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mardi 20 novembre 2018

Tour Mohammed VI et Al Boraq : comment le roi du Maroc « vend » l’image d’un pays moderne

par Ignacio Cembrero, 15/11/2018
Macron et Mohamed VI inaugurent la version marocaine du TGV financé par la France et le Golfe. Tout cela fait l'objet de vives critiques dans un pays où la moitié de la population n'a pas accès à une couverture médicale.
Luis Hernández de Cabanyes, président de l'entreprise de construction catalane Mixta África, s'est rendu au palais royal de Tanger il y a dix ans avec une maquette d'un gratte-ciel sous le bras que l'architecte Ricardo Bofill allait construire. Le roi Mohammed VI a adoré le projet et a demandé à plusieurs reprises si la gigantesque tour serait vue jour et nuit de Tarifa et même d'autres endroits de la côte espagnole, selon des sources qui ont assisté à cette audience royale. La réponse à sa question fut affirmative et le souverain se réjouit de cette visibilité. En fin de compte, l'initiative ne s’est pas réalisée pour des raisons techniques et financières.
Le monarque alaouite s'est toujours engagé dans des projets emblématiques qui véhiculent dans le monde l'image d'un Maroc qui se modernise à pas de géant et qui contribue à attirer les investissements étrangers. Certains ont été couronnés de succès, comme le port de Tanger-Med, qui est en concurrence avec Algésiras, et d'autres en sont encore à leurs débuts, comme le gazoduc qui pourrait un jour relier le Nigeria au Maroc.
Le projet est fortement critiqué dans un pays où de nombreuses grandes villes ne sont pas desservies par le chemin de fer et où la moitié de la population n'a pas de couverture médicale.
Aujourd'hui, jeudi 15 novembre, le souverain inaugurera, avec le président français Emmanuel Macron, l'une de ces entreprises dont il rêve depuis des années : Al Boraq (Le Cheval Ailé), le train à grande vitesse qui reliera Tanger à Kenitra (206 kilomètres) à 320 kilomètres/heure, mais qui ne dépassera pas 180 dans le dernier tronçon de son parcours (90 kilomètres) qui se terminera à Casablanca. Mohamed VI et son hôte français déjeuneront à bord du train.
La version marocaine du TGV français est née à l'automne 2007 de l'engagement de Mohamed VI en faveur d'un chemin de fer moderne et de la volonté du Président français de l'époque, Nicolas Sarkozy, d'obtenir une compensation pour le refus du Maroc d'acquérir les chasseurs-bombardiers Rafale français. Rabat préféra les F-16 US, mais attribua ensuite la construction du train à la multinationale française Alsthom sans appel d'offres.

http://www.tlaxcala-int.org/upload/gal_19320.jpg

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