Plusieurs ONG attaquent le gouvernement français sur son silence. (Montage Obs)
Le navire humanitaire sera finalement accueilli par l'Espagne. A l'exception des dirigeants corses, la France est restée muette.
Ce
mardi matin à 11 heures, le navire "Aquarius", affrété par l'ONG
française SOS Méditerranée, fait toujours des ronds dans l'eau à une cinquantaine de kilomètres à l'est des côtes maltaises.
Mais plus pour longtemps : après 72 heures de confusion, marquées par
les refus successifs de l'Italie et de Malte, les 629 migrants à bord
(dont 123 mineurs isolés, 11 enfants en bas âge et 7 femmes enceintes),
sauvés au large de la Libye, devraient pouvoir accoster en Espagne dans
quelques jours après la proposition, lundi, du nouveau gouvernement de
Pedro Sanchez .
"L'Espagne honore les engagements internationaux en matière de crise humanitaire. [...] Il est de notre obligation d'aider à éviter une catastrophe humanitaire et d'offrir un 'port sûr' à ces personnes", écrit Madrid dans un communiqué.
Au-delà des rodomontades du ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, qui a crié victoire lundi soir en
voyant la situation débloquée, les trois jours de crise ont été marqués
par le silence assourdissant des autorités françaises, pourtant
interpellées par plusieurs ONG. Car la solution espagnole, pour
"encourageante" qu'elle est, n'est pas la plus facile pour l'"Aquarius",
actuellement à 1.400 kilomètres du port de Valence.
"Atteindre l'Espagne prendrait plusieurs jours. Avec 629 personnes à bord et une météo qui se détériore, la situation risquerait de devenir critique", expliquait SOS Méditerranée lundi soir sur son compte Twitter.
Le ravitaillement opéré par Malte, lundi, ne permettait de
distribuer qu'un seul repas par personne ce mardi, ajoute l'ONG. Des
vivres supplémentaires ont été livrés dans la matinée par un navire
italien.
La Commission européenne a appelé lundi à un "règlement rapide" de la
situation de l'"Aquarius", évoquant un "impératif humanitaire". David Beversluis, médecin de MSF se trouvant à bord, décrit la situation :
"Les rescapés sont épuisés, déshydratés, parfois brûlés par le mélange d'essence et d'eau de mer."
"Non-assistance à personnes en danger"
Lundi après-midi, Médecins du Monde a dénoncé l'inaction de la France sur le dossier.
"Monsieur Emmanuel Macron, vous ne pouvez pas qualifier de 'crimes contre l'humanité' les persécutions des migrants en Libye, faire du sauvetage en mer une 'grande cause nationale' et vous abstenir, au risque d'être complice de non-assistance à personnes en danger", écrit l'ONG sur Twitter.
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