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samedi 1 juillet 2017

Maroc / L’État-voyou... Le roi est nu !


Le soulèvement du Rif a duré plus de 7 mois, après la tragédie inédite dans les annales des abjections commises par des républiques bananières, après qu’un camion d’ordures a broyé un homme, Mouhsin Fikri… huit mois et le roi brille par son silence strident, comme s’il vivait sur une planète dorée. Et le gouvernement, à son tour, quels que soient les partis qui le constituent, tous se revendiquant « partis du roi », ne souffle mot, hormis diffamations et menaces fabriquées sur les fallacieuses « revendications séparatistes » du Rif.
C’est que le roi a concentré entre ses mains tous les leviers du pouvoir, et rien ne se décide sans sa « parole sacrée ». Il est le soulèvement du Rif et il y croit fermement pour se trôner au-dessus de la modernité, de la rationalité, de la conscience aiguisée et cultivée à travers les réseaux sociaux! Le monde a bien changé et la mentalité primitive continue à régner!!
La tragédie que vit, et vivra plus gravement le Maroc que nous aimons, ne date pas du « Hirak », du soulèvement d’Al Hoceima. Elle s’origine dans une histoire lointaine… qu’on peut localiser arbitrairement depuis l’Indépendance, et ni les rois, ni les élites opportunistes n’en ont cure. Les drames et les deuils du peuple marocain sont périodiques et identifiables.
Le contentieux entre le peuple et le roi ne fait que s’amplifier. Ni gouvernance éthique, ni vision, ni projet de société. La corruption est généralisée, les richesses du pays sont accaparées, détournées au su et au vu de tous. Le roi, au lieu de faire le protecteur et le garant d’une société apaisée, démocratique et créatrice, il est devenu cupide et prédateur, au su et au vu du monde entier…
L’Instance Équité et Réconciliation, créée pour assainir les années de plomb et assurer la paix sociale n’a abouti qu’à une grappe de souffrance et d’humiliation encore plus déchirante pour les victimes et leurs familles, puisque l’impunité est tacitement reconnue comme une valeur pour ce régime stérile.
Le mensonge de la fameuse Constitution de 2011 qui prétendait déforcer le mouvement du 20 février, exhibe ses travers en octroyant une anachronique et extrême monopolisation du pouvoir, par une élite sans morale civique ni conscience régulatrice d’un véritable contrat social. Et quiconque proteste ou manifeste devient un traitre, un vendu à je ne sais quelles puissances étrangères. L’État instrumentalise la religion et gare aux islamistes d’instrumentaliser, à leur tour, la même religion, au lieu d’opérer une séparation nette des affaires de la cité et du culte…
Depuis le mouvement du 20 février, arrestations, enlèvements, torture n’ont cessé. Et la jeunesse marocaine est contrainte de se faire passer pour réfugiés syriens dans le but d’accéder à l’Europe et rêver trouver meilleure vie… Et la liste est très longue à étaler, appuyant le mal-vivre dans ce pays devenu la propriété privée du roi et des prédateurs.
Le roi n’est pas nu. Le roi est dans de mauvais draps !
Mohammed Belmaïzi
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