MADRID (Reuters) - La Haute Cour d'Espagne a rejeté mardi une demande de placement en détention de Brahim Ghali, chef du Front Polisario, en considérant que les auteurs d'une plainte l'accusant de crimes de guerre n'avaient pas apporté la preuve de sa responsabilité.
Le dirigeant du mouvement indépendantiste du Sahara occidental, hospitalisé à Logroño, dans le nord de l'Espagne, depuis plus d'un mois après avoir eu le COVID-19, a comparu à distance devant le tribunal de Madrid.
Des organisations de défense des droits de l'homme et des habitants du Sahara occidental accusent Brahim Ghali et d'autres dirigeants du Front Polisario, de génocide, meurtres, terrorisme, torture et disparitions, selon un document judiciaire.
Le chef du Front Polisario rejette ces accusations, a déclaré son avocat, Manuel Olle, aux journalistes après l'audience.
"Les faits qui forment la base de l'accusation contre lui sont absolument et catégoriquement faux", a dit son avocat Manuel Olle à l'issue d'une audition mardi.
L'avocat a demandé que l'affaire soit abandonnée.
L'hospitalisation de Brahim Ghali, que le gouvernement espagnol qualifie de geste humanitaire, a provoqué une crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc, qui dénonce les revendications séparatistes au Sahara occidental.
En signe de protestation, Rabat a relâché les contrôles aux frontières, ce qui a permis à des milliers de migrants d'entrer dans l'enclave nord-africaine espagnole de Ceuta.
L'Espagne a fait savoir mardi par la voix de la porte-parole du gouvernement, Maria Jesus Montero, qu'un retour à la normale des relations diplomatiques avec le Maroc était possible dans les "prochaines heures".
Maria Jesus Montero a ajouté que le gouvernement espagnol s'attendait à ce que Brahim Ghali retourne d'où il vient une fois que sa santé s'améliorera et lui a souhaité un prompt rétablissement.
Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, qui était une colonie espagnole jusqu'au milieu des années 1970 et que le Maroc considère depuis comme faisant partie de son territoire.
La procédure de mardi était une audience préliminaire, la première étape vers un éventuel procès.
Mariana Delmas, avocate de l'accusation, a déclaré qu'elle avait demandé des mesures préventives contre Brahim Ghali afin de l'empêcher de quitter le pays.
"Je les ai demandées parce qu'il est très clair pour moi, il me semble, qu'il va fuir", a-t-elle déclaré aux journalistes.
Manuel Olle a pour sa part indiqué que son client, qui voyage avec un passeport diplomatique algérien, restera en Espagne jusqu'à ce que l'affaire soit résolue et a insisté sur le fait qu'il était toujours en mauvaise santé.
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