5/12/2018
La Cimade, avec Amnesty International,
l’Anafé, Médecins du Monde, Médecins sans frontières et le Secours
catholique Caritas France alerte la presse sur la situation à Briançon
alors qu’un froid hivernal commence à s’installer.
Nos associations alertent sur l’insuffisance de prise en charge et
sur les refoulements systématiques d’hommes, de femmes et d’enfants qui
tentent de franchir la frontière franco-italienne, dans la région de
Briançon, souvent au péril de leur vie, alors qu’un froid hivernal
commence à s’installer.
« Plus de trente personnes ont dû être secourues depuis l’arrivée
du froid, il y a un mois, et nous craignons des disparitions. Certaines
personnes n’ont pas de téléphones portables, rien sur le dos, alors
qu’il fait -10°C dehors. Comment fait-on pour dormir tranquillement,
alors qu’on craint que chaque nuit un accident mortel ne se produise
dans nos montagnes ? », s’alarme Michel Rousseau de l’association briançonnaise, Tous Migrants.
Les témoignages reçus indiquent que les personnes migrantes prennent
de grands risques pour arriver à Briançon, malgré les alertes qu’elles
reçoivent sur les dangers. Outre l’emprunt de chemins escarpés et
enneigés, elles font face aux risques de courses-poursuites avec les
forces de l’ordre dans les montagnes et à celui d’être refoulées vers
Clavière, premier village italien où aucun lieu d’accueil n’existe et
ce, malgré les températures négatives.
« Les personnes refoulées en pleine nuit vers Clavière ont vécu
de graves traumatismes, notamment lors du passage de la frontière. Elles
ont besoin d’un accueil dans ce village. Pourtant les militants qui
souhaitent leur venir en aide craignent d’être poursuivis en justice au
titre de ce qui est appelé le « délit de solidarité », ajoute Agnès
Lerolle, chargée de coordination des acteurs locaux engagés auprès des
personnes migrantes à la frontière franco-italienne.
« Nous soutenons les acteurs locaux qui chaque jour agissent
auprès de ces personnes pour leur apporter une aide humanitaire et
demandons aux autorités que ces hommes, femmes et enfants soient pris en
charge tel que l’exige le droit », ajoute-t-elle.
L’hiver dernier, trois personnes migrantes – à notre connaissance –
ont trouvé la mort dans la région. La situation mérite une réponse
humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive. Les
frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit
n’est pas appliqué. Les personnes migrantes doivent pouvoir y trouver
la protection à laquelle elles ont droit, conformément aux textes
internationaux, européens et français en vigueur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire