COMMUNIQUÉ DES SIGNATAIRES :
-AL FAHSI Abdelhak,
-AL GHALEBZOURI Ismail,
-AL MESSAOUDI Abdelkrim
Nous assumons pleinement le contenu de ce COMMUNIQUE.
Depuis notre présence dans cette prison, nous sommes exposés
périodiquement à des attaques physiques. Nous subissons constamment la
violence verbale et la diffamation raciste, et cela porte atteinte à la
dignité de l'être l'humain détenu. Nous avons été isolés les uns des
autres, dans des ailes différentes. Nous sommes placés dans des cellules
surpeuplées avec des criminels, des meurtriers et auteurs d'agressions,
mettant ainsi notre vie en danger constant.
Dans cette prison, nous
dormons à même le sol, dans le froid, avec des poux, des rats et des
cafards. Nous subissons des provocations constantes, à cause de notre
appartenance [au RIF], en particulier le régime de fouille systématique
auquel on nous a soumis . Ils nous obligent à parler Arabe avec nos
mères au téléphone et entre nous, partout où nous nous retrouvons
ensemble. Ils nous empêchent d'avoir accès aux livres sur l'Histoire du
RIF et tout ce qui se rapporte à la région. Ils nous provoquent
délibérément lors de la visite, de sorte que nous passons une
demi-heure à la fouille. Aussitôt que nous sommes entrés dans la salle
de visite, on nous annonce que le temps est écoulé. Nous ne voyons nos
proches qu'une fois par mois, en raison de la distance et le coût des
frais de déplacement. Quant aux communications téléphoniques, nous
n'avons le droit de contacter nos familles qu'une fois par semaine,
pendant, tout au plus, 10 minutes, et même là, il y a toujours un
surveillant pour écouter le contenu de la communication et savoir qui
est à l’autre bout du fil.
Toutes ces provocations sont
préméditées. Nous sommes les seuls à vivre ce traitement, [et] au su
et au vu des fonctionnaires de l'administration pénitentiaires. Comme si nous étions un danger pour les citoyens dans les villes, comme si
c'était nous qui avions détourné des milliards des fonds publics.
En somme, ils nous traitent comme si nous étions du étrangers et non
des enfants du pays. Mon Dieu, Ô mon pays, est-ce bien un tel sort que
mérite celui qui te défend, et rêve que tu sois assez vaste pour
accueillir tout le monde sans exclusion ? Qu'on lui accole des
accusations fantaisistes au nom d'un droit aveugle ? Qu'il soit jeté en
une telle prison à souffrir de toutes ces peines et recevoir les pires
traitements, comme si nous étions encore dans les années de braises et
de plomb ?
Nous portons à la connaissance de tous les groupes de
la société civile qui défendent les droits de l'homme, tous les
militant(e)s, et nos frères en Europe, afin d'exercer une pression et
d'intervenir, de toute urgence, pour mettre un terme à cette farce, et
pour que nous soyons transférés de cette prison.
Les détenus du mouvement populaire rifain, à la prison de Bourkaiz ,crient au secours !
Une salutation à tous les militant(e)s, braves, ainsi qu’à toutes les
masses populaires rifaines, à nos frères de la diaspora et à tous les
partisans de la cause.
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