Communiqué de Presse
Chez Roger
03/10/2020
Mr Roger Didier et une partie de sa famille, personnes
propriétaires de la maison "Chez Roger" situé 3 cours du Vieux Moulin à Gap, nous assignent au tribunal dans dix jours : le 13 octobre à 10h30. Ils demandent une expulsion immédiate sans délai afin de récupérer des bâtiments laissés à l'abandon depuis plusieurs années. La question
que tout le monde se pose est : que vont-ils en faire ? Probablement
les laisser dépérir comme les années précédentes, aucun projet sur ce
terrain n'est en cours...
Y'a t'il donc nécessité à demander une expulsion immédiate et
ainsi
mettre une cinquantaine de personnes à la rue, en pleine période
où les
nuits commencent à être rudes et au moment où la deuxième vague du
covid s'intensifie ?
Il est regrettable de voir un maire s'acharner à mener une
politique
d'exclusion et réactionnaire là où l'inclusion et la solidarité pourraient être une force pour la ville de Gap.
A ce petit jeu Mr Roger Didier n'est pas le seul joueur de la
partie.
L'occupation de cette maison fait suite à l'expulsion illégale du
Césaï,
où la préfète Mme Martine Clavel et l'huissier Mr Scarcella ont volontairement transgressé la procédure juridique en toute
connaissance
de cause. Nous rappelons que ces personnes sont assermentées et
sont des représentants de l'État.
Ce nouveau lieu d'hébergement d'urgence permet de mettre à l'abri
des
enfants, des jeunes, des femmes et des hommes. Il leur offre un
toit, un
lieu où dormir, un accès à l'eau, à des sanitaires, à une cuisine.
C'est
un lieu où la solidarité peut se mettre en place et où de
nombreuses
associations peuvent intervenir (Réseau Hospitalité, Restos du
Coeur,
Emmaüs, Médecins du Monde...), mais aussi des particuliers
apportant
leur aide : dons de nourriture, de vêtements et de mobilier,
permanence
médicale, aide administrative...
Rappelons encore une fois que "Chez Roger" pallie aux carences
d'un État qui ne prend pas entièrement ses responsabilités, et d'une ville
qui ne le fait pas non plus. En effet, le maire de Gap a refusé la
création de
structures d'hébergement, considérant qu'il y en avait déjà assez
sur la
commune alors que celles-ci ne répondent pas aux besoins actuels .
La réalité et l'urgence de la situation dans laquelle se trouvent
les
habitant-e-s mettent en évidence une flagrante contradiction entre
les
paroles du maire de Gap et les fausses bonnes actions de la
préfecture.
A quelques jours de l'hiver, il n'est pas tolérable que des
personnes se
retrouvent à la rue. Nous exigeons que les élus prennent leurs
responsabilités. A défaut d'avoir des propositions correctes
venant
d'eux, nous avons travaillé sur un projet concret pour lequel nous
sommes prêts à nous mettre autour d'une table pour en discuter.
Une chose est sûre, expulser ne résoudra pas les problèmes mais ne
fera
au contraire que les aggraver.
Reste aux décideurs de savoir ce qu'ils veulent : un vrai lieu
d'accueil
avec un projet carré, ou voir fleurir des bidonvilles aux quatre
coins
de la ville.
Faites vos jeux !
Les habitant-e-s de chez Roger. Et l'Amicale Roger'Social.
Co-signataires : Reseau hospitalité et Tous migrants
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