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mardi 6 juin 2017

Al Hoceima, révélateur d'un court-circuit général



Société Publié Le 03/06/2017 à 12h00
 
Les évènements à Al Hoceima ont entrainé des débats houleux au sein de la société marocaine, avec parfois des appels à la haine et à la violence. Cette crispation est symptomatique d'un mal plus profond que nous tentons d'analyser.

Les noms d'oiseaux et les appels à la haine fusent, les drapeaux sont brandis, les contre-manifestations s'organisent, les procès en traitrise tombent sur les réseaux sociaux et dans la rue. Une forme de panique s'est emparée des Marocains qui semblent découvrir que notre pays aussi peut connaitre des mouvements sociaux et de contestation. Au lieu de prendre ce phénomène avec appréhension mais aussi lucidité, certains font immédiatement appel aux réflexes émotionnels les plus profonds pour créer de la réaction forte, voire violente. Or ce mode de contre-attaque dès qu'un mouvement social se durcit est une preuve de fébrilité plus que de solidité. Tous les pays connaissent des flambées de violence sans pour autant tomber dans une révolution du type Printemps arabe.
Cette perte de repères d'une partie de nos concitoyens entraine in fine des réactions plus graves pour la stabilité du pays que les manifestations à Al Hoceima. A trop jouer avec le diable en montant une partie des Marocains contre les autres, à créer du ressentiment ethnique, à crier au complot dès qu'un groupe de citoyens réclame des droits, un jour, les blessures seront tellement profondes qu'il n'y aura plus personne pour cautériser la plaie.

La main de l'étranger dans le couscous
Il y a urgence à retrouver le chemin de la raison. On ne peut balayer un mouvement social né d'un drame (la mort de Mohcine Fikri) qui dure depuis plus de 7 mois, en pointant opportunément la main de l'étranger.

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