New YorK,
24 marrs 2018 (SPS)
L’ancien président allemand, Horst Kohler, a défini
avec clarté son mandat en tant qu’envoyé personnel du SG de l’ONU pour
le Sahara occidental, en expliquant devant le Conseil de sécurité qu’il
consistait à "trouver une voie pour l’avenir" pouvant mener à une
solution garantissant l’autodétermination du peuple sahraoui .
"Mon rôle dans ce processus n'est pas celui d'un arbitre qui doit
juger qui avait raison et qui avait tort dans le passé. Mon mandat
consiste à trouver une voie pour l'avenir, une voie pouvant mener à une
solution mutuellement acceptable et qui permette l'autodétermination du
peuple sahraoui", a affirmé Kohler dans sa première présentation sur le
Sahara occidental, reprise par l’APS..
Kohler qui a expliqué sa vision du processus de paix qu’il compte
relancer prochainement a précisé que son objectif était de relancer les
négociations directes entre les deux parties au conflit dans le courant
de l’année 2018.
Mais a précisé que ces négociations ne "sont pas une fin en soi" car
elles "ne seront fructueuses que si elles sont menées avec réalisme,
esprit de compromis, de bonne foi et sans conditions préalables".
"C'est ainsi que la résolution 2351 le précise, et nous n'avons pas
besoin d'une nouvelle terminologie, mais d’une volonté de remplir ce
langage de sens et de le suivre par l'action", a ajouté Kohler, rejetant
les conditions du Maroc qui refuse de revenir à la table des
négociations que si son plan d’autonomie est mis comme seule option pour
le règlement du conflit.
Le médiateur allemand a expliqué que pour le moment il n’est pas
"exclusivement focalisé sur la solution" mais sur "la recherche d'un
processus" qui permettrait aux deux parties au conflit de négocier
elles-mêmes la solution.
M. Kohler a fait part de sa volonté d’élargir la thématique des
discussions en incluant les questions qui concernent directement la
situation des Sahraouis dans les territoires occupés. Pour cela il
envisage de se rendre à El Aaiun pour les rencontrer sur place, a-t-il
promis.
Evoquant les consultations qu’il avait mené ces deux derniers mois,
Kohler a précisé qu’elles ont été "guidées par des ancrages
stratégiques".
A ce titre il a relevé que les consultations bilatérales avec les
parties au conflit et les pays voisins visaient à "instaurer la
confiance en son impartialité" et à explorer les domaines susceptibles
de faire l'objet d’un compromis.
Il a fait savoir que durant ces réunions, il avait "exprimé certaines de ses attentes" pour aboutir à un processus fructueux.
"Je leur ai aussi dit que je ne participerais pas à la gestion des
incidents et ne réagirais pas aux crises fabriquées, je n'agirais pas
comme pompier", a-t-il dit en allusion au Maroc qui a provoqué des
crises répétitives au niveau de la mission des Nations unies pour
l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental
(Minurso) pour retarder les efforts de médiation de l’ancien émissaire
Christopher Ross.
Kohler a noté devant le Conseil de sécurité que ces consultations élargies ont été tenues sous le signe de l’écoute.
"Je veux parler et écouter toutes les parties prenantes qui pourraient aider à résoudre ce conflit", a-t-il indiqué.
Pour l'Union européenne, il a relevé qu’il s’agissait "d’un proche
voisin et d'un partenaire stratégique des pays du Maghreb en matière
économique, sociale et sécuritaire". " L’UE a donc une perspective
précise du conflit", a soutenu Kohler.
"De même, il ne fait aucun doute que l'Union africaine est une partie
prenante importante, dont les points de vue sur le conflit doivent être
entendus, notamment que le Maroc et la République arabe sahraouie
démocratique sont tous les deux membres" de cette organisation, a -t-il
souligné.
Le médiateur allemand compte aller de l’avant dans sa mission malgré
les tentatives du Maroc de perturber ses efforts, avançant que le
règlement de ce conflit est du ressort exclusif du Conseil de sécurité,
où il jouit du soutien inconditionnel de la France.
A cet effet, il compte tenir d’autres consultations bilatérales avec
les membres du Conseil de sécurité, y compris avec plusieurs hauts
responsables la Chine et de la Russie.
Horst Kohler, a lancé un appel au Conseil de sécurité pour le soutenir dans sa mission de médiation.
"J'invite tous les membres du Conseil à continuer de me soutenir par
des paroles et des actes et à commencer par veiller à ce que la
résolution 2351 soit appliquée", a-t-il conclu. (SPS)
020/090/700
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