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GENÈVE - Le Maroc et le Front Polisario se sont engagés jeudi à Genève à poursuivre les pourparlers pour le règlement du conflit du Sahara Occidental, vieux de plus de 40 ans, malgré le rejet du Maroc du principe de l'autodétermination.
Le Mur au Sahara Occidental |
GENÈVE –
Après le départ des Espagnols du Sahara Occidental , le Maroc a envahi
le territoire [en 1975], pourtant déclaré non autonome par les Nations Unies, et
l’occupe illégalement malgré les résolutions de l’Assemblée Générale de
l’Onu et du Conseil de Sécurité qui soulignent que la solution du
conflit doit passer par l’autodétermination du peuple du Sahara
Occidental.
À l’issue des travaux de la table-ronde, l’Envoyé personnel du
Secrétaire Général des Nations Unis pour le Sahara Occidental, Horst
Köhler, a indiqué dans un point de presse que les discussions de deux
jours de la table-ronde, initiée par lui-même, étaient “intensives”,
félicitant les délégations pour leur “engagement ouvert et dans un
esprit de respect mutuel”.
Il s’est dit “très heureux” de relever que les délégations, notamment
le Maroc et le Front Polisario, “se sont engagées à poursuivre leurs
efforts”, espérant que ce processus “sera guidé avant tout par un souci
des hommes et des femmes, des enfants et des jeunes du peuple du Sahara
Occidental”. Horst Kohler s’est dit encore convaincu qu’une solution
“pacifique” à ce conflit est “possible”.
Pour leur part, les Sahraouis ont réaffirmé leur volonté de
poursuivre les discussions avec le Maroc dans le cadre des résolutions
pertinentes du Conseil de Sécurité qui prévoient l’organisation d’un
référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui.
“Nous sommes venus avec un esprit constructif. Ce qui est demandé au
Maroc, c’est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans
le cadre des efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général de
l’Onu, Horst Köhler, et des résolutions du Conseil de Sécurité pour une
solution juste dans l’attente de la création d’un climat favorable pour
instaurer un climat de confiance entre les deux parties”, a indiqué le
chef de la délégation Sahraouie, Khatri Eddouh.
Une solution pacifique au conflit est possible
Il a estimé qu’il est “bénéfique” de créer cette confiance mutuelle
entre les deux parties au conflit, notamment pour ce qui concerne “le
respect des droits de l’homme dans les territoires occupés, la
libération des prisonniers politiques sahraouis, entre autres le groupe
de Gdeim Izik, et l’ouverture des territoires occupés pour les
journalistes, des observateurs internationaux et les militants des
droits de l’homme pour s’enquérir de la situation dans cette partie
occupée du Sahara Occidental”.
La partie Marocaine a, cependant, réaffirmé sa position qui fait
blocage au processus de négociations et qui rejette d’un trait le
référendum d’autodétermination.
Au cours d’une conférence, le chef de la délégation Marocaine, le
Ministre des Affaires Etrangères Nasser Bourita, a montré clairement le
refus de changer la position de son pays et, à aucun moment, il n’a fait
référence à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental en
faisant, selon des observateurs, sa propre lecture de la résolution 2440
du Conseil de Sécurité.
En effet, la résolution 2440 du Conseil de Sécurité avait enjoint, le
31 octobre dernier, le Maroc et le Front Polisario, représentant
légitime du peuple du Sahara Occidental, de reprendre les négociations
“sans préconditions et de bonne foi” en vue de parvenir à une solution
politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette
l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
Dans ce contexte, la table-ronde, à laquelle l’Algérie et la
Mauritanie ont participé en tant que pays voisins et observateurs,
devait aboutir à la relance des négociations directes entre le Maroc et
le Polisario, mais M. Köhler a préféré, selon toute vraisemblance, à
conduire ce format, en convoquant une autre table-ronde au cours du
premier trimestre de 2019, dans l’espoir de trouver un terrain d’entente
entre les deux parties en conflit.
Une nouvelle dynamique est en marche
Dans ce cadre, le Ministre des Affaires Etrangères, Abdelkader
Messahel, a indiqué que les efforts de l’émissaire Onusien “ont permis
la tenue de cette réunion de Genève qui crée une dynamique nouvelle dans
le processus de règlement de la question du Sahara Occidental”.
En effet, le premier résultat “positif”, estiment des observateurs,
aura été le fait de “faire asseoir autour de la même table les deux
parties en conflit”, après six ans de blocage du processus de
négociations.
L’essentiel, pensent-ils, c’est que “nous assistons à une situation
de déblocage qui favorisera notamment la reprise des négociations et la
mise en œuvre d’une feuille de route” lorsque Horst Köhler passera du
rôle de “facilitateur” à celui de “médiateur”.
Il faut noter que ce nouveau contexte est rendu possible,
admettent-ils, grâce à une “nouvelle approche” des États-Unis vis-à-vis
de ce dossier où pratiquement ils ont montré leur agacement sur le statu
quo.
Le pays de Donald Trump a bataillé, au cours de la dernier session du
Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental, pour que le mandat de
Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara
Occidental (Minurso) soit prorogé de six mois seulement afin de trouver,
dans le cadre des prochaines négociations Maroco-Sahraouies, la
solution prônée par les résolutions du Conseil de Sécurité.
Cependant, ces mêmes observateurs affichent un certain “scepticisme” quant à l’évolution de la position Marocaine sur le dossier, notamment
du fait que ce pays, même s’il a reçu, ces dernières années, de lourdes
défaites sur le plan du droit international, est toujours soutenu par la
France, un des cinq membres du Conseil de Sécurité.
Aps
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