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samedi 4 janvier 2025

L'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental condamne les attaques contre Aziz Ghali

Las  Palmas  de  Gran  Canaria (Espagne), 31 déc 2024 (SPS)- L'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental a exprimé sa profonde préoccupation face aux attaques et à la campagne de diffamation orchestrée contre Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) et premier vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).


Inés Miranda , présidente de l'AIJSO/IAJUWS, copnseillère du Cabildo insulaire de Grande Canarie


Ces actions font suite aux déclarations du dirigeant de l'AMDH, dans lesquelles il a exprimé son soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, une position que l'Association a défendue conformément aux résolutions des Nations Unies et à la légitimité internationale.

L'Association a affirmé dans son communiqué que la campagne de harcèlement contre Aziz Ghali vise non seulement à faire taire sa voix mais aussi à entraver le travail de l'Association marocaine des droits de l'homme, en particulier en ce moment sensible où l'Association se prépare à tenir son 14e Congrès. Elle a noté que ce type de harcèlement démontre une tentative des autorités marocaines de restreindre la liberté d'opinion et d'expression et le fonctionnement normal des organisations de défense des droits de l'homme dans le pays.

Dans ce contexte, l'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental a condamné les violations continues des droits de l'homme commises dans les territoires occupés du Sahara occidental, qui comprennent les mauvais traitements infligés aux militants sahraouis, ainsi que l'interdiction faite aux observateurs internationaux d'entrer dans les territoires occupés pour documenter la situation des droits de l'homme.(SPS)

vendredi 3 janvier 2025

Il était une fois… Hanouka au Maroc

Chaque année, une lumière douce brille dans les maisons juives du Maroc en hiver. Les bougies de Hanouka s’allument pendant huit jours et nous éclairent sur l’histoire d’un peuple, leur foi et leur connexion à la terre marocaine. Visite du Maroc d’hier et d’aujourd’hui.

C’est bien connu, le Maroc est une terre d’accueil. Depuis des siècles, juifs et musulmans cohabitent aux sons des ruelles des Mellahs. Cette année, c’est toujours dans ce même esprit que Hanouka a été fêtée, pendant huit jours, du 25 décembre 2024 au 2 janvier 2025.


Famille berbère juive de Marrakech. Photo prise par Gabriel Veyre en 1901

Hanouka, aussi appelée fête des lumières, trouve ses origines dans l’histoire juive. Elle commémore la révolte des Maccabées au IIe siècle contre l’Empire séleucide. Un petit point de géographie pour ne pas s’y perdre, l’Empire séleucide avait pour capitales (en 300 avant J.C.), Antioche en Syrie, et Séleucie en Mésopotamie (en Irak). Retour à notre histoire. Il y a eu miracle de l’huile : une petite quantité qui a brûlé pendant huit jours au lieu d’un seul. Cela symbolise la victoire spirituelle sur l’oppression.

Au Maroc, cette célébration a traversé les âges, intégrant des éléments locaux et devenant essentielle pour les communautés juives réparties à travers le Royaume. Dans les Mellahs de Fès, de Marrakech ou encore d’Essaouira, les bougies de Hanouka brillaient nostalgiquement.

Hanouka hier

Pour les juifs marocains, Hanouka n’était pas juste une commémoration historique. C’était un temps de famille, de partage. Les bougies, placées dans des lampes en métal ou en verre décorées, étaient allumées avec des prières chantées, souvent mélangées à des mélodies séfarades.

Le soir, les familles se rassemblaient autour de plats traditionnels, préparés avec amour. Les sfenj, beignets dorés au miel, étaient incontournables, symbolisant l’huile du miracle. Les enfants jouaient au sevivon (la toupie) et recevaient de l’argent ou des bonbons, prolongeant ainsi la joie de cette fête lumineuse.

Dans certains villages du sud, où juifs et musulmans vivaient dans un respect mutuel, il était commun de retrouver des voisins musulmans assistant à l’allumage des bougies ou apportant des cadeaux à cette occasion. Cette proximité culturelle faisait de Hanouka une célébration unique au monde.

Si Hanouka est une fête universelle, sa célébration au Maroc est profondément ancrée dans la culture locale. Les rites, bien qu’ancrés dans la tradition juive, s’imprégnaient des saveurs et des couleurs marocaines.

Les lampes de Hanouka, souvent artisanales, témoignaient d’un savoir-faire local. Fabriquées en métal ou en céramique, elles pouvaient afficher des motifs marocains, mélangeant calligraphie hébraïque et arabesques. Cette fusion artistique prouvait le dialogue entre les cultures, symbole d’une coexistence pacifique au fil des siècles.

