16/5/2018
L’ambassadeur
de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger,
Abdelkader Taleb Omar, a déclaré ce mercredi que les camps des réfugiés
et les territoires sahraouis libérés sont des régions ouvertes et
transparentes, contrairement à la situation dans les territoires
sahraouis occupés et assiégés par le Maroc. «Les camps des réfugiés et
les territoires sahraouis libérés sont des régions ouvertes et
transparentes, contrairement à la situation dans les territoires
sahraouis occupés et assiégés par le Maroc. Nous lançons un défi au
régime marocain d’ouvrir aux visiteurs et observateurs étrangers l’accès
aux territoires sahraouis assiégés, comme cela est assuré au niveau des
camps de réfugiés et les territoires libérés», a indiqué M. Taleb Omar
dans un entretien à l’APS.
Dans ce contexte, il a soutenu que les camps de réfugiés abritent,
outre un nombre d’ONG italiennes, espagnoles, françaises et suédoises,
une dizaine d’organisations, celles relevant notamment des Nations
unies, le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), le Programme alimentaire
mondial (PAM), le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) et
l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces organisations sont, a-t-il affirmé, en contact quotidien avec les
réfugiés et les institutions sahraouis. «Des milliers de visiteurs se
rendent chaque année dans les camps des réfugiés, soit des dizaines
chaque semaine», a précisé M. Taleb Omar, affirmant que «tout ce qui se
passe sur les lieux est connu de tous et à tous les niveaux, notamment
en ce qui concerne les droits de l’Homme, situation et conditions de vie
des réfugiés et la gestion des aides humanitaires, idem pour les
territoires libérés où sont implantées les zones militaires et où se
trouvent également des civils».
Les centres de contrôle dirigés par le Front Polisario dans le cadre
de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un
référendum au Sahara Occidental) effectuent des inspections aériennes et
d’autres au sol assurées par des observateurs militaires le long des
territoires libérés, au niveau des cinq points sous la souveraineté de
la RASD, du nord au sud, Bir Lahlou, Tifariti, Mehaires, Mijek et
Aghwinit. «Si un dépassement quelconque existait, il n’aurait pas
échappé à l’œil des observateurs et organisations qui y effectuent des
visites de façon régulière», a-t-il expliqué.
Cela, a-t-il dit, «dénote le respect de la transparence au moment où
l’autre partie (le Maroc), cumule expulsions, interdictions d’entrée aux
journalistes et campe sur son refus de la surveillance des droits
de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés». Le diplomate
sahraoui a affirmé que les Sahraouis étaient «prêts encore à accueillir
des observateurs des droits de l’Homme dans les camps, les zones
militaires ou les territoires libérés», mettant au défi les autorités
d’occupation marocaines de faire pareille chose dans les territoires
occupés. Puisque, dit-il, «(Rabat) lance des accusations et des
allégations, nous appelons tous les observateurs internationaux à venir
et prendre attache avec ceux qu’ils désirent pour constater de visu
lesquelles des parties qui assiègent et répriment. C’est bien entendu le
régime marocain, c’est lui aussi qui refuse le référendum
d’autodétermination, pourtant facile».
S’agissant de la question des aides humanitaires octroyées aux
réfugiés sahraouis, M. Taleb Omar a dénoncé, une fois de plus, «le rôle
de la France qui a, comme à l’accoutumée, poussé les Européens à réduire
les aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis, sous prétexte
que les camps de réfugiés sahraouis n’abritent que 90 000 personnes, ce
qui a laissé nombre de réfugiés sans rations alimentaires».
Après examen de cette question, M. Taleb Omar a affirmé que
des organisations, dont le HCR, se sont mobilisées et elles ont invité
des spécialistes, les institutions sahraouies, et ont visité les camps,
avant de procéder à un recensement établi actuellement à 173 600
réfugiés, un nouveau décompte qu’elles ont présenté par la suite aux
Nations unies.
La France, encore une fois, «a fait tout pour que ce nouvel
élément concernant la situation et le nombre réel des réfugiés
n’apparaît pas dans les rapports du SG de l’ONU, Antonio Guterres»,
a-t-il déploré. «La France empêche ce type de vérité, nécessaire au
règlement de la question sahraouie, d’atterrir chez le SG de l’ONU, dont
la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
concernant l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, qui a conclu que le
texte n’était pas applicable au Sahara Occidental», a-t-il dit. «Mais
les ONG la détiennent (la vérité) et travaillent dessus et
nous souhaitons que les manquements dans le travail humanitaire soient
traités», a ajouté le diplomate sahraoui.
Sur un autre volet, celui lié à l’exploitation illégale par le Maroc
des ressources naturelles du peuple sahraoui, il a alerté qu’un nombre
de puissances européennes ont l’intention d’examiner un nouvel accord de
pêche pouvant transgresser la décision de la justice européenne. Il a
rappelé, à ce titre, que «le Front Polisario a mis en garde contre
la gravité de cette tentative et a fait part de sa volonté de recourir
à nouveau aux tribunaux européens en cas de signature d’un tel
accord». «Nous rappelons, dans ce sens, à la Commission européenne
ses responsabilités et que la signature d’un texte du genre dans le
contexte actuel ouvrira la voie à de nouveaux dépassements du régime
marocain qui se donnera la permission de continuer d’occuper le Sahara
Occidental et de spolier les ressources de son peuple».
Aussi, soutient le diplomate, «cela va, sans doute, faire obstacle
aux efforts des Nations unies et au travail de l’Envoyé personnel du SG
de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Köhler, qui cherche à mettre
en place des conditions propices pour la reprise des négociations,
sans condition préalable, entre les parties en conflit, le Front
Polisario et le Maroc».
R. I.
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