Par Dimanche 22 Juillet 2018
Une
démarche qui jette le discrédit sur l'Union européenne qui porte au
front le respect des droits de l'homme et le droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes.
Le respect du droit international est une
ligne rouge à ne pas franchir. L'Union européenne a osé... Elle s'est
entendue avec le Maroc sur un nouvel accord de pêche qui inclurait le
Sahara occidental. Ce qui va à l'encontre de l'arrêt rendu par la Cour
de justice européenne.
Que disait-il? «Compte tenu du fait que le
territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du
Royaume du Maroc, les eaux adjacentes au territoire du Sahara occidental
ne relèvent pas de la zone de pêche marocaine visée par l'accord de
pêche», avaient jugé les magistrats européens. «En concluant cet accord,
l'Union européenne (ndlr) a violé son obligation de respecter le droit
du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination», ont souligné les
juges de la Cour européenne dans leur arrêt rendu, le 27 février 2018.
Une victoire juridique éclatante pour le Front Polisario garant du droit
du peuple sahraoui qu'il ne savourera pas très longtemps. L'Union
européenne et le Maroc qui ont fait le dos rond dans un premier temps
s'attelleront à trouver la parade. Après des mois de négociations, le
Maroc, et l'Union européenne (UE) se sont mis d'accord sur le
renouvellement de leur accord de pêche, ont annoncé le 20 juillet les
deux compères. Le Maroc et l'UE «se sont entendus sur le contenu du
futur accord de pêche durable et son protocole d'application», ont-ils
indiqué dans un communiqué conjoint, publié à l'issue d'un nouveau round
de négociations à Bruxelles. Les deux parties «s'engagent à prendre les
mesures nécessaires en vue de l'entrée en vigueur de l'accord de pêche
et de son protocole dans les meilleurs délais», souligne ce document.
L'accord qui n'a pas encore été ratifié par les États européens membres
de l'UE et le Parlement européen n'a pas tenu compte des recommandations
des juges de la Cour de justice européenne. Il englobe le Sahara
occidental. Une information confirmée par une source diplomatique
marocaine. Ce qui serait aux antipodes des conclusions de la décision
prononcée le 27 février 2018. La Cour de justice européenne avait mis
l'accent sur le fait que l'UE et le Maroc ont décidé d'appliquer
l'accord qu'ils ont mis en vigueur le 28 février 2007 au Sahara
occidental, sans qu'ils aient jugé utile de tenir compte du «statut
séparé et distinct» du Sahara occidental qui, rappelons-le, est inscrit
sur la liste de l'ONU, des territoires qui restent à décoloniser. La
sentence est tombée comme un couperet. «En concluant cet accord, l'Union
européenne (ndlr) a violé son obligation de respecter le droit du
peuple du Sahara occidental à l'autodétermination», ont souligné les
juges de la Cour de justice européenne dans leur arrêt rendu, le 27
février 2018. La Commission européenne avait dans un premier temps
annoncé qu'elle en avait pris acte et qu'elle examinerait de près ce
jugement afin d'en déterminer les conséquences et les éventuelles
mesures à prendre avant de prendre un virage à 180 degrés. La Commission
européenne, qui avait annoncé qu'il est «possible d'étendre les accords
bilatéraux avec le Maroc au Sahara occidental sous certaines
conditions», a fini par piétiner l'arrêt rendu par la Cour de justice
européenne. Le Front Polisario s'est légitimement insurgé contre cette
décision et a condamné fermement cette décision», a indiqué un
communiqué du ministère sahraoui de l'Information, qui promet
«d'attaquer cette décision devant la Cjue». Les responsables sahraouis
ont dénoncé une UE «qui tourne le dos à la justice pour protéger des
intérêts politiques et financiers à court terme et entrave les efforts
de paix» au Sahara occidental, et ont exhorté les eurodéputés «à assumer
toutes leurs responsabilités et à rejeter cette proposition illégale.
La balle est désormais dans l'enceinte du Parlement européen. Sa
crédibilité est en jeu...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire