Le roi du Maroc et le président français
ont inauguré jeudi 15 novembre le premier TGV d’Afrique qui relie en
deux heures Tanger à Casablanca. Derrière cette inauguration, les liens
sacrés entre la France et le Maroc qui ne doivent souffrir d’aucune
tension sur la ligne.
Onze ans après l’accord franco-marocain conclu sous l'égide de
Nicolas Sarkozy, et huit ans après la signature définitive du contrat,
le TGV marocain, le premier du genre sur le continent africain, a été
inauguré à Tanger jeudi 15 novembre par Mohammed VI et Emmanuel Macron,
venu pour une visite de travail de quelques heures. Un projet
budgétivore (près de deux milliards d’euros, auquel la France a
contribué pour moitié), dont la viabilité économique est contestée, mais
voulu avant tout comme une nouvelle vitrine de l’axe Paris-Rabat et un
argument pour l'industrie ferroviaire tricolore qui peine à trouver des
débouchés à l'export.
Jusqu'à présent, il fallait près de cinq heures pour rallier en
train la pointe nord du pays, Tanger, à la capitale économique au
nord-ouest, Casablanca, sans compter les retards occasionnés par un
fonctionnement en voie unique et d’incessantes pannes techniques souvent
dénoncées par les usagers. Ce temps de parcours va être réduit à 2 h 10
grâce aux 200 kilomètres de ligne à grande vitesse construits entre
Tanger et Kenitra, et au triplement des voies entre Kenitra et
Casablanca pour améliorer la fluidité du trafic. Il sera désormais
possible de faire l'aller-retour en une journée, ce qui n'était
auparavant envisageable qu'en avion. La date du démarrage de
l'exploitation commerciale est prévue fin novembre.
Sur la portion de voie dédiée, les douze rames construites par Alstom
circuleront à grande vitesse. L’ONCF, l’office des chemins de fer
marocain, prévoit une fréquence d'un train par heure, et dans un proche
avenir, un train par demi-heure. L'objectif à terme est de 6 millions de
passagers par an. Mais les interrogations demeurent autour de ce super
TGV, notamment pour ce qui est de son accessibilité tarifaire dans un
pays marqué par la pauvreté, les inégalités sociales et territoriales.
Ce projet a été largement financé par la France (51 %) : Alstom
pour les douze rames Avelia Euroduplex, Cegelec pour les sous-stations
électriques, un consortium Colas Rail/Egis Rail pour les voies et les
caténaires, la SNCF pour l’assistance à la maîtrise d’ouvrage auprès de
l’exploitant ONCF (Office national des chemins de fer marocains),
Ansaldo STS France et Ineo pour la signalisation et la
télécommunication.
Le président français, entouré d’une délégation resserrée, est
arrivé au pas de course dans la ville du détroit, rebaptisée Tanger
Métropole depuis que le roi du Maroc y a lancé de grands projets
d’infrastructures pour en faire le second pôle économique du royaume,
dont le fleuron industriel est l’usine Renault, une des plus grandes du
groupe automobile à l’étranger, adossée à l’imposant port de Tanger-Med.
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