Le Makhzen opte pour la répression
Le recours par Rabat à la force contre la pauvre population de Jerada
prouve que le makhzen est à court d’arguments et qu’il a peur d’une
contagion générale de la protestation. Le roi Mohammed VI est assis sur
un baril de poudre qui peut exploser à tout moment, en raison du fait
que la situation sociale au Maroc est partout aussi catastrophique qu’à
Jerada. Cette localité est secouée depuis des mois par des protestations
sociales.
A l’appel des militants du Hirak de Jerada, une grève générale a été
observée jeudi dans l’ancienne ville minière en réponse à l’intervention
«brutale», la veille, des forces de répression pour disperser un sit-in
pacifique tenu par des mineurs pour dénoncer la misère, l’exclusion et
le chômage. Mercredi, plusieurs dizaines d’ouvriers avaient en effet
décidé d’observer un sit-in dans les puits de charbon, bravant la
décision injuste d’interdire toute manifestation non autorisée au
préalable.
Quelques heures après la publication le mardi 13 mars, d’un communiqué du
ministère de l’Intérieur marocain prévenant qu’il est «habilité à
interdire des manifestations illégales» à Jerada, des dizaines de
mineurs ont entamé, à partir de 7h, un sit-in ouvert dans les puits de
charbon, situés non loin du quartier F5 (Village Youssef) dans la
périphérie de la ville. Suite à cela, les autorités ont dépêché sur
place une armada de policiers et de supplétifs pour réprimer la
manifestation. Le dispositif répressif a été renforcé par la présence
d’hélicoptères survolant les lieux des affrontements, selon des acteurs
du Hirak.
La manifestation a vite tourné en scène de répression après
l’intervention des services de l’ordre, qui ont fait usage de bombes
lacrymogènes et de la matraque à outrance. Des vidéos largement
diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une image choc d’un
manifestant écrasé par un véhicule sécuritaire. La victime, dont le sort
reste inconnu, se trouve actuellement dans un hôpital à Oujda,
affirment des militants des droits de l’homme, cités par le site
Anwalpress.
Selon des médias marocains, des rumeurs faisaient par ailleurs état de
la chute de 4 personnes jetées dans des puits. Aussi, selon les mêmes
sources, après des heurts, 9 à 12 personnes ont été interpellées dans
cette ville économiquement sinistrée. Des cas de blessures, 200
personnes environ, dont certaines graves, ont été également signalés par
les mêmes sources. Certains blessés ne sont pas allés à l’hôpital de
peur de se faire arrêter.
Le recours par Rabat à la force contre la pauvre population de Jerada
prouve que le makhzen est à court d’arguments et qu’il a peur d’une
contagion générale de la protestation. Le roi Mohammed VI est assis sur
un baril de poudre qui peut exploser à tout moment, en raison du fait
que la situation sociale au Maroc est partout aussi catastrophique qu’à
Jerada.
Cette localité est secouée depuis des mois par des protestations
sociales. La mort, fin décembre, de deux mineurs dans un puits de
charbon clandestin, suivie depuis de deux autres décès, a mobilisé la
population qui réclame justice et une alternative économique.
Source dzair24.info
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