Les chants de Hanouka, portés par les familles, se mêlaient aux accents marocains. Des psaumes en hébreu étaient suivis de piyyoutim chantés en arabe ou en ladino, reflétant la richesse linguistique des communautés juives marocaines.

Un héritage en exil ?

Avec le départ massif des juifs marocains au milieu du XXe siècle, Hanouka a pris une tournure plus profonde. Pour ceux installés en Israël, en France, au Canada ou ailleurs, cette fête est devenue un moment de reconnexion avec leurs racines marocaines. Les saveurs des sfenj, les lampes traditionnelles transmises de génération en génération et les histoires autour des bougies rappellent la chaleur de leur lien avec le Maroc.

Dans les synagogues marocaines de Casablanca, par exemple, Hanouka, c’est aussi un moment pour se souvenir. On pense aux ancêtres, aux saints comme Rabbi Haïm Pinto ou Rabbi Amram Ben Diwan, et à la paix dans leur terre d’origine.

Au Maroc, Hanouka dépasse la simple célébration juive. C’est un message pour tous : la lumière gagne sur les ténèbres. L’espoir résiste malgré les défis. Dans un Maroc qui veut garder son héritage judéo-marocain, cette fête a une signification forte.

Quand les bougies de Hanouka sont allumées, chaque famille juive marocaine ravive une ancienne histoire. Le passé éclaire le présent. Cette lumière brille dans les ruelles marocaines et dans le cœur de ceux qui ont quitté leur terre. Elle témoigne d’une foi solide, d’un désir de coexistence et d’un amour durable pour la mémoire collective.

Une flamme éternelle, aussi réelle que l’histoire qu’elle raconte.

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jeudi 2 janvier 2025

Le PSOE parraine l’entrée dans l’Internationale socialiste d’un mouvement sahraoui lié au Makhzen

 Francisco Carrión, El Independiente, 26/12/2024
Traduit par Tafsut Aït Baâmrane, Tlaxcala

Avec à peine quatre ans d’existence, le « Mouvement Sahraouis pour la paix » cherche à expulser le Front Polisario de l’Internationale socialiste et à obtenir sa propre inclusion dans l’organisation avec le soutien du PSOE et des socialistes marocains de l’USFP. C’est une aspiration que son secrétaire général, Hach Ahmed Bericalla , estime se rapprocher après la dernière réunion de l’Internationale qui s’est tenue le week-end dernier à Rabat.

« Lors de son récent conseil à Rabat, l’Internationale socialiste a fait un pas de plus vers l’incorporation du Mouvement Sahraouis pour la paix (MSP) en tant que membre observateur. La demande formulée en mars 2023 a été examinée par le comité d’éthique de l’IS. A Istanbul aura lieu la première [sic] », indique Ahmed Bericalla sur son compte X, anciennement Twitter.


Hach Ahmed Bericalla, premier à partir de la droite

L’organisation d’Ahmed Bericalla, qui depuis sa naissance en 2020 a organisé des réunions auxquelles ont participé des leaders historiques du PSOE comme José Luis Rodríguez Zapatero et José Bono, est une organisation opposée au Front Polisario, qui prône l’acceptation de l’autonomie promue par le régime marocain et le renoncement au droit à l’autodétermination reconnu par l’ONU.

En juin 2022, une fuite d’un rapport du Centre national de renseignement (CNI) espagnol désignait le Mouvement comme l’une des organisations travaillant avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les services de renseignement marocains. Ahmed Bericalla a démenti cette accusation à plusieurs reprises. « Je n’ai jamais mis les pieds au Maroc [il vit en Espagne, NdlT]. Les accusations du Polisario sont un cliché qu’ils utilisent toujours contre les dissidents », a-t-il dénoncé dans une interview accordée à notre journal plusieurs mois après la publication du rapport.

Chasser le Polisario

L’objectif avoué de l’organisation est d’évincer le Polisario qui, pour l’instant, continue à figurer sur la liste des partis membres consultatifs de l’Internationale socialiste, mais n’a pas été invité aux dernières réunions qui se sont tenues à Madrid et à Rabat. L’Union socialiste des forces populaires (USFP), les socialistes marocains, travaille sur la stratégie. Ils cherchent à saper la participation du Polisario et à favoriser l’adhésion d’une organisation rivale, le Mouvement Sahraouis pour la paix (MSP), à l’Internationale.

