Alors que la plupart d’entre eux vivaient de leur petit boulot, dans le secteur informel généralement, pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, les Subsahariens du Maroc se sont retrouvés du jour au lendemain, des suites du confinement, sans aucune source de revenu ni aide financière quelconque.
Ainsi, la Fédération des Africains subsahariens de Mohammedia (FASAMO), a fait un appel à l’aide en denrées alimentaires pour porter assistance à cette catégorie, quelque 200 familles (300 personnes) impactées par les répercussions de la pandémie du Covid-19.
Créée en 2019 suite à la fusion de plusieurs associations subsahariennes, la FASAMO oeuvre à assister les subsahariens dans le cadre social et humanitaire, mais aussi dans les domaines où la loi l’y autorise, crie aujourd’hui à l’aide, affirmant ne plus disposer des moyens suffisants pour remplir son rôle auprès des personnes dans le besoin, puisque l’association « est un nouveau-né et la demande est énorme« .
« La plupart des subsahariens ont des occupations informelles, donc n’ont pas de CNSS raison pour laquelle leur situation financière devient préoccupante car paralysée. Ce qui est encore alarmant, c’est que bon nombre sont des femmes avec enfants à charge et se trouvent dos au mur pour les nourrir, acheter les couches, les médicaments et les besoins basiques de cet ordre », explique la Fondation.
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Joint par Hespress Fr, Marius Guede, président de la FAMASO, nous indique que la structure a sous la main plus de 300 personnes en besoin, soit 200 familles, dont certaines avec 5 ou 6 enfants à charge. Pour pouvoir gérer cette situation, la fondation a créé plusieurs groupes Whatsapp pour communiquer avec elles et tenter d’aider.
« Ces gens vivaient normalement, jusqu’à ce qu’ils soient confinés. La crise de denrées alimentaires au sein de notre fondation a commencé avec le confinement, voire même avant, puisqu’il y a des individus qui ne partaient plus au travail depuis le 1er mars », nous explique Marius.
Interrogé si la fondation a pu récolter des dons de la part des particuliers ou associations marocaines, notre interlocuteur nous fait savoir, que c’est très rare, citant ainsi le cas d’un médecin qui a pu leur procurer 50 menus par jour de chez Macdo.
« Nous avons 300 personnes en besoin. Donc nous avons créé 6 groupes composés chacun de 50 personnes. Et chaque jour c’est un groupe qui bénéficie de ses menus-là. Pour les autres, on cotise au sein de la fondation, 10 dhs ou 20 dhs par membre, pour pouvoir acheter du riz, des pâtes et du lait pour nourrir les autres», nous confie-t-il.
Un membre d’un réseau marocain intitulé ELCUFODOM basé à Mohammedia et qui travaille dans l’accompagnement juridique des Marocains mais aussi les Africains et lutte pour l’égalité, était parmi les premiers à soutenir la FAMASO en lui procurant des aliments depuis le début de la crise sanitaire au Maroc, nous indique Marius.
«C’était la première association à nous avoir aidé. Ils nous ont donné trois grands paquets de provisions, avec de l’huile, du riz et tous les aliments nécessaires. Le président nous avait même demandé de donner un paquet à une fille dont la mère et le père ont été arrêtés le mois passé», poursuit le président de la Fondation.
Interrogé si la fondation a demandé de l’aide auprès de l’Etat, ou si elle a pu s’en procurer auprès des autorités locales de Mohammedia après le confinement, Marius répond: « Quand vous êtes sur le terrain en tant que fondation ou association, c’est très compliqué. Ici à Mohammedia, ça va puisque les gens nous connaissent plus au moins (…) mais on s’est toujours débrouillé avec nos propres moyens. Mise à part l’école gratuite pour les enfants subsahariens, qui nous a été accordée par le délégué du ministère de l’éducation nationale, j’avais demandé en 2017 une aide quand j’étais à la tête d’une association d’Ivoiriens, mais on m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas d’argent».
Cela dit, le président de la FAMASO, a tenu à remercier les autorités locales pour tout ce qu’elles ont fait et continuent de faire pour les Subsahariens, notamment en matière de sécurité, et ce « tout le temps et non pas pendant la période de confinement seulement », précise-t-il.
« Les autorités locales nous ont permis de nous regrouper en tant qu’association et fondation, et régler nous-mêmes nos soucis avant d’aller vers elles, et ça c’est une très bonne chose. Le contrôle de la résidence n’est pas aussi sévère , parce qu’ils savent qu’il y a des situations irrégulières, mais ferment les yeux. La libre circulation est là », assure Marius.
Consciente du fait que « le confinement n’est pas près de finir », la FAMASO adresse ainsi un appel d’aide en denrées alimentaires et produits de première nécessité au profit des Subsahariens, et remercie par ailleurs les Marocains et les Marocains « pour l’accueil chaleureux » qui leur permet de vivre au Maroc comme chez eux.
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