SPS
20/02/2019 - 14:24
L'ambassadeur de la République arabe sahraouie
démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé, mardi à
Alger que le vote par Parlement européen (PE) des nouveaux accords avec
le Maroc dans le domaine du commerce et de la pêche avait de "graves"
répercussions politiques dans la région et entravait la solution
politique à la question du Sahara Occidental.
"Ces accords sont dangereux du fait qu'ils coïncident avec la
nouvelle dynamique à la lumière des perspectives prometteuses pour la
réalisation de progrès dans le processus de paix où un deuxième rond de
négociations directes est prévu en mars prochain", a déploré
l'ambassadeur sahraoui sur les ondes de la radio nationale algérienne I.
La France et l'Espagne ont poussé le PE à se soumettre au pouvoir
exécutif, faisant fi des décisions de la Cour de justice de l'Union
européenne (CJUE) qui a décidé en 2016 qu'aucun accord ne peut être
conclu entre l'UE et le Maroc incluant le territoire du Sahara
Occidental sans consentement du peuple sahraoui à travers son
représentant, reconnu par les Nations unies, le Front Polisario", a
ajouté le diplomate sahraoui.
"En dépit de cela, le PE s'est dirigé +consciemment+ vers la
violation de cette décision et malgré l'opposition de certains députés
eurodéputés ayant appelé à la consultation de la CJUE", s'interrogeant
sur "l'objectif de la France et l'Espagne de prendre de tels pas au
moment où le règlement politique connait une dynamique après six ans
d'arrêt".
L'ambassadeur sahraoui estime que le rejet et les réserves de 300
parlementaires européens concernant ce projet d'accord témoigne de
l'absence d'un consensus ou d'une majorité écrasante, cependant, a-t-il
dit "une force a exercé des pression pour faire passer cette loi sous
prétexte que le Maroc leur assure des prestations en matière de sécurité
et de migration", ce qui contribue au maintien des visées colonialistes
dans la région au détriment de la "souveraineté des peuples".
Selon, le diplomate sahraoui, "la France a financé, armé, entrainé et
coopéré avec le régime marocain pour renforcer sa présence dans le
Sahara Occidental".
"Le Front Polisario, soutenu par le peuple sahraoui, ne restera point
les bras croisés devant cette décision" a assuré M. Taleb Omar,
ajoutant que "le Polisario attend juste le parachèvement des procédures
du vote et son officialisation pour pouvoir présenter son appel à la
CJUE".
A ce propos, l'ambassadeur sahraoui à Alger a annoncé que la partie
sahraouie poursuivra son combat en dénonçant ces politiques dans le
cadre des lois en vigueur pour faire face au pillage des ressources
sahraouies", faisant savoir que les dirigeants sahraouis soumettront,
prochainement, leur appel auprès de la CJUE.
S'agissant du nouveau round de négociations entre les deux parties du
conflit, prévu en mars sous l'égide de l'ONU, M. Taleb Omar a exprimé
son souhait d'évoquer les questions de fond et de dépasser l'étape de
rétablissement de confiance pour passer à l'application des résolutions
onusiennes notamment l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
Il a affirmé à ce propos, que le front Polisario est "attaché à
l'application de la résolution 2440 et à la nécessité de poursuivre les
négociations sans conditions préalables en vue de parvenir à
l'autodétermination en dépit des tentatives du régime marocain qui fuit
ses responsabilités et crée des obstacles" visant la mise en échec du
processus de règlement basé sur les résolutions de la légalité
internationale".
Il a appelé, dans ce sens, la communauté internationale à "exercer
davantage de pression" sur l'occupant marocain pour qu'il se conforme au
droit international, vu que le conflit du Sahara Occidental est "une
question de décolonisation et la solution intervient à travers la
consultation du peuple sahraoui et le respect de sa volonté".
La partie sahraouie se présentera au deuxième round des négociations
avec "un agenda clair", a-t-il soutenu, réitérant l'attachement du front
Polisario à la résolution juridique et au droit à l'autodétermination,
outre son attachement aux questions susceptibles de redynamiser le
processus de paix à savoir "la libération des détenus politiques et
l'ouverture des territoires sahraouis occupés aux observateurs
internationaux pour s'enquérir des situations des droits de l'Homme dans
la région notamment au moment où le Maroc poursuit la violation des
droits du peuple sahraoui".
Le diplomate sahraoui a, par ailleurs, salué le soutien des organisations non gouvernementales à la question sahraouie.
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