lundi 22 janvier 2018

L’aéroport de Notre Dame des Landes est mort? Vive la ZAD!

L’abandon du projet d’aéroport est une excellente nouvelle. Mais qu’il soit couplé à une évacuation (même partielle) de la ZAD n'est pas une décision acceptable. Défendre la ZAD après l'abandon du projet reste en effet essentiel. Par Maxime Combes et Nicolas Haeringer.

  • Le gouvernement vient d’annoncer qu’il renonçait définitivement au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Dans le même temps, à la suite des propos du ministre de l’Intérieur, qui annonçait hier que la ZAD "serait évacuée de ses éléments les plus radicaux", il prépare une opération policière et militaire d’une ampleur inédite.
    Bien sûr, l’abandon du projet d’aéroport est une excellente nouvelle. Mais qu’il soit couplé à une évacuation (même partielle ) de la ZAD n'est pas une décision acceptable.
    Renoncer à construire un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes est la victoire de l'ensemble du mouvement d'opposition à l'aéroport de Notre Dame des Landes : sans ce vaste mouvement de résistance, l’aéroport aurait déjà été construit.
    Cette décision n’est pas le résultat d'une conversion soudaine d'Emmanuel Macron, d'Edouard Philippe et du gouvernement à la raison climatique, environnementale, sociale et économique dans leur vision de l'aménagement du territoire. Il s'agit d'un succès historique, construit au cours d'une mobilisation de plus de 40 ans, qui est parvenue à durer parce qu'elle a tour à tour articulé, alterné ou associé recours juridiques, contre-expertise citoyenne, mobilisations de masse, solidarité avec les paysan.ne.s, les syndicats de salarié.e.s (y compris du secteur de l'aviation), occupations légales, occupations illégales, résistance, préfiguration, etc.

    L'occupation de la ZAD, par ses habitant.e.s historiques et, dans la dernière phase de la lutte (après l'échec de l'opération César), par de nombreuses et nombreux soutiens "extérieur.e.s" en est un élément décisif. Il n’y a donc pas bon.ne.s opposant.e.s, fondé.e.s à rester et des éléments « radicaux » qu’il faudrait expulser, mais un mouvement, dont la force et la capacité à s’inscrire dans la (très) longue durée réside précisément dans sa diversité.

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