Rappel, 18/12/2017
Nous publions ci-après un article du
Dauphiné Libéré qui parle de notre ami (et rédacteur citoyen
d’Alp’ternatives) Etienne Trautmann. Il a publié pour nous 3 articles
sonores « Enquête de solidarité » qui marque son attachement à une
hospitalité sans limite. (col de l’échelle#1; Briançon #2; Veynes #3 ).
« Et tandis
que la cordée évoluait pour soutenir la cause des migrants, l’un d’eux a
bien failli mourir de froid, à quelques centaines de mètres seulement.
Une triste ironie qui démontre comme la solidarité est bien une histoire
de vie ou de mort.
Étienne Trautmann, co-organisateur de l’événement
sous l’égide des Citoyens Professionnels de la Montagne Solidaire n’a
pas hésité à venir en aide à Moussa, 22 ans, prisonnier des neiges.
« Il
avait le numéro d’un ami à moi, je ne sais ni comment ni pourquoi, mais
ça lui a sauvé la vie. Mon ami m’a appelé pour me prévenir, et j’ai
quitté le groupe de la cordée aussitôt pour le chercher dans un couloir
d’avalanche. Les migrants empruntent souvent les pentes très raides,
parce que la neige est plus dure. » explique-t-il. Étienne a aussitôt
appelé le PGHM, prêt à intervenir si un accident était avéré. Et il lui a
fallu 1h15 de marche pour trouver le malheureux : » J’ai essayé de
suivre des traces, de jumeler, et j’ai enfin entendu une voix faible. Je
l’ai trouvé pieds nus, frigorifié, incapable de faire un pas de plus.
J’ai rappelé aussitôt le PGHM, qui devait déjà être parti. En deux
minutes, ils étaient là, et ils ont été extraordinaires. » explique
Étienne avec une émotion perceptible. Le jeune homme, originaire de
Guinée Conakry, a été hélitreuillé puis est entré en urgence à l’Hôpital
des Escartons, en état d’hypothermie et avec des gelures de niveau 2 au
pied gauche.
Étienne s’est enquis de son état toute la journée. Avec
humilité, il confiait son sentiment : « Je suis professionnel depuis 25
ans, et je serais incapable de faire ce qu’il a fait. On ne peut pas
gravir des montagnes de neige comme ça, encore moins avec des petites
baskets. C’est là toute l’alerte qu’on essaie de donner : c’est bien
trop dangereux. Comme il m’a dit, c’est son troisième traumatisme, après
avoir survécu à la traversée de la Libye, puis à celle de la
Méditerranée, il a bien failli mourir dans la neige. Il faut arrêter de
jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Ce n’est pas de
leurs faits, ils suivent des instructions, mais des vies sont en
danger. Aujourd’hui, on est encore passé à côté d’un drame. » »
Valérie Merle
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