| 31 août 2024 14:38 (il y a 18 heures) |
Association France Palestine Solidarité, CGT, Fédération CGT Banques et Assurances, Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Ligue des droits de l’Homme, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Union syndicale Solidaires
BNP Paribas finance l’État israélien en pleine
guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte
d’une colonisation "priorité nationale" en Cisjordanie
occupée.
Dans un contexte de violations massives des droits humains et
du droit international humanitaire par l’armée israélienne, sept
organisations alertent sur l’engagement de BNP Paribas dans une
émission d’obligations de l’État d’Israël.
L’AFPS, la CGT, la FIDH, la LDH, la Plateforme des ONG pour la
Palestine et l’Union Syndicale Solidaires ont envoyé le 2 août un
courrier [1] à la direction de BNP Paribas pour demander
confirmation de cette information et, dans l’affirmative, quelles
dispositions BNP Paribas comptait prendre pour s’en désengager et
se remettre en conformité avec son devoir de vigilance et avec ses
propres engagements.
D’après des documents de l’Autorité américaine des marchés
financiers datés du 5 mars 2024, consultés par le quotidien
l’Humanité [2], BNP Paribas s’est engagée à hauteur de 2 milliards
de dollars dans une émission d’obligations de l’État d’Israël d’un
montant de 8 milliards de dollars réalisée avec trois autres
opérateurs financiers. Il s’agissait de la première opération
financière de ce type pour Israël depuis le début de la guerre. En
finançant la dette souveraine de l’État d’Israël, le groupe BNP
Paribas contribue à la poursuite d’une guerre dont la plus haute
juridiction internationale souligne qu’elle est porteuse d’un
risque génocidaire.
BNP Paribas ne pouvait pas ignorer l’ordonnance de la Cour
Internationale de Justice du 26 janvier 2024, qui a acté du
caractère plausible d’un génocide mené par l’État d’Israël contre
la population palestinienne de la bande de Gaza. Depuis le début
de l’opération militaire israélienne au lendemain du 7 octobre
2023, les violations massives des droits humains et du droit
international humanitaire ont été largement documentées.
Le groupe BNP Paribas a aussi apporté son soutien par cette
émission d’obligations à la politique de colonisation agressive du
territoire palestinien occupé, une des priorités de l’actuel
gouvernement israélien. L’occupation prolongée du territoire
palestinien vient d’être considérée comme illégale par un avis de
la Cour internationale de justice du 19 juillet 2024 qui l’a
assimilée à une annexion de facto. La Cour a rappelé que la
colonisation de ce territoire occupé constitue un crime de guerre
au regard de la Quatrième Convention de Genève.
En tant qu’entreprise, BNP Paribas a l’obligation de se conformer
à son devoir de vigilance sur les conséquences de ses opérations
en matière de respect des droits humains. Le code de conduite du
groupe BNP Paribas [3] indique par ailleurs que « le groupe ne
souhaite notamment pas participer à une quelconque violation des
droits de l’homme par l’intermédiaire de ses activités
d’investissement et de financement ».
Les six organisations se disent déterminées à poursuivre l’action
pour obtenir le désengagement de BNP Paribas de ce financement
révoltant.
Notes aux rédactions :
[1] Le courrier peut être consulté en suivant ce lien : https://plateforme-palestine.
[2] L’Humanité, Gaza - Comment la BNP Paribas a financé la guerre
d’Israël à hauteur de deux milliards de dollars https://www.humanite.fr/monde/
[3] Code de conduite du groupe BNP Paribas https://group.bnpparibas/
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
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