Le
maire de Grenoble a remis à Cédric Herrou, cet agriculteur condamné
pour avoir aidé des migrants, la médaille de la ville. Le préfet de
l'Isère n'a pas apprécié.
Le préfet de l'Isère a recadré ce mardi le maire
EELV/FG de Grenoble, Eric Piolle, qui a remis la veille la médaille de
la ville au défenseur des migrants Cédric Herrou, en se présentant
lui-même comme "délinquant solidaire". C'est un tweet publié en marge de
la cérémonie qui a suscité l'ire de la préfecture, dans lequel
l'élu fait état d'un courrier adressé parallèlement au procureur de la
République à Grenoble.
"La solidarité envers les exilé.e.s reste un délit"
"Je vous écris ce jour puisque la solidarité envers les exilé.e.s reste un délit. Forte de sa politique d'accueil et d'aide, la Ville de Grenoble enfreint l'article L 622-1 du CESEDA. Condamnez-moi", a tweeté l'élu.
"Le préfet de l'Isère déplore des propos qui
appellent à commettre des infractions ou des actes illégaux, alors même
qu'ils sont tenus par un maire auquel les lois de la République confient
des responsabilités d'officier de police judiciaire et la charge de
faire respecter l'ordre public", a dénoncé la préfecture dans un
communiqué. "Prôner l'illégalité ou cautionner des infractions pourtant
condamnées par l'autorité judiciaire n'est pas une conduite anodine",
ajoute le préfet.
Condamné quatre mois de prison avec sursis
L'agriculteur Cédric Herrou a été condamné en appel en août à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants dans la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Le 22 avril, l'Assemblée nationale a voté l'assouplissement du délit de solidarité,
exemptant désormais de sanctions les militants qui apporteraient des
soins, un hébergement et de la nourriture aux migrants sans qu'il y ait
de contrepartie lucrative.
Une évolution insuffisante pour le maire de Grenoble
qui réclame, dans son courrier au procureur préalablement diffusé à la
presse, l'abrogation du "délit de solidarité" et davantage de protection
pour les aidants comme Cédric Herrou, mais aussi pour des municipalités
comme la sienne dont les "actions collectives" pour accueillir les
réfugiés, selon lui, leur font "courir un risque pénal".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire