L’abandon du projet d’aéroport est une excellente
nouvelle. Mais qu’il soit couplé à une évacuation (même partielle) de la
ZAD n'est pas une décision acceptable. Défendre la ZAD après l'abandon
du projet reste en effet essentiel. Par Maxime Combes et Nicolas
Haeringer.
Le gouvernement vient d’annoncer qu’il renonçait
définitivement au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Dans le
même temps, à la suite des propos du ministre de l’Intérieur, qui
annonçait hier que la ZAD "serait évacuée de ses éléments les plus
radicaux", il prépare une opération policière et militaire d’une ampleur
inédite.
Bien sûr, l’abandon du projet d’aéroport est une excellente nouvelle.
Mais qu’il soit couplé à une évacuation (même partielle ) de la ZAD
n'est pas une décision acceptable.
Renoncer à construire un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes est
la victoire de l'ensemble du mouvement d'opposition à l'aéroport de
Notre Dame des Landes : sans ce vaste mouvement de résistance,
l’aéroport aurait déjà été construit.
Cette décision n’est pas le résultat d'une conversion soudaine
d'Emmanuel Macron, d'Edouard Philippe et du gouvernement à la raison
climatique, environnementale, sociale et économique dans leur vision de
l'aménagement du territoire. Il s'agit d'un succès historique, construit
au cours d'une mobilisation de plus de 40 ans, qui est parvenue à durer
parce qu'elle a tour à tour articulé, alterné ou associé recours
juridiques, contre-expertise citoyenne, mobilisations de masse,
solidarité avec les paysan.ne.s, les syndicats de salarié.e.s (y compris
du secteur de l'aviation), occupations légales, occupations illégales,
résistance, préfiguration, etc.
L'occupation de la ZAD, par ses habitant.e.s historiques et, dans la
dernière phase de la lutte (après l'échec de l'opération César), par de
nombreuses et nombreux soutiens "extérieur.e.s" en est un élément
décisif. Il n’y a donc pas bon.ne.s opposant.e.s, fondé.e.s à rester et
des éléments « radicaux » qu’il faudrait expulser, mais un mouvement,
dont la force et la capacité à s’inscrire dans la (très) longue durée
réside précisément dans sa diversité.
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