« Farida
Aarrass, retraçant le calvaire de son frère durant ses 10 années de
prison, nous invite à lui écrire. Dans notre pays, peu de personnes
symbolisent mieux les dérives dans la guerre antiterroriste du Maroc, de
la Belgique et de l’Espagne qu’Ali Aarrass. Son cas est tellement
criant, l’injustice si flagrante, son innocence tant de fois démontrée…
et pourtant, pour certains politiciens et journalistes d’extrême-droite,
c’est un fantôme qui hante leur quotidien, leurs rêves et leurs
fantasmes. Ils ne laissent passer aucun événement, que ce soient les
attentats de Paris ou les incidents lors de la fête à la Bourse pour la
qualification du Maroc au Mondial, pour y associer le nom d’Ali Aarrass.
En absence d’éléments qui l’inculpent dans son propre dossier, il
faut l’associer à des événements qui suscitent la haine, la tristesse
ou la peur du grand public. Tout en sachant qu’il ne peut pas se
défendre et en faisant oublier qu’il est incarcéré depuis près de dix
ans, coupé de quasi tout contact avec le monde extérieur.
Ainsi, lors de l’émission « À votre avis » du 22 novembre 2017
intitulée « Émeutes : le signe d’une société fracturée ? », Alain
Destexhe, sénateur, député bruxellois, membre du Parlement de la
Fédération Wallonie-Bruxelles pour le MR, à court d’arguments contre
Alexis Deswaef, le président de la Ligue des droits de l’Homme, lui
lançait à la figure qu’il est « un défenseur du terroriste Ali
Aarrass ». Même propos chez Étienne Dujardin, juriste et le chroniqueur
d’extrême droite du Vif express dans un article du 16 novembre intitulé
« Vents de violence à Bruxelles : le résultat du laxisme et du
communautarisme d’une certaine gauche ? ». Là, tenez-vous bien, Dujardin
dénonce le fait qu’une certaine gauche, je cite, « soutient une BD sur
Ali Aarrass ».
Ne nous laissons pas impressionner par un Dujardin ou un
Destexhe, d’ailleurs poursuivi aujourd’hui par la justice pour
corruption dans un dossier sur la situation des droits de l’Homme en
Azerbaïdjan.
Poursuivons notre combat et mobilisons-nous pour répondre à l’appel de Farida Aarrass« .
Luk Vervaet
Ali, on ne t’oublie pas !
Nous approchons de la triste date qui nous amène à commémorer l’extradition d’Ali Aarrass au Maroc. Le 14 décembre 2010.
Arrêté le 1er avril 2008 en Espagne alors qu’il était sur son lieu de
travail, pour des faits de terrorisme qu’il n’a pas commis, il sera
privé de liberté jusqu’à ce jour.
Lui sont reprochés des faits supposés. Soupçonné de….tas de choses…
Ces faits vont changer selon qu’il soit en détention en Espagne ou au
Maroc.
Pas la moindre preuve pourtant, ce qui aboutit à un non-lieu prononcé
par le juge Baltasar Garzon qui mena et dirigea l’enquête qui dura plus
de deux ans.
Après 2 ans et 8 mois de détention en Espagne, dans des conditions inhumaines, Ali vivra pire encore. L’extradition !
Cette procédure si ignoble qui ne garantit aucunement sa sauvegarde
puisqu’une fois extradé il fut sauvagement torturé, aura pour
conséquence sa condamnation définitive. Ali signa des documents qui ont
permis de le condamner à 15 ans de prison ferme en première instance, et
à 12 ans en appel.
Après 10 ans de détention arbitraire, nous en sommes toujours à nous demander comment tant d’injustices peut exister.
L’arbitraire perdure et les personnes susceptibles de pouvoir changer
la donne, n’ont aucune volonté d’agir pour lui venir en aide. Cela
malgré qu’ils sachent qu’il s’agit d’un homme innocent.
Il semble plus important pour eux de continuer à nier l’erreur
commise à son encontre et le maintenir dans cette situation, que
d’admettre qu’il s’agit d’une très grave erreur et lui rendre justice.
Aujourd’hui Ali est de nouveau en isolement depuis le 10 octobre 2016 et a toujours besoin de nous.
En dépit de toute la force qu’il a acquise à travers toutes ces
épreuves, il a besoin de notre soutien. C’est d’ailleurs grâce à votre
fidèle soutien qu’il résiste et continue de croire en la justice qu’on
lui refuse cependant.
Écrivez lui svp quelques mots de soutien, une carte postale, une
lettre si vous aimez écrire plus, mais surtout du positif. Des propos
réjouissants qui égailleront ses journées.
Parlez-lui de vous, de votre famille. Présentez-vous et racontez-lui
votre quotidien. Tout sera d’office plus intéressant que ce qu’il vit
dans ce sinistre endroit. A travers vos écrits il pourra se laisser
transporter et s’évader de cet espace froid, si exigu et tellement
affligeant.
Pensez à lui remonter le moral, au bien qu’il en retirera et à
l’impact que cela pourra avoir sur dans ce cauchemar pourtant si réel.
Ali Aarrass, n° d’écrou 930, Prison Locale de Tiflet 2, Tiflet, Maroc
D’avance et infiniment merci.
Farida Aarrass
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