Actu-Maroc, 10/12/2024Le Maroc marque une étape majeure dans son engagement en faveur des droits humains avec sa décision de voter, pour la première fois, en faveur de la résolution des Nations Unies appelant à un moratoire universel sur la peine de mort. Cette annonce, saluée par l’Alliance marocaine des droits humains et les réseaux militants contre la peine capitale, coïncide avec la célébration de la Journée mondiale des droits de l’Homme le 10 décembre 2024.
Un tournant dans la position du Royaume
Après une longue période d’abstention depuis 2007, cette prise de
position historique, qui sera officialisée lors de l’Assemblée générale
de l’ONU le 15 décembre, illustre une avancée significative pour la
justice marocaine. Selon l’Alliance marocaine des droits humains,
fédérant 20 organisations, cette décision résulte de plusieurs années de
dialogue constructif entre acteurs politiques, juridiques et militants
des droits humains. Elle reflète, selon le communiqué, une maturité
intellectuelle et culturelle éloignée de tout populisme.
Un travail acharné des parlementaires et militants
Le rôle clé joué par le Réseau des parlementaires contre la peine de
mort a été mis en avant. Ces élus, au sein du Parlement, ont contribué à
inscrire la question de la peine capitale dans l’agenda politique et
législatif marocain à travers des débats et des plaidoyers nationaux et
internationaux. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a confirmé
que cette décision s’inscrit dans le respect de l’article 20 de la
Constitution, qui consacre le droit à la vie comme primordial.
Vers une abolition totale ?
Malgré cette avancée, les militants des droits humains appellent à
poursuivre les efforts pour l’abolition définitive de la peine de mort
au Maroc. Ils plaident pour des réformes législatives, notamment la
ratification du deuxième Protocole facultatif au Pacte international
relatif aux droits civils et politiques, ainsi que l’adhésion au Statut
de Rome de la Cour pénale internationale. Ils demandent également une
grâce royale pour les condamnés à mort et l’organisation d’une
Conférence mondiale pour l’abolition de la peine capitale au Maroc.
Une étape décisive, mais des défis à relever
Si cette décision est une avancée majeure, les défenseurs des droits
humains soulignent l’importance d’aller au-delà, notamment en
garantissant des réformes pénales inclusives et en supprimant
définitivement les couloirs de la mort.
➤Page Maroc sur le site de l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
➤Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM)
➤Dans une lettre au président Kaïs Saïed, la Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) appelle à voter en faveur du moratoire sur la peine de mort
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