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mercredi 14 février 2018

Sahara Occidental. Deux avocates françaises expulsées du Maroc

Rosa Moussaoui, 14/2/2018

Humanite.fr

Avec l'interpellation des deux avocates françaises, les 24 détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik voient encore leur défense entravée. Photo : Patrick Nussbaum
Avec l'interpellation des deux avocates françaises, les 24 détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik voient encore leur défense entravée. Photo : Patrick Nussbaum
Me Olfa Ouled et Me Ingrid Metton, qui défendent les détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik, ont été interpellées lundi à Casablanca, à leur descente de l’avion.
 Le 18 juillet 2017, au terme d’un procès aux allures de mascarade, ils étaient condamnés par la Cour d’appel de Rabat à de lourdes peines de prison ferme, exactes répliques des sentences militaires de 2013 pourtant cassées par la justice marocaine. Comme si cela ne suffisait pas, les 24 détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik voient encore leur défense entravée. 

Lundi soir, leurs avocates françaises, Me Ingrid Metton et Me Olfa Ouled, qui se rendaient au Maroc pour leur rendre visite en vue d’un pourvoi en cassation, ont été interpellées à leur descente de l’avion, à Casablanca. « Nos passeports ont été confisqués. Nous avons été retenues sans motif et sans aucune notification jusqu'au lendemain 14 heures avant d'être expulsées du territoire. Pendant plus de 18 heures, nous avons été placées sous escorte policière au sein de la zone internationale de l'aéroport de Casablanca et laissées sans information. Cette détention arbitraire n'a pas pu être contestée par nos confrères marocains, en l'absence de toute décision écrite. Nous n’avons aucune visite des autorités compétentes, notamment consulaire », relatent-elles.
Cette expulsion n’est pas une première. Le 6 avril 2016, Me Metton, qui défend Naâma Asfari, figure de la résistance pacifique dans les territoires occupés du Sahara occidental, avait déjà été interpellée à son hôtel, détenue arbitrairement à la préfecture de police de Rabat puis expulsée. Au total, sept juristes européens dont cinq avocats et leur accompagnatrice avaient subi le même sort, les autorités les accusant d’être « entrés au Maroc pour semer le trouble et porter atteinte à l'ordre public ».

« Toutes les plaintes déposées en France ont, à ce jour, été classées sans suite »

Trois mois plus tard, un arrêt de la Cour de cassation désavouait le tribunal militaire qui avait jugé en première instance, en 2013, de façon expéditive, les militants sahraouis arrêtés lors du violent démantèlement du camp de protestation de Gdeim Izik, en novembre 2010. Accusés du meurtre d’agents des forces de l’ordre tués lors de ces évènements, ils ont donc été rejugés, à partir du 25 décembre 2016, par la Cour d’appel de Rabat, qui n’a su produire en guise de « preuves » que des procès verbaux consignant des aveux extorqués sous la torture. Quelques semaines avant l’ouverture du procès, le Comité de l’ONU contre la torture condamnait d’ailleurs le Maroc suite à la plainte déposée au nom de Naâma Asfari par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT).

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