Le parti, qui n’a pas de base réelle, a été créé en avril 2020 par Ahmed Bericalla, un membre historique du Polisario qui s’est dissocié de la formation qui a monopolisé la vie des Sahraouis depuis 1973. Sur son site internet, l’Internationale socialiste continue cependant de reproduire sa position historique de soutien indéfectible au Polisario et à sa demande d’un référendum d’autodétermination pour résoudre le conflit dans l’ancienne colonie espagnole, dernier territoire à décoloniser d’Afrique.


Carte du site web de l’Internationale socialiste avec la référence actuelle au Polisario

Ainsi, l’Internationale a établi en 2016 son soutien à « une solution pacifique et durable au Sahara occidental, comme demandé par le Conseil de sécurité et les résolutions pertinentes de l’ONU ». « Le Conseil de l’Internationale socialiste appelle le Secrétaire général de l’ONU et son Envoyé spécial à poursuivre leurs efforts pour parvenir à une solution mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple sahraoui », ajoute le communiqué, l’un des dizaines de documents qui exposent depuis des décennies la position de l’Internationale socialiste. Le site ouèbe de l’Internationale socialiste continue de reconnaître les frontières du Sahara occidental et le Polisario comme son interlocuteur.

Le mouvement qui aspire aujourd’hui à rejoindre l’Internationale socialiste a déposé une demande d’adhésion fin février 2023 à travers des lettres envoyées à la secrétaire générale de l’Internationale socialiste de l’époque, Benedicta Lasi, et à l’actuel président de l’Internationale socialiste, Pedro Sánchez. Selon la presse marocaine, qui suit de près les démarches du mouvement, l’organisation considère comme « un objectif stratégique d’adhérer à l’Internationale socialiste car elle est convaincue que ce sont les tendances politiques et idéologiques dans lesquelles la nouvelle force politique sahraouie, formée en avril 2020, est compatible avec la majorité des organisations et des partis politiques regroupés dans l’Internationale socialiste, qui compte plus de 130 organisations ».

mercredi 1 janvier 2025

Liberté d’expression au Maroc : des manifestants pro-Palestine condamnés à des peines de prison avec sursis

 Tunisie Numérique, 26/12/2024

Au Maroc, la liberté d’expression et de manifestation fait face à de nouvelles restrictions. Ce jeudi 26/12, 13 membres du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 2 000 dirhams (soit 200 euros, 670 tnd), pour avoir participé à un rassemblement non autorisé.

Photo Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation

Les faits remontent à novembre 2023, lorsque ces militants ont organisé un sit-in devant un magasin Carrefour, appelant au boycott de l’enseigne française qu’ils accusent de liens économiques avec l’occupation israélienne. Les accusés ont annoncé leur intention de faire appel, selon l’agence de presse espagnole EFE.

Une répression croissante contre les mouvements pro-Palestine

Cette affaire s’ajoute à une autre décision judiciaire marquante : celle d’Ismail Lghazaoui, un ingénieur agronome et militant du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). En octobre dernier, Ghazaoui a été condamné à un an de prison ferme pour « incitation à commettre des crimes ». Il avait été arrêté alors qu’il se rendait à une manifestation organisée près du consulat des États-Unis.

Ces condamnations surviennent dans un contexte de forte mobilisation internationale autour du conflit israélo-palestinien, notamment après les événements de Gaza en 2023.

Une comparaison frappante avec l’Europe

Alors que les citoyens marocains subissent des restrictions croissantes à leur liberté d’expression et de manifestation, les mobilisations pro-Palestine en Europe se déroulent avec davantage de latitude. Dans des pays comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, des milliers de personnes ont pu défiler pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne sans craindre de répercussions judiciaires immédiates.

Cette différence illustre le climat répressif qui prévaut au Maroc, où les manifestations publiques, même pacifiques, sont souvent considérées comme une menace à l’ordre public.

Un appel à la liberté d’expression

Les condamnations des manifestants pro-Palestine soulèvent des préoccupations plus larges sur l’état de la liberté d’expression et des droits humains au Maroc. Alors que les autorités affirment vouloir préserver l’ordre public, ces mesures sont perçues par beaucoup comme une tentative de dissuader toute critique ou mobilisation sur des sujets sensibles.

Le cas des militants pro-Palestine rappelle que, dans certains pays, manifester pour une cause reste un acte risqué, loin des standards internationaux en matière de droits fondamentaux.