris

La photo virale des mineurs marocains se réchauffant au creux de lave-linge à Paris a remis en lumière le phénomène de ces enfants en détresse qui errent dans les rues de la capitale française. Ces «enfants perdus» ont été au cœur de l’émission hebdomadaire de Radio 2M «Faites entrer l’invité», en partenariat avec Yabiladi.
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Une photo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit trois mineurs marocains sans domicile fixe, dormant dans les sèche-linge d’une laverie à Paris. / Ph. Twitter
Il y a près d’une semaine, une photo de mineurs marocains faisait le tour du web. Elle les montrait s’abritant dans les tambours à linge d’une laverie parisienne, dans le quartier de la Goutte-d’Or, pour échapper au froid hivernal. Cette semaine dans l’émission spéciale Marocains du monde de Radio 2M, Fathia El Aouni et Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi, sont revenus sur le phénomène de ces mineurs errant dans les rues de la capitale française.
Deux personnes qui ont pu entrer en contact avec ces enfants apportent leur éclairage sur leur situation. Il s’agit de Touraya Bouabid, présidente de l’Association marocaine d’entraide aux mineurs en situation précaire (Amesip) et Ahmed Lamliki, sociologue et professeur dans une école de travail social.
«Cette photo marque les esprits. Jamais on aurait imaginé voir des gosses dans des machines à laver», souligne Fathia El Aouni en introduction. La problématique est bien plus large qu’on ne peut le penser. Le froid «ne concerne pas seulement ces Marocains, mais aussi les SDF et les réfugiés en France», précise à son tour Mohamed Ezzouak.
Toxicomanie et perdition
La présidente de l’Amsip a entendu parler de ces enfants par la presse en mars dernier. «Ils étaient une quarantaine à l’époque», se souvient Touraya Bouabid. Et d’ajouter : «J’ai rencontré trois de ces jeunes. Ils étaient âgés de 18, 16 et 14 ans selon leur dires.» La majorité des profils qu’elle rencontre viennent de Fès, puis Tanger, Chefchaouen et enfin de Casablanca.
La Franco-marocaine se rend à l’évidence : certains d’entre eux veulent «revenir en Espagne». «Certains partent très jeunes puis sont accueillis dans différents centres d’accueil, continuent en Andalousie, puis à Barcelone où ils sont pris en charge. Ils font un long chemin avant d’arriver à Paris», dit-elle. Livrés à eux-mêmes, ces enfants «écorchés vifs» deviennent par conséquent «agressifs».
«Aujourd’hui, ces enfants sont dans un monde irréel, sous drogues. Ils sont fatigués, ne se laissent pas faire, mais sont épris de liberté. Pour eux, la Goutte d’Or, c’est un grand terrain de jeu.»
Le phénomène ne date pas d’hier. «De nombreux travaux ont été réalisés depuis les années 90», précise le sociologue Ahmed Lamliki. Avec l’avènement d’internet, cette cause est devenue de plus en plus connue, surtout au début des années 2010/2011.
«Quand vous vous baladez dans le quartier de la Goutte-d’Or, vous les trouvez les uns avec les autres en train d’errer. Les approcher n’est pas facile. Ils ont vécu des phases de déstructuration qui font d’eux une horde de gamins qui ressemblent à une meute de loups, d’après ce que j’ai pu percevoir. Ils sont en quête de moyens de survie, ils se protègent les uns les autres.»
C’est sans compter qu’ils se méfient des services sociaux et craignent «l’éventualité de se faire expulser», ajoute le professeur. Malgré les maladies «comme la gale», ils refusent toute aide. «Ils ont besoin de soins, de se réassurer et de rétablir leur relation avec l’adulte», précise Ahmed Lamliki.
Elaboration d’une convention-partenariat
Au niveau des autorités marocaines et françaises, la situation est compliquée, même si la France est «signataire de la convention internationale des droits de l’enfant», rappelle Mohamed Ezzouak.
Touraya Bouabid indique que la mairie de Paris a amorcé un travail avec l’Amsip. Elle «soutient et entend» l’ONG en ayant mis en place un «Centre d’action sociale protestant qui est là pour aider ces jeunes».
De son côté, Ahmed Lamliki se veut rassurant : «On est en cours d’élaboration d’une convention-partenariat. Cette dernière va permettre, dans le cadre du mandat confié au Centre d’action sociale protestant, avec des moyens dédiés, de travailler un premier temps sur le diagnostic puis de répertorier ces enfants pour savoir d’où ils viennent. Enfin, il faut travailler sur la question du soin et du lien. Les seuls liens qu’ils ont sont ceux de la bande et de la meute.»
La période de diagnostic devrait s’étendre sur «six mois» pour connaître ces enfants et leur proposer «des solutions et des projets de vie».
Pour écouter le replay de l'émission cliquer ici :


...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/60640/emission-speciale-mineurs-marocains-errant.html

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