Le soulèvement du Rif a duré plus de 7 mois, après la tragédie inédite
dans les annales des abjections commises par des républiques bananières,
après qu’un camion d’ordures a broyé un homme, Mouhsin Fikri… huit
mois et le roi brille par son silence strident, comme s’il vivait sur
une planète dorée. Et le gouvernement, à son tour, quels que soient les
partis qui le constituent, tous se revendiquant « partis du roi », ne
souffle mot, hormis diffamations et menaces fabriquées sur les
fallacieuses « revendications séparatistes » du Rif.
C’est que
le roi a concentré entre ses mains tous les leviers du pouvoir, et rien
ne se décide sans sa « parole sacrée ». Il est le soulèvement du Rif et il y croit fermement pour se trôner au-dessus de la modernité,
de la rationalité, de la conscience aiguisée et cultivée à travers les
réseaux sociaux! Le monde a bien changé et la mentalité primitive
continue à régner!!
La tragédie que vit, et vivra plus gravement
le Maroc que nous aimons, ne date pas du « Hirak », du soulèvement d’Al
Hoceima. Elle s’origine dans une histoire lointaine… qu’on peut
localiser arbitrairement depuis l’Indépendance, et ni les rois, ni les
élites opportunistes n’en ont cure. Les drames et les deuils du peuple
marocain sont périodiques et identifiables.
Le contentieux entre
le peuple et le roi ne fait que s’amplifier. Ni gouvernance éthique, ni
vision, ni projet de société. La corruption est généralisée, les
richesses du pays sont accaparées, détournées au su et au vu de tous. Le
roi, au lieu de faire le protecteur et le garant d’une société apaisée,
démocratique et créatrice, il est devenu cupide et prédateur, au su et
au vu du monde entier…
L’Instance Équité et Réconciliation, créée
pour assainir les années de plomb et assurer la paix sociale n’a abouti
qu’à une grappe de souffrance et d’humiliation encore plus déchirante
pour les victimes et leurs familles, puisque l’impunité est tacitement
reconnue comme une valeur pour ce régime stérile.
Le mensonge de
la fameuse Constitution de 2011 qui prétendait déforcer le mouvement du
20 février, exhibe ses travers en octroyant une anachronique et extrême
monopolisation du pouvoir, par une élite sans morale civique ni
conscience régulatrice d’un véritable contrat social. Et quiconque
proteste ou manifeste devient un traitre, un vendu à je ne sais quelles
puissances étrangères. L’État instrumentalise la religion et gare aux
islamistes d’instrumentaliser, à leur tour, la même religion, au lieu
d’opérer une séparation nette des affaires de la cité et du culte…
Depuis le mouvement du 20 février, arrestations, enlèvements, torture
n’ont cessé. Et la jeunesse marocaine est contrainte de se faire passer
pour réfugiés syriens dans le but d’accéder à l’Europe et rêver trouver
meilleure vie… Et la liste est très longue à étaler, appuyant le
mal-vivre dans ce pays devenu la propriété privée du roi et des
prédateurs.
Le roi n’est pas nu. Le roi est dans de mauvais draps !
Mohammed Belmaïzi
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